Ayant bavé sur la série S.T.A.L.K.E.R. pendant des années, c'est donc la bite à la main que j'attendais de poser mes paluches sur le très attendu Chernobylite. Vous aurez remarqué l'utilisation de l'imparfait. Oui. C'est une déception. Et oui, on va regarder pourquoi ensemble.
On incarne Igor, un physicien anciennement employé par la tristement célèbre centrale de Chernobyl au nord de l'Ukraine. Notre but va être de retrouver la trace de Tatyana, la femme d'Igor, qui a mystérieusement disparu après l'explosion de la centrale. Le pitch est simple. Le gameplay et le jeu d'une façon générale, pas vraiment. Pourquoi ? Eh bien parce que Chernobylite propose un mélange d'exploration, d'horreur, d'infiltration, de construction de base et de shoot. Tout ça semble alléchant -et ça l'est en un sens- mais le problème est que l'exécution n'est pas la meilleure que j'ai pu voir dernièrement. En effet, si les types de gameplay sont bel et bien présents dans la version disponible actuellement en early access, le liant, lui, qui permettrait de rendre ce tout informe cohérent n'est malheureusement pas encore là. Pire, j'ai bien peur qu'il ne se montre pas avant un bon bout de temps. L'infiltration est à la rue. Les cônes de vision des gardes qui peuplent les différentes zones à explorer ne sont pas encore au point. Alors que les sentinelles ne semblent pas capables de vous repérer à moins que vous ne soyez littéralement en train de leur lécher les bottes, leur vue transperce curieusement la végétation rendant l'infiltration quelque peu compliquée. L'horreur...je n'en parle même pas. Un bug semble faire se rassembler les différentes créatures, les faisant ainsi se retrouver par groupe de 5 ou 6 à un endroit précis de la carte. Exit donc l'angoisse à chaque exploration de bâtiment. Le gunplay est lui aussi aux fraises. Les armes n'offrent aucune sensation en particulier. L'absence de patate donne carrément l'impression de tirer au pistolet à billes. Tant pis, on repassera plus tard. On passe donc notre temps à arpenter des cartes vides de toute présence, à part celle des gardes complètement demeurés et les créatures rendues inoffensives par un bug à la mord-moi-le-noeud, dans le but de récupérer désespérément des ressources afin de nous nourrir et d'améliorer notre base. Cette dernière constitue d'ailleurs sûrement le coeur du jeu dans son état actuel puisqu'elle permet de garantir la sanité à la fois physique et mentale d'Igor et de son acolyte, Olivier. Le tout permettant par la suite d'enchaîner les différentes missions qui vous sont proposées afin de récupérer tout un tas de ressources ou bien de faire avancer l'histoire principale.
Finalement, ce qui ressort de cet early access, c'est certes un gros machin informe et incompréhensible, mais aussi un jeu ayant un énorme potentiel encore trop sous exploité pour pouvoir vous le recommander. Encore un peu de patience et nul doute que Chernobylite saura nous proposer une expérience aussi originale qu'insolite dans un univers que les nostalgiques de S.T.A.L.K.E.R. et autres amoureux de la série METRO apprécieront autour de sa sortie définitive.