Gears of War, pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas la série, c'est un peu comme si les Lopez du 36 (département français de l'Indre) étaient envoyés en mission suicide pour tenter de sauver l'humanité toute entière des griffes des méchants pas beaux Locusts, une espèce de monstres sanguinaires dont les tendances colonialistes semblent indisposer les terriens. Ne vous y trompez pas. Sous ce pitch au ras des pâquerettes se cache en réalité un monument.
Et c'est peu dire ! Car, à la différence de son prédécesseur, le titre est extrêmement bien rythmé et déroule des séquences toutes plus cultes les unes que les autres. On sent la volonté de gigantisme des développeurs en nous proposant notamment des décors somptueux et des combats de boss aux dimensions parfois incroyables. Les affrontements ont été beaucoup mieux pensés que dans le premier également (en tout cas dans mes souvenirs). Epic Games n'hésitent pas à nous challenger en nous imposant parfois des contraintes, histoire de pimenter un peu chaque gunfight : couvertures déclencheables grâces à des plaques à pression, couverture mouvante, etc... Les phases en véhicules sont elles aussi très réussies (sauf peut-être la toute dernière mais on va y revenir) et offrent un peu de pluralisme dans ce qui serait un poil redondant autrement. L'histoire, sans être formidable, est plutôt bonne et surprend parfois notamment grâce à des moments poignants qui permettent d'apporter un peu plus d'épaisseur aux personnages (okay, ils sont déjà bien épais, je vous l'accorde !). Je pense notamment à l'arc narratif entourant Dom et sa femme, Maria, ou encore les références au père de Marcus Fenix à la toute fin de l'aventure.
Penchons-nous désormais sur ce que Gears of War 2 réussit un peu moins bien. Difficile d'apercevoir l'ombre d'un point négatif si l'on n'attend pas la dernière heure qui, je trouve, fait vraiment bâclée voire "cahier des charges" par moments. En effet, là où l'histoire devrait logiquement prendre fin, Epic nous agrippe par le cou et nous jette dans une succession de séquences oubliables sinon inutiles. Ce qui n'a pas manqué de me décevoir au plus haut point est le combat contre le boss final qui, au passage, est complètement pompé sur la reine alien du film Aliens de James Cameron. On se retrouve, après une phase à dos de Brumak absolument soporifique, à se battre depuis un hélicoptère contre cette créature gigantesque et, quelle ne fût pas ma surprise lorsqu'il ne me fallut qu'un coup porté à la tête du boss pour l'achever. Emballé, c'est pesé. La cinématique de fin déboule sans prévenir et voilà que je me retrouve bouche bée devant le générique qui défile devant mes yeux. Une fin expédiée, indigne d'un si grand jeu. Dommage. Quoiqu'il en soit, Gears of War 2, reste, selon moi, un titre incontournable qu'il m'apparaît obligatoire de parcourir au moins une fois dans sa vie. A noter également que la version Xbox One X est absolument somptueuse.