"I'm rich and miserable, I'm pretty average of this town"- Michael de Santa

A l'heure de s'attaquer à GTA V, j'avais une certaine appréhension mais aussi excitation.
Après un GTA IV de très grande envergure avec un passage de la saga vers plus de froid réalisme, j'attendais avec impatience ce volet plébiscité de toutes parts par les joueurs et par la presse.
Le passage à trois personnages est une nouveauté très ambitieuse mais aussi très risquée, est-il réellement possible d'équilibrer son récit à travers 3 personnages principaux et faire arriver à qu'on s'attache à ces trois lascars?
Le résultat est-il à la hauteur de l'attente ?

Critique du capitalisme moderne et mise en place d'un scénario trop simpliste ( partie avec quelques spoilers, sautez ce paragraphe si vous vous voulez découvrir le jeu intact).

Après une trentaine d'heures de jeu et une arrivée vers le générique de fin, il est temps de faire le bilan du jeu.
Fou, entraînant, parfois jouissif mais également bourré de bévues, ce GTA n'arrive pas à convaincre complètement par sa structure narrative et son avancée du récit.
Le début du jeu commence pourtant vraiment bien avec un personnage Michael totalement blasé de sa vie.
Il a toute la réussite matérielle que l'on peut espérer dans une vie et une famille moderne avec ses 2 enfants et sa femme.
Pourtant, Michael en a ras-le-bol : sa fille n'a que pour seul rêve de passer à une téléréalité, son fils est un glandeur qui passe tout son temps libre sur l’ordinateur à fumer des joints et à se taper des douilles tant qu'à sa femme elle le trompe fréquemment avec le prof de tennis ou de yoga.
Le postulat de départ est très intéressant mais finalement il n'est pas assez creusé en profondeur tout comme le personnage de Michael.
On en reste à Michael qui se plaint tout le temps de sa vie sans se remettre en question et les choses ne changent pas, c'est un traitement assez superficielle de la chose.
Le personnage charismatique et intéressant au début devient un peu quelconque dommage car rien que sur la vie de Michael, on peut faire un jeu vidéo entier sur la question et rendre une copie de personnage formidable comme les créateurs de GTA IV l'on fait avec Niko Bellic.
Franklin est la caricature du jeune de banlieue, c'est le personnage le moins intéressant et le moins charismatique du jeu. Il ne connait aucune évolution, son ex-petite copine Tanisha ne le recontactera pas du jeu alors qu'on pouvait souhaiter qu'elle soit plus présente, c'était un point à développer que les scénaristes ont jeté à la mer un peu comme la fille de Masuka dans la dernière saison de Dexter.
La rencontre avec Michael est pourtant pleine de promesses mais la encore ce sera oublié.
Le personnage de Trevor est certainement le mieux réussi, il est abusif dans tous les sens du terme et fait littéralement exploser de rire. Sa relation avec Michael est très intéressante, c'est certainement le point de scénario le mieux réussi du jeu: on sent 2 potes qui peuvent se mettre sur la gueule à tout moment, qui semblent se hair mais au contraire c'est leur manière à eux de s'apprécier.
Le scénario tourne également au vide pendant une moitié de jeu avant de décoller vers la fin avec un choix final importantisme à faire.
Malgré tout, certaines satires de la société américaine sont superbement faites et cette prise de risques fait extrêmement plaisir à voir.
Les missions de caricature de Facebook, de l'affaire Mediator et des émissions de téléréalité sont tout bonnement excellentes.
Des critiques virulentes du gouvernement américain et du capitalisme moderne sont présentes pendant tout le jeu de manière subtile( dialogues dans les missions, extraits audio de radio) ou totalement décomplexé ( émissions de télé ou encore les sites internet).

Un Gameplay réellement amélioré et de nouvelles phases de jeu intéressantes

GTA V garde les fondamentaux de ses confrères mais rajoute de la variété dans les missions qui fait plaisir à voir.
Les braquages sont sensationnelles, ce sont vraiment les phases les plus réussis du jeu avec la préparation nécessaire et la stratégie choisie pour diriger tout cela.
Certaines phases de jeu où l'on switche avec les 3 personnages sont tout simplement sensationnelles lorsqu'elles ne sont pas imposées, dans ces cas-là elles deviennent rapidement répétitives et lassantes.
La nouvelle gestion de la police est assez déroutante même si on s’habitue vite, le moindre problème est signalé et on se met à avoir très rapidement des étoiles pour rien, c'est un peu dommage mais par contre pour la fuite c'est plus réaliste que le quatrième volet.
Le physique des voitures par contre c'est un peu n'importe quoi : elles volent vites, c'est marrant au début mais on s'y lasse un peu vite. Un peu comme le jeu d'ailleurs. Sinon rien à redire, le gameplay est bien sympa mention spéciale aux fusillades qui sont bien funs et aux phases de sniper.
Le yoga et le triathon rajoute également de la variété dans le gameplay qui n'en manque pas.

Contenu : Riche mais pas la révolution attendue

Les bars, bowling ect... qui faisaient le charme du quatrième volet ont disparus. Le volet s'est néanmoins densifié : tuning impressionnant, salles de tirs, triathlon, yoga, chasse on a de quoi faire.
Sans compter les multiples missions secondaires qui rallongent encore plus la durée de vie.
La carte est gigantesque mais manque complètement de vie, ce qui fait qu'hormis le scénario principal on se lasse assez vite du jeu et le plaisir de traîner dans la ville juste pour le fun a un peu disparu.
La musique de la radio est pas top hormis 2 ou 3 morceaux sympas la playlist est moyenne.

GTA V est un bon volet qui me laisse néanmoins sur ma fin malgré son dense contenu et certaines phases de gameplay incroyablement funs. Le scénario est trop baclé pour pouvoir se plonger totalement dans le jeu et les personnages secondaires sont assez mal foutus et oubliables. Le titre n'est pas aussi révolutionnaire qu'attendu mais se laisse néanmoins déguster et les braquages sont vraiment les phases de jeu les plus réussis et les plus sympathiques. Une nouveautée appréciable qu'il faudra bonifier avec l'apparition d'un réel scénario pour le sixième volet.
PierreDescamps
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le 26 nov. 2014

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