Firewatch c'est l'histoire d'une petite déception, une expérience à part, cela ne fait aucun doute, mais qui me laisse sur ma faim. Après un prologue textuel des plus touchants, le jeu avait tout pour être ma première claque vidéoludique de 2016, malheureusement, je suis ressorti du jeu avec l'impression que Firewatch n'a fait qu'effleurer son potentiel. Pour partir sur les points positifs, toute la relation avec Delilah et la performance vocale de l'actrice Cissy Jones est à tomber, elle m'a d'ailleurs rappelé Scarlett Johansson dans Her. Tout ce qui touche à la relation entre Henry, le personnage que l'on contrôle, et Delilah est à tomber, les dialogues sont monstrueux, ce qui ne m'a pas étonné venant de Sean Vanaman, le monsieur a quand même écrit la première saison de The Walking Dead, donc il a mon entière confiance. J'ai aussi aimé l’interactivité du jeu à certains moments, celui-ci semble avoir une réaction pour chacune de nos actions possibles, et c'est assez marrant sur le coup, par exemple le fait de jeter la radio dans le lac, ça paraît bête, mais ça m'a vraiment plu. Je noterai aussi un OST absolument magnifique et des paysages qui malgré le style graphique sont à couper le souffre, offrant des images inoubliables comme le feu de forêt en pleine nuit, ou tout simplement une communion avec la nature via ordinateur, ce qui est sympa car ça signifie pas de pollen, pas de chaleur, et pas de piqûres d'insectes (vu que souvent on me dit que je suis de mauvaise foi pour trouver des défauts aux œuvres que je note, ben pourquoi pas faire le contraire pour changer ?).
En fait, le jeu est presque divisé en deux parties, une première partie où l'on découvre le métier, où l’interactivité du jeu est poussée au maximum, nous offrant des mystères mineurs, mais très prenants, construisant la relation entre les deux personnages principaux, et une seconde partie où tout m'a semblé expédié, avec un mystère gagnant en puissance, même si tiré par les cheveux, et une fin qui arrive vraiment comme un cheveu sur la soupe, laissant une forte impression d'inachevé. Je noterai aussi que le jeu se résume à aller d'un point A à un point B, les lieux deviennent vite familiers, même pour moi alias la personne capable de se perdre dans sa propre rue (true story, c'est vous dire à quel point mon sens de l'orientation est inexistant), et les chemins servent juste à faire le trajet, pas de possibilités d'explorations, une map délimitée de façon grossière, que ce soit par des murs invisibles, ou façon Pokemon, avec des endroits inaccessibles sans un item particulier, dont on sait dès cet instant qu'on sera amené à visiter plus tard.
Au final Firewatch, avec une durée de vie de 3 heures (un peu plus si vous êtes comme moi niveau orientation au début), une interactivité poussée au strict minimum et son scénario des plus linéaires ne ressemble pas, et ne devrait pas être un jeu vidéo, la vue à la première personne est sympathique lorsqu'il s'agit de prendre la place du personnage, mais le problème est que celui-ci me semble trop étranger pour justifiée une telle vue, et l'histoire dans laquelle il est impliquée l'est tout autant. Je ressors de ce jeu avec l'impression de n'avoir été qu'un spectateur, au contraire de certains jeux du même type qui nous laissent un scénario linéaire mais avec beaucoup d’interactivité, ou peu d’interactivité avec un scénario riche, Firewatch décide de combiner les deux, et pas de la meilleure des façons, une interactivité qui passée la première mission devient inexistante, et un scénario des plus linéaires incapable de m'impliquer suffisamment, heureusement que les dialogues sont là même si passés la première heure, ils ne sont pas très poussés, entre thérapie du personnage principal et avancement de l'intrigue. Un drame personnel à mi-chemin entre Her et Into the Wild (ou n'importe quel autre film sur la nature, mais aucun ne me vient en tête), qui aurait sans doute été plus efficace en tant que film.