Inégal : c'est sans doute l'adjectif qui qualifie le mieux Hell Yeah !, le dernier jeu des Français d'Arkedo, qui amuse à peu près autant qu'il déçoit. En images le jeu est séduisant, manette en main, on se dit pourtant qu'il manque quelque chose. D'abord au niveau de son identité propre : un platformer très proche d'un Wario Land agrémenté de mini-jeux très proches d'un... Wario Ware. L'anti-héros de Nintendo se retrouve partout, dans l'esthétique des jeux, les mimiques japonisantes des ennemis, dans les décors colorés où on récupère de gros diamants étincelants. Cela reste plutôt efficace, surtout parce que relevé par un côté gore et régressif qui fait mouche, mais ça manque un peu de piquant. L'humour du jeu est à inspiration variable : on le trouve partout, dans les dialogues, les menus, les chargements, il est en général assez drôle mais accuse de sérieuses baisses de régime lors de répliques parfois bien maladroites. Hell Yeah ! table un peu trop sur son côté référentiel pour plaire au geek de base, au risque, parfois, de céder à la facilité.

Niveau mécanismes, le titre est de nouveau à intérêt fluctuant : sur l'aspect plates-formes avec une physique du personnage légèrement lunaire qui a tendance à agacer (surtout lorsqu'il faut être précis), sur l'aspect boss fight ensuite avec beaucoup de combats, certes, mais aussi beaucoup de confusion et de répétitivité, le nombre de monstres ayant été privilégié à la qualité de leurs patterns. C'est loin d'être mauvais ; pour autant ce n'est pas non plus très bon, et on avance dans le jeu assez distraitement, en riant à la faveur d'un mini-jeu à l'humour bien balancé, l'instant d'après en pestant contre un level-design un peu plat ou contre des séquences de plates-formes énervantes. Le titre d'Arkedo dans ses meilleurs moments trouve une harmonie presque parfaite entre l'humour des situations, la nervosité de l'action et le répondant des commandes : on est alors comme transporté d'euphorie, emporté dans une frénésie communicative dont on voudrait garder le tempo plus longtemps. Las, l'intérêt retombe à intervalles réguliers, lorsqu'à la faveur d'un ennemi mal conçu ou d'un level design maladroit on retourne dans un jeu de plates-formes/action rigolo mais un peu bâtard. Il y a beaucoup d'idées, une vraie volonté d'emmener le joueur dans un délire ludique consolidé par des mécaniques ambitieuses (l'idée de faire travailler pour soi les monstres qu'on vainc, notamment), mais tout cela manque quelque part d'un coup de polish, de cette touche finale qui lierait chaque élément de manière indiscutable. En l'état, on a affaire à un jeu bien bourrin, accessible, souvent drôle, mais manquant d'un supplément d'âme, tant artistique que mécanique, pour définivement susciter l'adhésion. Au final, un trip appréciable, à condition de ne pas trop en attendre.
boulingrin87
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le 4 oct. 2012

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Seb C.

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