Il est désormais temps.

Après des années d'hésitations. Temps, enfin, de remercier la trilogie qui égailla, à la manière des virtuoses Gemmell, Miyabe, ou Goodkind, ma jeunesse aventureuse.
Alors, quoi, un poème ? Une fable, un récit épique ?
J'en ai décidé autrement. Non, en fait, je n'ai rien décidé du tout. L'adrénaline qui est en moi à cette heure-ci, qu'a tant réussi Fable à éveiller, a décidé à ma place.
A l'occasion de la conclusion de cette fable en triptyque, alors que son crépuscule touche à sa fin, je me lance.


          De part ton nom, et tout le reste, je suis tombé amoureux. A défaut d'aimer son père, j'aime l'enfant. Car enfant, il m'aura ouvert insidieusement ce tortueux mais étrangement accessible chemin, illuminé par la soif inhérente d'aventure : le chemin du héro. Ce chemin, que j'ai suivi en toute hâte, inlassablement, fébrilement, et au long duquel j'aurai découvert le monde magnifique d'un conte. Ou plus exactement d'une fable. Tout au long de ce long voyage, jamais je n'ai été abandonné, pas une seule fois mon avidité, ma quête de sensations vigoureuses, ne fut déçue. Tout au long de cette aventure, je vécus et mourus, héro d'habitude, en toute immersion. Immersion sublime telle qu'elle est : une immersion au sein d'Albion.
Pourtant, loin d'avoir été fourvoyé, j'ai douloureusement subi les défauts gigantesques de prétention et de négligence. Tristesse et pertes ont accompagné ce périple alors nauséeux. Mais, hé.. n'est-ce pas le revers d'une telle vie - celle d'un héro ?
Ainsi, et de manière exagérément indigeste dans les deux derniers volets, j'ai dû me heurter aux anomalies, à ces laideurs indésirables dans ce monde fabuleux : d'un gameplay inefficace à un scénario moyen, les monstres molyneux se sont agrippés à mes jambes dans l'espoir toujours plus grandissant de me faire trébucher, salissant le chemin. Ce soir étant une soirée de confession, je vous confierai qu'à plusieurs reprises, j'ai chuté lourdement. Mais la force de me relever a toujours été présente, et aujourd'hui je sais que je ne tomberai plus. La certitude est là : fable il y a eu, et fable j'ai vécu.
Même dans ce dernier opus, que mainte et mainte joueurs ont décidé de renier ( et en droit ), la magie a opéré. Et avec quelle force ! A l'instar de ces prédécesseurs, il a capté mes sensations :
J'entend encore les oiseaux gazouiller, les arbres murmurer, je vois encore ces objets uniques briller, ces décors ( pourtant dans un type déjà vu, vu et revu encore ) resplendir, ces êtres impossibles bouger. Je me souviens et n'oublis pas ces contrées, ces peuples, et surtout ces aventures. Au rythme de mon bon vouloir, quêtes, explorations et anecdotes se succèdent. Illuminé par ce soleil majestueux, enhardi par ces péripéties jouissives, mon périple fut beau. Et telle une caresse douce ou une claque furibonde, la musique accompagne en un écho parfait ce qui se déroule devant mes yeux.
Que ce soit avec le premier, le deuxième ou son successeur, trois fois ce jeu qui dépasse aujourd'hui ce simple statut pour moi m'a fait voyagé. Et cela, aussi innombrables soit-ils, aucun défaut ne pourra me priver de ce voyage : l'univers de Fable restera absolument unique. S'ils ont échoué dans divers domaines, les créateurs ont réussi ici. Graphismes, ost, Albion en lui même, quel que soit l'origine de la réussite, cette dernière est exemplaire. Vagabond des landes mystérieuses, j'ai fini épris de ces champs infinis, éclatant de beauté, des ces forêts lugubres et angoissantes, de ces maisonnées grotesques et charmantes, de ce héro tout à fait solitaire. Les misérables tentatives finalement horribles d'un Molyneux en quête de reconnaissance ne m'ont pas empêché de me plonger, tête la première, dans l'histoire qu'il a écrite, aidé de ses camarades. Et cela à pleine vitesse dans Fable 3 ( la première partie, bien évidement.. ).
C'est à l'issue éprouvante de ce dernier opus que toute l'ampleur de la chose s'effondra de son lourd poids sur moi : Fable n'est pas sans le 1, le 2, et le 3 rassemblés. Les trois forment un tout. L'univers de l'un complète l'autre, les qualités de l'autre effacent les défauts de l'un. Cette globalité acquise, Fable deviens tout simplement le jeu le plus fabuleux auquel j'ai joué, et au travers duquel j'ai vécu ( une deuxième fois. La troisième viendra avec une certaine série nommée Elder Scrolls ). Si son créateur aura échoué jusque dans son titre, à moitié vérifié, j'accepte volontier ces erreurs. Pour la énième fois, je me laisserai volontiers emporter par cette voix caverneuse contant la vie de mon héro préféré.

J'en conclu donc sur ceci : aucune note ne serai valable sur ce Fable troisième du nom. Une note en accord avec le jeu, pris seul, ne ferai que dégrader la série en elle même. Une note trop haute mènerai à la confusion. Il en va de même pour le 2... mais l'obligation me pousse à mettre ce petit 5..
Je me contenterai de déclarer cela : Merci. Encore aujourd'hui, je me surprend à m'imaginer sauveur de marchand, quêteur de trésor, démon de l'intrépide.

Kath4os
7
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le 19 mai 2015

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