Au-delà des millions d'exemplaires auxquels le jeu allait de toutes façons se vendre, la tâche n'était pas des plus faciles pour GTA V. Rockstar avait divisé les joueurs avec le 4e épisode en plaçant l'action au sein d'une seule ville et en adoptant un ton plus réaliste (sans perdre de son humour heureusement). L'ambiance était là mais une petite déception pointait le bout de son nez après un GTA SA de tous les excès.
Et donc en tant que successeur du 4, petit frère spirituel de San Andreas (probablement l'épisode préféré des joueurs) et de dernier épisode de cette génération de console, GTA V avait intérêt a frapper fort, très fort.

Liberty City semblait étriquée ? Pas de problème on créé un Los Santos quasi équivalent qui ne représente qu'un tiers de la map. Niko Bellic n'a pas fait l'unanimité ? Pas de problème, on balance 3 personnages très différents. GTA IV manquait un peu d'activités secondaires ? On remplit le jeu jusqu'à ras-bord de contenu.

Il serait cependant injuste de ne résumer cet épisode qu'à son côté bigger than life. GTA V est le fruit de nombreuses années de travail, de nombreux ajustements de Rockstar au fil des épisodes, d'une écritures toujours plus peaufinée...
Mais la première chose qui m'a fait décrocher la mâchoire c'est tout simplement la technique. GTA IV n'était pas particulièrement beau avec son flou dégueulasse et son framerate aux fraises. GTA V est relativement fluide, beaucoup plus propre tout en restant détaillé. Le sentiment d'évoluer dans une vraie ville, vivante, n'a jamais été aussi fort. Fini les voitures qui popent devant le joueur en pleine poursuite, fini le clipping de malade, ici on voit loin... très loin... tellement loin qu'on se demande comment la console ne prend pas feu. Les effets de lumière sont magnifiques, de jour comme de nuit et Rockstar a parfaitement su ruser pour donner de la crédibilité à Los Santos (je pense aux phares "fictifs" de bagnoles qu'on voit au loin la nuit, impressionnant).
Ensuite il n'y a pas un bâtiment similaire à un autre, chaque quartier, chaque rue, chaque maison est unique et reconnaissable. Et quand on voit la taille de la map et le nombre de petits détails qui font toute la richesse de ce jeu, on se doute qu'il sera difficile de jouer à un autre open world avant un moment.

Concernant le gameplay en lui-même, c'est un condensé de ce que Rockstar a fait de mieux dans la série... sans trop prendre de risque. Les missions sont vraiment sympas mais je regrette (et c'est probablement le seul regret que j'émettrais dans cet avis) un petit manque d'originalité et surtout de liberté. On est clairement sur des rails tout le long et je me mets à rêver de ce que pourrait donner des missions avec une liberté d'approche et d'action plus importante dans une map comme celle-ci. Elles sont cependant plus fun et impressionnantes que celles du 4 et il y a très peu d'objectifs à la con tels que ceux qui nous obligent à faire le taxi pour un personnages en traversant la carte.
La conduite, sujet à débat dans le 4, a été complètement repensée. Et je la trouve parfaite. C'est clairement arcade mais il y a de très bonnes sensations et il n'est pas si facile de se faufiler dans le traffic dense de Los Santos, surtout que la vitesse moyenne des bagnoles me semble bien plus importante qu'avant. Se faufiler dans le traffic... pour échapper aux flics évidemment ! Et là encore, le système a été bien amélioré. En gros tout est basé sur le champ de vision de la police et non sur un périmètre de recherche. Il y a donc un réel intérêt à emprunter les ruelles, changer de bagnole et se planquer dans l'ombre.
Car les flics et ennemis de manière générale ne nous font pas de cadeau et il arrive souvent de mourir de deux ou trois balles bien placées. Les gunfights sont similaires à ce qu'on trouve sur cette génération de console à savoir un système de cover efficace. On regrette un peu la vie qui remonte toute seule en revanche.
Mais comme on ne passe pas son temps à buter l'équivalent d'une petite ville de Province à chaque mission, GTA V propose un nombre important d'activités annexes. Qu'il s'agisse de sport, de course, de mini-missions, de la classique recherche de "paquets", il y a largement de quoi faire. Tout n'est pas de qualité égal mais dans l'ensemble c'est suffisamment bien foutu pour qu'on s'y adonne deux ou trois fois pour les activités les moins réussies.
Le jeu évite d'ailleurs le syndrome Just Cause 2 qui noyait ses quelques missions principales dans un torrent d'activités secondaires répétitives. Ici l'équilibre est vraiment bien pensé, on est jamais frustré d'avancer trop vite ou trop lentement et on prend plaisir à la jouer Role-play en faisant des pauses détentes entre deux missions un peu tendues.
Comme d'hab chez Rockstar, c'est bourré de petites conneries à découvrir et j'encourage d'ailleurs tout le monde à prendre son temps et à arpenter la map dans ses moindres détails.

L'écriture qui a toujours été soignée dans la série est clairement au niveau. Les trois personnages sont vraiment attachants et charismatiques et la façon dont leur destin s'entremêle est bien foutu. Les rebondissements sont en revanche un peu moins passionnants et on prendra plus plaisir à savourer les dialogues géniaux qu'à suivre véritablement l'histoire. Surtout que ça manque un peu de PNJ vraiment stylés. Qui dit contenu gargantuesque dit durée de vie énorme. En prenant mon temps, me baladant, remplissant quasiment tous les objectifs secondaires, j'ai terminé le jeu en un peu plus de 76 heures. On en a donc clairement pour notre argent et GTA V se pose comme l'épisode le plus long de la série.

Un petit mot sur le Online auquel je n'ai que peu joué. C'est sympathique, bien foutu et fonctionnel aujourd'hui. C'est très sympa d'enchaîner les missions et activités avec les potes même si je ne pense pas passer 70 supplémentaires dessus.

Au final on pourra toujours reprocher de petites choses au dernier Rockstar. Sa trame générale un peu décousue, sa bande-son un peu en-dessous de ce qu'on avait sur les épisodes PS2, ses petits bugs... mais punaise un jeu qui permet d'évoluer dans un monde aussi gigantesque et crédible, avec un moteur aussi performant, un solo bien pensé et très long et des phases de gameplay franchement fun, il n'y en a pas 50 dans une génération.
Et GTA V se pose clairement comme l'open-world de cette génération, un jeu somme qui force le respect et ne fait pas honte à son illustre grand frère qui nous faisait déjà arpenter les rues de Los Santos, traverser désert et forêt dans l'état de San Andreas.
Pipock
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le 1 déc. 2013

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Pipock

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