DEVELOPPEUR : THE FULLBRIGHT COMPANY


Après avoir passé une année sabbatique à visiter l'Europe, Katie fait son retour à la maison afin de retrouver sa famille. Mais à son arrivée, tard dans la nuit, elle se retrouve face à une demeure familiale déserte. Une énigmatique note de sa petite soeur, Sam, est la seule indication laissée sur place. Mais qu'est devenue la famille... ?


C'est sur ce postulat de départ que Gone Home démarre. Walking simulator de son état, le jeu a pour but de nous immerger dans son ambiance en s'appuyant sur un solide fil narratif afin de maintenir l'intérêt du joueur. Bien vite, celui-ci maitrisera les ficelles du jeu, à base de tiroirs à ouvrir et d'objets divers à récupérer ou de documents à lire... Et ce sera bien là les maigres éléments d'un gameplay qui se résume au strict minimum : vue à la première personne et déplacement au clavier étant les seules actions offertes.


Une dimension certes réductrices, mais comme je le soulignais, ce n'est pas nécessairement sur cet aspect que l'on attend un titre narratif. La curiosité du joueur quant au devenir de cette famille se voit donc ainsi mise à l'épreuve, aussi Katie est amenée à mener l'enquête à la recherche d'un quelconque élément susceptible de lui en apprendre plus. Seul dans cette vaste demeure, avec ses lumières tramblotantes et son hall d'entrée renvoyant à celui du manoir de Resident Evil, on peut s'attendre à une ambiance relativement pesante. Mais il n'en est rien... Et c'est précisément là ou le bat blesse. Rapidement, on réalise qu'aucune menace ne plane en ces lieux, et un certain ennui fini par poindre au vu de la répétitivité des actions demandées. Chaque progression dans une pièce donne lieu à quelques informations sensées épaissir le scénario, les diverses pistes se dévoilant.


Hélas, il ne faudra guère de temps au joueur pour deviner le fin mot de tout cela,et on s'apercevra bien vite que l'on peut délaisser tout l'aspect surnaturel qui semble péniblement être abordé, et surtout trace des pistes qui ne seront jamais expliquées.


En effet, une fois le jeu terminé, on se demande bien le sens de tout cela : pourquoi de tels passages secrets dans la maison ? Pourquoi ce mystère autour de l’ancien propriétaire ? Pourquoi le OUIJA ? Pourquoi la séance de spiritisme ? Et si le thème finalement abordé (relation homosexuelle) relève d'une certaine volonté de bousculer les codes, en réalité rien n'est véritablement poussé ni traité. A ce titre, on regrettera également le simili arc narratif autour des parents, présentant un vague adultère dont on ne sait finalement rien, qui n’aura aucun impact, et dont l'intérêt du joueur ne se porte honnêtement jamais vraiment.


Au final, Gone Home déçoit tant dans son fond que dans sa forme. Si la réalisation graphique s'avère de qualité, tout comme le doublage anglais (majoritairement les enregistrements de Sam), on regrettera des pièces bizarrement agencées (semblant bien vastes pour contenter l'aspect exploration du jeu) et des documents trouvés dans des endroits inopinés (le courrier de l'éditeur dans la serre... ?). Mais c'est bien dans sa narration que Gone Home se perd : court (environ 2h, 3 pour les plus lents), le joueur devinera bien vite la fin, les découvertes rythmant sa progression venant sans cesse confirmer ce qu'on a déjà conclu soi-même. Avortant des pistes narratives qui ne se justifient jamais, on en vient fatalement au "Tout ça pour ça... ?"


D’ailleurs pourquoi diable Sam organise un tel jeu de piste alors que son départ est sensé avoir été précipité ?


Vendu à 19€ sur Steam à sa sortie pour 2h de jeu , Gone Home ne justifie pas le déboursement, manquant ses attentes, tant dans la narration que dans l’ambiance.


LES PLUS:



  • Graphiquement joli

  • Doublage de qualité

  • Vaste aire de jeu...


LES MOINS:



  • ...trop vaste pour rien

  • Lacunes scénaristiques

  • Final trop vite deviné

  • 20€ pour 2h de jeu

David_AVINENC
3
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Créée

le 11 avr. 2020

Critique lue 99 fois

David_AVINENC

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