Dishonored 2
7.7
Dishonored 2

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2016PlayStation 4)

Petit rappel des faits du 1er épisode : la capitale de Dunwall avec à sa tête l'impératrice Jessamine Kaldwin, est frappée de plein fouet par une épidémie de peste. A cours de solution, la souveraine envoie son garde du corps en chef espérant y trouver un remède dans les îles voisines.


Manque de pot, Corvo puisque tel est le nom de ce protecteur, revient bredouille, le moral dans les chaussettes. Et on ne peut pas dire que cela va s'arranger ; à peine le temps de faire son rapport à madame l'impératrice qui semble particulièrement heureuse de le voir revenir sain et sauf et de serrer dans ses bras la jeune dauphine Emilie Kaldwin d'à peine 10 ans qui elle aussi apprécie beaucoup ce monsieur qui semble décidément bien intégré à cette petite famille royale dépourvue de figure paternelle, que patatra c'est le drame.


On assiste impuissant à l'assassinat de l'impératrice par un individu masqué et l’enlèvement de la fillette. Seul sur les lieux du crime, à moitié assommé, le procès de Corvo est vite assuré. En prison en attendant la peine capitale.


Manette en main, on aura vite fait de se rendre compte que cet assassinat, a priori violent et gratuit, cachait un vaste complot politique, ponctué de nombreux rebondissement où les alliés d'hier sont les ennemis de demain jusqu'au dénouement final :


la dauphine est retrouvée, placée sur le trône et Corvo retrouve son poste de protecteur royal.


15 ans plus tard. A première vue rien n'a changé sinon que la jeune Emilie est désormais un peu moins jeune, toujours sur le trône, sous le regard bienveillant mais méfiant de papa Corvo qui a finalement assumé sa paternité maintenant qu'il est un peu plus au calme.


Au calme c'est vite dit ! Car rien ne dure jamais et voilà que débarque la bonne vieille tata d'Emilie ; tata que tout le monde croyait morte et qui vient nous rendre visite et surtout demander de bien vouloir dégager du trône qui lui revient de droit. Pour son petit push politique elle est appuyée par le Duc Abele et ses forces militaires qui nous accuse quant à lui d'être le mystérieux "tueur à la couronne" responsable de plusieurs meurtres politiques.


Au moment de prendre la poudre d'escampette, un drame obligera le joueur à choisir entre Emilie et Corvo ce qui aura bien sur une incidence sur le gameplay.


Même si l'histoire est de prime abord cousue de fil blanc et suivra un unique fil rouge, elle reste suffisant intéressante pour "accrocher" le joueur et comprendre la motivation des différents personnages. Et quant à ceux qui voudrait en apprendre plus et aller plus loin dans la compréhension de l'univers, il faudra discuter avec les nombreux PNJ, et découvrir les extraits de journaux et autres enregistrements.


Bon point pour Arkane studio : la mise en place de l'intrigue est efficace, rapide et n'oblige pas le joueur pressé à s'intéresser à l’histoire. Ce choix laissé au joueur de faire ce qu'il veut, Arkane va nous le laisser jusqu'à la fin de l'aventure


Très tôt dans l'aventure, le joueur récupère comme dans le 1er volet des pouvoirs. Pouvoirs qui différent en fonction de votre choix de personnage : téléportation , ombre rampante, ou encore "lier" plusieurs ennemis (pour que ce qui arrive à l'un arrive également aux autres) pour Emilie, bullet time possession et téléportation pour Corvo. Mais là encore le jeu ne vous impose rien. Vous souhaitez faire l'ensemble du jeu sans aucun pouvoir : c'est possible. A vous de choisir qui vous serez et de réservez aux ennemis et aux pas beaux le sort que vous décidez en fonction de votre humeur et de votre interprétation des personnages.


Car une fois en main, shooté aux stéroïdes surnaturels ou non, il faudra encore faire un choix, constant celui-ci. De tuer ou non. Quel sort allez-vous réserver à ce bandit qui pille sans vergogne mais qui aide également les plus démunis du quartier ? Et cette scientifique isolée dans son manoir en pleine mer, en proie à une maladie mentale : allez-vous tenter de la soigner ou d'abréger ses souffrances. Car même une fois rétablie, rien de vous assure qu'elle arrivera à se remettre des actes qu'elle a pu perpétrer? Rien n'est tout à fait blanc ou noir dans Dishonored 2. tout est écrit en nuance de gris. Même vos cibles, celle que vous devez normalement assassiner pour faire avancer l’histoire. Il est possible de leur réserver un destin souvent pire que la mort elle-même.


Pour tous ceux qui ont déjà joué au premier opus, viendra très rapidement un sentiment de "réédition", de gameplay emballé sous vide puis réouvert à l'occasion de ce second numéro.


C'est là que votre sensibilité personnelle rentre en jeu. Car sur le papier, en des termes purement techniques, Dishonored 2 est un sans-faute. Le moteur technique vieillit bien et on prend encore le temps d'admirer les paysages , même en 2020. Le gameplay propose quant à lui des bases solides même si le renouveau viendra uniquement du joueur lui même : nul doute, que vous vous aurez l'impression d'avoir rapidement fait le tour du jeu si vous foncez bille en tête en tuant tous les ennemis à travers le niveau. Car de la même façon qu'on aborde un Hitman, le plaisir de jouer un Dishonored 2 vient des limites que le joueur se fixe lui même ; c'est à dire sans se faire détecter et en ne tuant absolument personne (pas même la cible).


Une fois ce principe acquis, chaque "niveau" est une simple excuse pour se jouer de l'intelligence artificielle des ennemis et connaitre les moindres recoins obscurs de notre environnement.


Alors oui, le sentiment de réédition est bien là, pour qui sait observer et comparer les 2 jeux. Mais il s'agit là d'un style de jeu bien particulier. Et quand la formule est à se point travaillée et efficace, on y retourne encore et encore .... jusqu'au prochain numéro ?

GG_corporate
9
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Créée

le 22 juil. 2019

Critique lue 53 fois

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