Le Roi du JRPG.

Dragon Quest XI m'avait titillé l'oeil depuis son annonce. Bien que je n'ai pas encore fait tous les DQ, chaque épisode terminé m'avait bien marqué, en plus d'être original à chaque fois. L'épisode V m'avait de plus retourné au plus haut point, devenant l'un de mes jeux favoris de tous les temps.

Mais alors, ce nouvel épisode, premier sur PS4 après un épisode online (quel erreur, sortez une version solo s'il vous plaît !), Yuji Horii nous pond donc un épisode qui se veut un retour aux sources. Dès les premières minutes, c'est déjà l’extase. Ce petit village paisible, ce héros charismatique qui doit passer à l'âge adulte avec sa meilleure amie, ces premiers combats simples et efficaces... Pas de doute, on est dans un JRPG qui semble très classique. Et, au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire, que l'on apprend à connaître le monde, les personnages, le gameplay qui s'étoffe, les petites animations pour ramasser un objet, cueillir des fleurs, grimper aux falaises, collecter du minerai... Tout devient grandiose. De surprises en surprises dans le scénario. L'Aventure est incroyable. Il se passe des choses formidables, inattendues.

Et je trouve ça tellement dommage que les journalistes ne soient sans doute pas allé jusqu'au bout du jeu avant de livrer leurs tests. Parler de classique dans l'histoire, dans le gameplay, dans l'univers ? C'est avoir loupé toute la deuxième et troisième partie, je ne vois pas comment on peut dire ça autrement. Mais bref, les journalistes, on sait ce que ça vaut, ça rush les jeux, et c'est tout.

Dragon Quest XI est fantastique, arrivant à nous procurer des émotions folles avec sa petite mise en scène, proposant une deuxième partie surprenante et tragique, puis, croyant en avoir finalement fini, revient avec une troisième partie encore plus dingue. Sérieusement, comment SE a pu pondre ce titre après des années de FF nases et incomplet ? La trilogie FFXIII pour raconter finalement rien du tout ? FFXV et ses DLC pour combler des trous qui restent des trous ? DQXI, en un seul jeu, propose le triple de ce que font les derniers FF, et rappelle qu'un développement maitrisé peut accoucher d'un grand jeu. Tout ce qu'est DQXI.

Le monde est vaste, mais n'est pas remplie de zones énormes et vides. Peu de quêtes annexes, certaines ne consistant qu'à aller ramasser quelque chose, certes, mais ça ne dure jamais longtemps, et d'autres proposent des choses vraiment intéressantes. Et ce n'est jamais barbant, toujours avec des récompenses propres à la clé. Oubliez la bouffe à aller chercher pour péter après, vous trouverez bien plus subtile et moins con dans DQXI.

Le jeu propose aussi un campement. Oh merde, on va devoir bouffer et basta... Non, pas du tout en fait. Le campement ici est utile, permettant de parler à ses compagnons, d'acheter des objets grâce à un marchand ambulant, de forger (d'ailleurs ce mini jeu est hyper addictif et bien pensé), et enfin de se reposer pour passer soit au matin, au midi, à l'après midi ou la nuit, parce que oui, DQXI propose un cycle jour/nuit. Dragon Quest XI, c'est à chaque nouveau lieu découvert, une petite gifle qui part, un tel niveau de maitrise étant tellement rare de nos jours.

Imaginez : une histoire complète de A à Z, toutes les questions ont leurs réponses, avec une VRAIE fin, chaque personnage principal à un début, un milieu et une fin à leurs histoires. C'est pas dingue ça ? Et pourtant, c'est ce que fait le jeu. C'est, de plus, tellement bien foutu. Alors oui, il manque deux-trois trucs. J'aurais personnellement préféré que notre héros soit doté de la parole, ce qui manque pour certaines scènes. De même que la mise en scène est minimaliste encore, sauf à certains endroits ou ça pète pas mal et c'est diablement bon. mais alors, pourquoi ne pas l'avoir fait partout ?! Ça aurait donné tellement plus d'épique ! Et, dernier point, la musique... Elle est vraiment pas ouf, voire naze. Puis elle est mal utilisée la plupart du temps dans les cut-scenes. Du coup, certaines scènes peuvent tomber à plat à cause de la musique. Dommage. Autrement, tout le reste est génial.

Un jeu old-school porté sur cette gen. C'est un peu comme ça qu'on pourrait résumé DQXI. Et ça n'a rien de négatif. Parce qu'en soi, oui, c'est un jeu très old-school dans la proposition. Mais jamais dans la réalisation (outre la mise en scène).

Tellement bluffant dans tout ce qu'il fait honnêtement. Ça faisait des années que je n'avais pas eu envie de tout faire dans un JRPG, d'y jouer des heures durant. Sans me lasser. Il est très long, mais jamais chiant. Et ce retour aux sources promit ? Il l'est bel et bien, grâce à un scénario qui étonne. Oui, le pitch est ultra classique, mais la narration et l'évolution de l'histoire surprendra. Des moments tragiques, il y en a à gogo. Des moments drôles, on peut aussi remercier Yuji Horii et ses délires (et Sylvando putain, merci), le puff-puff revient, des dialogues entres PNJ rigolo, ainsi que des jeux de mots à souffler du nez. Le tout se fait avec une cohérence parfaite et totale.

Puis purée, on a enfin une équipe bien équilibré entre les hommes/femmes mais aussi les "jobs". Les femmes ne sont pas forcément des soigneuses, et les hommes des bourrins. Enfin ! Prenez Jade par exemple, qui est une Tifa en puissance, pouvant se battre à la lance, avec les poings. Et Séréna, si elle est diablement efficace en soigneuse, est aussi capable de prendre les armes fortes pour être une véritable guerrière. Alors que Théo sera un vrai mage blanc, mais également un attaquant vénère avec les griffes. Puis le héros, qui est évidemment guerrier mais aussi un sacré soigneur. Bref, l'équipe est parfaite, avec la possibilité de tous les utilisés en combat grâce aux switchage des personnages. D'ailleurs, si je ne parle pas du gameplay, c'est volontaire, parce que je n'aime pas expliqué tout ce qui peut être fait, mais sachez que c'est également un vrai bonheur de combattre, avec un TpT bien dynamique et intéressant.

Et parce que je pourrais parler des heures du jeu, de ses points forts, de ses moments (mais pour ça il faudrait spoiler et raconter tout ce qui se passe dans le jeu), il va falloir quand même que je m'arrête. Je tiens tout simplement à dire merci. Merci à Yuji Horii et ses équipes pour le travail sur le jeu. Un tel vent de fraicheur, une telle maitrise, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ça. Dragon Quest XI est un chef d'oeuvre. L'un des meilleurs JRPG jamais fait, le meilleur de cette gen, l'un de mes jeux préférés de tous les temps. Alors merci pour m'avoir fait ressentir de sacrés émotions, et de m'avoir fait vivre une aventure de dingue. Et bravo. Cette ode à l'aventure fait énormément du bien.