Alors que je commence à peine ma troisième partie de GTA V, je me rend compte que je suis mûr pour écrire quelque chose dessus. Malheureusement, je passe après la quasi totalité de la Terre et tous les critiques du monde, mais je vous avoue que je m'en fiche un peu. Il faut que ça sorte.
Après avoir économisé plusieurs temps pour me l'acheter d'occasion avec Max Payne 3 (tu y passeras aussi, promis), ma première impression après les deux heures d'installation furent "ce jeux rend tous les autres obsolètes". Et c'était pourtant pas évident puisque je me trimballais cette même phrase depuis San Andreas sénior. Un début un peu difficile j'avoue, j'aimais pas trop la tronche à Franklin, la carte était tellement immense que je passais mon temps à m'y perdre et surtout, aucun trajet n'est faisable à pieds. Car oui, "immense", c'est rien comparé à ce que la map de cet opus a dans le ventre. Quand bien même notre radar GPS nous indique seulement 10 pauvres kilomètres pour traverser Los Santos de bout en bout, la réalité est tout autre. Il y a déjà beaucoup de reliefs, des paysages ultra variés et mon petit doigt me dit qu'en "vrai", c'est plus grand que 10km². Bref, déjà ça, ça m'a donné mon premier frisson de jeu.
Autre détail absolument vertigineux, c'est les graphismes qui utilisent toutes les capacités de la console sans la mettre à genou (depuis les dernières mises à jour, j'ai juste eu droit à un gros freeze, mais c'est tout). C'est très bien optimisé, propre et la direction artistique est parvenue à faire de l'intégralité du jeu quelque chose de vivant, harmonique et original. On croit sans problème à chaque image qui nous est présenté, sauf quelques textures de la campagne profonde qui semblent plus faites pour être vues de loin qu'autre chose.
Et puis il y a les personnages. Comme je vous le disais, à la base, j'aimais pas trop Franklin puis, avec le temps et un peu de "customisation", il est devenu mon perso préféré. Michael est un ancien braqueur vieux de la vieille, en pleine crise de la quarantaine qui ne cherche même plus à gérer sa famille, qui s’ennuie et rêve de sa gloire passée alors qu'il prend du bon temps et du ventre. Avec lui, l'empathie a été assez difficile, en effet, c'est un parfait looser qui chouine tout le temps, mais comme pour Franklin, au final, j'ai fini par l'apprécier.
Puis, le perso qui déchaine toutes les passions : Trevor. J'ai vu que pas mal de gens (surtout des critiques) en fond une polémique de cet immonde tas de pixels et j'étais pas loin de la suivre la première fois qu'il est apparu sur mon écran. Trop crade, trop vulgaire et rien dans l'histoire ne vient l'humaniser suffisamment pour qu'on se mette à sa place. Mais force est de reconnaitre qu'il est le seul, l'unique personnage crédible de toute la saga. Le seul personnage qu'on peut imaginer sans problème prendre une sulfateuse pour massacrer au hasard un paquet de gens, se faire poursuivre par les flics alors qu'il continue de tirer dans le tas, disparaitre un moment avant d'aller s'offrir les services d'une femme qu'il tuera pour récupérer son pognon. Cet infecte tas de pixels est, pour ma part, le seul perso jouable de tous les GTA qui, dans le scénario, est réellement capable de faire ce que le joueur lui dit de faire. Donc, au final, je n'adhère pas au mouvement anti-Trevor.
Par contre, du fait qu'on ait trois perso jouables dans le même jeu, ça me pose problème. Parce que du coup, les trois réunis ont un développement tout juste digne de Niko Bellik (désolé pour l'orthographe, il m'est sorti de la tête depuis bien longtemps...). Les trois types que l'on contrôle sont unidimensionnels au possible : Franklin dit oui à tout, Michael se plaint et s'y connait en braquage et Trevor est dingue.
Dernier point négatif avant d'attaquer la dernière partie, je n'aime pas et je n'ai jamais aimé les musiques présentes dans un GTA (sauf Vice City). Je sais pas comment il s'y prennent parce que je suis plutôt du genre ouvert d'habitude mais là, rien. Juste deux ou trois morceaux maximum que je tolère et pour le reste je roule la radio éteinte.
Mais voilà, le jeu a des défauts mais ils ne sont rien à côté du gameplay absolument jouissif qui procure de réelles sensations de jeu autant à pieds qu'en véhicule. Pas facile de l'aborder au début puisque notre personnage est toujours un peu rigide et on a régulièrement les doigts sur trois touches à la fois (rien que pour tirer en marchant), mais ça fait aussi partie du charme du jeu : l'impression que Rockstar ne sous-estime pas son public et lui offre un divertissement de qualité qui lui résiste un peu mais pas trop jusque dans la manière de diriger notre héros. Action d'ailleurs, parlons-en, c'est les meilleures possibles dans un jeu bac à sable. J'en profite aussi pour saluer les efforts monstres qui ont été faits depuis les opus PS2, ceux qui se souviennent des gunfights de GTA 3 (par exemple) savent de quoi je parle. Même pour le corps à corps qui était loin d'être au point dans le 4...
En bref, oui, je vous conseille GTA V, je trouve que c'est un des meilleurs jeux vidéos de tous les temps et j'arrive pas à m'en lasser. Le jeu, comme le 4, souffre encore de la réputation de "Jeu de Beauf" qu'ont eu les précédents (à juste titre ou pas d'ailleurs...) mais je m'insurge ! Il est tellement plus intelligent qu'un simple produit de consommation rapide pour gros bourrin décérébrés. Bien sûr que ça leur parlera aussi, mais en fouillant un peu et en passant au delà des quelques blagues potaches, vous découvrirez un jeu 100% complet, 80% intelligent et 200% addictif.
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