Déception fut à n’en point douter la pensée dominante lors de l’annonce officielle de Dragon Quest IX. Tandis que son prédécesseur optait enfin pour une modernisation de la série, le choix de la Nintendo DS en tant qu’ambassadrice avait de quoi laisser dubitatif. Il semblait en effet difficile de réitérer pareil exploit sur une portable aux capacités moindres, ce qui impliquait aussi de renoncer à l’aspect technique enfin acquis et qui demeurait l’un des principaux points faibles de la saga depuis ses débuts. Au Japon non plus, les réjouissances ne sont pas à l’ordre du jour. Pourtant défendue envers et contre tous même dans les cas de laxismes les plus évidents, l’annonce d’un gameplay orienté vers l’action et le multi-joueurs offusque les fans extrêmement conservateurs et force les développeurs à revoir leur copie.

A la surprise générale et malgré les restrictions imposées par le support, l’heure reste visiblement à la modernité. Après l’une de ces cinématiques éblouissantes dont Level 5 a le secret, le premier contact se fera avec un éditeur de personnage dont il faudra déterminer le sexe, la stature, la coiffure et la couleur de peau. Certes, les possibilités ne sont pas réellement nombreuses mais suffisamment variées pour y prendre du plaisir. De plus, la perspective d’un protagoniste semblant directement issu de Dragon Ball saura raviver la flamme des plus nostalgiques. Ce souci de l’aspect visuel se poursuivra dans la gestion du groupe où s’équiper ne symbolise plus uniquement une simple montée de statistiques mais également une séance d’essayage complète. Elégance ne rimant pas forcément toujours avec efficacité, il faudra de temps à autres faire quelques sacrifices dans un sens ou dans l’autre, quitte à enfiler une carapace de tortue et un rondin de bois en guise de casque le temps d’un donjon. Bref, une fois votre avatar achevé, il est grand temps de se lancer dans de nouvelles péripéties. Vous prenez cette fois le contrôle d’un ange déchu qui reçoit pour mission de récolter les fruits d’un arbre sacré éparpillés sur Terre. Concrètement, il s’agit avant tout d’une succession de petites histoires dont il faudra résoudre la situation problématique de chacune. D’aucuns reprocheront l’éternel manque d’ambition narrative auquel ce volet ne fait pas exception, il faut tout de même admettre que ce format s’adapte particulièrement bien au jeu nomade tout en restant l’un des traits fondamentaux de la série. Il sera également nécessaire de créer de toute pièce vos compagnons, ce qui à juste titre en frustrera également certains, mais saura d’un autre côté raviver la flamme des fans de la première heure pour qui le troisième épisode constitue le summum de la saga. On ne manquera pas non plus de saluer la qualité des graphismes qui compte parmi les plus belles prouesses de la machine. Même si cela reste un tantinet en-dessous de Ni no Kuni, le travail effectué n’en est pas moins remarquable. Vous l’aurez compris, la restructuration s’agence de manière à satisfaire les habitués sans pour autant renier l’héritage conséquent du huitième épisode susceptible de plaire aux nouveaux venus.
Si la quête principale propose une durée de vie plus qu’honorable dépassant la cinquantaine d’heure, les quêtes annexes se veulent quant à elles monumentales et la doubleront sans aucune difficulté. On notera tout d’abord le retour de la fameuse alchimie dont l’accessibilité rend la création d’objets réellement passionnante. Ensuite, viennent s’ajouter un nombre proprement hallucinant de quêtes annexes très variées dont l’objectif visera la collecte d’objets rares, d’équipements et de jobs cachés assez complexes à débloquer. Tout ceci sans oublier la collecte des mini-médailles et des monstres rares à affronter. Mais ce n’est pas tout ! Le fan-service ne manque pas à l’appel et il sera possible d’affronter la totalité des boss de fin de toute la saga et même de s’habiller aux couleurs de nos aînés. De quoi raviver la fibre nostalgique de nombre de joueurs ayant eu la chance de s’essayer aux opus précédents.

Enfin, il est temps d’aborder l’aspect multi que j’ai volontairement placé en dernier. Non pas que celui-ci soit moindre, bien au contraire. Les possibilités du jeu à plusieurs occupe est particulièrement développée et occupe même une place considérable et délicieusement conviviale. Mais ce serait cependant un tort de penser que ce neuvième opus est avant tout un jeu multi. En effet, il s’agit d’un véritable Draque à part entière, d’une richesse inestimable en solo, à laquelle vient se greffer les joies d’une aventure à plusieurs absolument colossale, pour peu que le joueur le souhaite. Mais quel que soit son choix, cette épopée restera toujours épique du début à la fin.

Au final, Dragon Quest IX est l’un des jeux de rôle les plus riches disponible sur Nintendo DS. Le digne héritier d’une série qui n’a rien perdu de son potentiel, quel que soit le support. Un indispensable !
-Wave-
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le 5 déc. 2013

Modifiée

le 22 sept. 2014

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