Celui qui a le choix a aussi le tourment
Deux familles que tout oppose se livrent une guerre sans fin.
D’un côté, le clan Hoshido représenté par Ryoma, un samourai respectant le code moral du Bushido. De l’autre, les Nohr, conquérants belliqueux sous la tutelle de Garon, un monarque cruel et calculateur.
Loin du champ de bataille, Kamui est vit heureux parmi les Nohr qui forment une famille unie. Mais un jour, la vérité éclate: il fut en réalité enlevé par celui qu'il pensait être son père et son véritable foyer se trouve parmi les Hoshido. Un choix extrêmement difficile va donc s'imposer, c'est ici qu'apparait l'utilité de deux cartouches.
Il est légitime de se demander s'il existe une réelle différence entre les deux versions. A cela, je répondrai mille fois oui. Plus que de différentes versions, il conviendrait davantage de parler de jeux distincts.
Penchons-nous d'abord sur la structure scénaristique. Les cinq premières missions font office d’introduction et sont donc communes aux deux titres, tandis que les vingt-trois restantes sont propres à leur cartouche respective. Les différents chapitres se déroulent en parallèles et n’ont en commun que les confrontations entre les deux clans avec un point de vue diamétralement opposé. Hoshido est une histoire de héros valeureux similaire aux précédents opus, tandis que Nohr est une philosophie nouvelle inspirée par la Dark Fantasy.
Mais les différences ne s'arrêtent pas à l'écriture et la manière de jouer va elle aussi être influencée par votre décision. La version Birthright est très accessible et la difficulté ne commencera à grimper brutalement que vers le chapitre 20. Il est possible de réaliser des missions annexes avant chaque grande bataille afin de pratiquer le levelling et des classes inédites inspirées par le folklore nippon font leur apparition. Maitriser le Ninjutsu, le bushido ou encore le kyudo fera donc partie de vos activités.
En ce qui concerne la version Conquest, celle-ci est beaucoup plus complexe avec ses conditions de victoires et ses gains octroyés de manière beaucoup plus restreinte. Il est impossible d'entraîner vos unités car les missions annexes ne sont pas disponibles et tout dépendra donc de vos talents de tacticien. Une expérience beaucoup plus éprouvante durant laquelle vos troupes se constitueront de cavaliers, dragons et autres chevaliers.
Mais Fire Emblem if, ce n’est pas uniquement deux, mais trois jeux différents à acquérir si vous souhaitez en voir l’entièreté. Une troisième campagne est en effet disponible uniquement en téléchargement au prix de 2000 yens. Elle se compose de vingt-deux missions et propose d’aborder un point de vue neutre impliquant notamment des personnages issus des deux versions.
Vous l'aurez compris, il existe une réelle différence, à la fois scénaristique mais également en terme de gameplay, très loin de la simple tentative de marketing. Une question troublante peut se poser néanmoins: que faire si l’on s'éprend de l'ambiance Hoshido en étant un joueur qualifié ? Je vous propose de découvrir la réponse ci-dessous.
La question de la simplification
Le point qui inquiète probablement le plus les fans de la série est la fameuse « casualisation » de la licence. Il existe en effet différentes options centrées sur la perte de vos équipiers :
-Un mode phoenix qui ressuscitera vos alliés à chaque tour.
-Un mode casual qui les ramènera une fois la bataillé achevée.
-Un mode classique qui ne leur permettra pas de revivre.
A cela vient s’ajouter la possibilité d’influencer sur le niveau de la partie adverse avec les modes normal, difficile et lunatique.
Les habitués peuvent donc se rassurer. De nouveau, il ne s’agit pas de rendre le jeu plus accessible, mais de laisser le choix à tous types de joueurs de s’y essayer. Ce qui est fondamentalement différent.
Pour les experts qui seraient tenté par l’arc Birthright, il vous suffira d’ailleurs d’opter pour le niveau difficile en mode classique, et vous obtiendrez un équivalent des précédents opus en terme de challenge.
Le gameplay, quant à lui, reste globalement similaire à celui des épisodes précédents. Il est possible de maitriser une quarantaine de classes différentes à travers les deux versions et les mécaniques restent évidemment connues des habitués. Quelques changements ont cependant été opéré, notamment aux niveau des armes qui ne sont plus limitées, exception faite des bâtons de soin. L’une des nouveauté vient du fait que votre personnage peut se changer en dragon et causer des dégâts dévastateurs. Pouvoir qui lui permet, ainsi qu’à toute sa famille, d’agir sur l’environnement et influer ainsi sur le déroulement de la bataille.
My Castle
Passons maintenant à la plus grosse nouveauté, baptisée « My castle ». A l’instar de Suikoden, il s’agit d’un domaine évolutif, différent selon la cartouche, que vous pouvez développer par le biais de Dragon vein points durement gagnés à chaque victoire. Il s’agit du lieu fondamental du jeu, puisque c’est ici que vous allez aborder l’aspect gestion. On y trouve, entre autres, différents magasins, une arène où combattre pour des objets, une forge, un cafétéria pour cuisiner des aliments améliorant les statistiques, la prison nécessaire au recrutement de combattants, les archives qui sont une sorte d’encyclopédie de l’univers IF et votre chambre.
Cette dernière, en plus de vous permettre de modifier votre coiffure, sera destiner à flirter avec vos compagnons afin de renforcer significativement vos liens sur le terrain, mais cela est limité à un favori à la fois. Il est également possible de communiquer avec eux à tout instant dans l’enceinte de votre domaine et améliorer ainsi vos relations. Cela aura une conséquence très importante puisque des unions naissent des coups extrêmement puissants et des défenses renforcées.
C’est aussi l’occasion d’expérimenter le mode online où vous pouvez échanger des cartes de visites, combattre les autres joueurs et visiter leur château afin d’acquérir de nouveaux objets. Ceci est particulièrement pratique car il sera également possible de rencontrer les Nohr et donc d’obtenir des items inédits, normalement inaccessibles.
Au final, Fire Emblem If se veut le détenteur d'une richesse exceptionnelle et fera indiscutablement date dans la série. Un Royaume de tous les possibles qui semble dénué de tous défaut et, pour ma part, le meilleur T-RPG sur lequel j'ai posé les mains.