J'ai ressorti ma vieille orange box du placard (ouverte pour Portal) pour m'attaquer à Half Life 2, jeu PC culte par excellence, mythe du FPS, et à la source de l'impatience fébrile de l'internet pour Half Life 3.
Eh bien... j'ai été très déçu.
Tout commence incroyablement bien, avec des interactions in-game super immersives. Le fait qu'il n'y ait aucune cinématique m'est apparu comme un gros gros plus. Exemple d'un moment qui m'a enchanté : au début du jeu, on arrive dans un bâtiment par les toits. On sait que la police est en alerte, on est sur le qui-vive. On débouche sur un couloir et là : un policier ouvre la porte. Damn ! On se retourne pour s'enfuir par la deuxième sortie : bam un policier ouvre cette autre porte tandis que le premier commence à tirer. Du coup on se précipite pour retourner sur le toit mais ...les escaliers s'effondrent ! Tout devient noir. Une demoiselle nous sauve du pire, in extremis.
Cette séquence, qui n'a peut-être l'air de rien quand elle n'est pas jouée de l'intérieur, m'a mis dans des dispositions idéales. J'étais littéralement envouté par le jeu jusque là.
Puis les choses ont commencé à se dégrader. On est laissé dans l'ignorance, au début, c'est normal : c'est pour nous plonger dans l'action. Mais on ne nous expliquera JAMAIS qui est le cartel, pourquoi il nous en veut, pourquoi je dois aller en jetski d'un point A à un point B puis à un C, qui on est nous-même et pourquoi on est considéré comme un héros, etc etc. Jamais ! Alors Ok, avoir fait Half Life 1 aurait sans doute aidé un peu, mais même en ayant été lire des chronologies sur le net j'étais encore complètement largué. Du coup, la mayonnaise, qui était si bien montée pour moi, a fini par redescendre et par effet d'accordéon s'est enfoncée très très bas. Quel dommage !
Là où c'est ballo c'est que cela m'a empêché d'apprécier complètement les éléments de gameplay variés que le jeu propose. Certes j'ai bien aimé le jet-ski, certes les petites énigmes sont ingénieuses, mais c'eut été mieux que ça soit au service d'une histoire. Regardez, Ravenholm : c'est une séquence survival vraiment super bien faite, stressante. Il y a un unique chemin mais les décors sont tellement bien faits qu'on a l'impression de l'emprunter par choix. C'est super. Mais berdel de morde c'est QUOI, Ravenholm ? Pourquoi est-ce qu'il y a des zombies partout ? Pourquoi c'était juste à côté du laboratoire de je-sais-plus-qui ??
Un potentiel excellent gâché comme jamais. Ce jeu aura sans doute apporté beaucoup au monde du jeu vidéo puisqu'il y a en effet tout un tas de bonnes idées à récupérer et à réexploiter ailleurs, mais pour ma part je ne le porte pas dans mon coeur et il n'a pas sa place dans quelque panthéon que ce soit.