Vous reprendrez bien de l'enfance maltraité avec vos meurtres avec barbaries.

Bon après le chapitre sur Rena (qui était plus un chapitre présentant les personnages principaux et la ville d'Hinamizawa ) et celui sur Mion et sa soeur, voici celui sur Satoko. Qui reste le personnage pour lequel j'avais le moins d'affection, celle-ci étant présenté dans le premier comme une petite peste.


Après trois épisodes d'Higurashi, je commence à comprendre la formule : Dans un premier temps Keichi passe du temps avec ses amies. On plante les personnages et une situation quotidienne. Dans un deuxième temps vient les préparatifs pour le festival du Watanagashi où il entend parler de la malédiction d'Oyashiro-sama. Dans un troisième temps, c'est l'avalanche d'événements glauques, surnaturels et de meurtres en cascades.


Or, plus ça va, plus les épisodes sont longs (10 chapitres pour le premier, 12 pour le second et 14 pour celui-ci) et plus l'arrivé du Watanagashi arrive tardivement. Dans le premier épisode, celui-ci arrive au 4eme chapitre, dans le second, c'était au septième chapitre, et ici, c'est au dixième que ça se passe. Parfois, c'est justifié, parfois non.



Une préparation lente des éléments :



Ainsi, si le deuxième avait commencé sur un tournoi de carte interminable, le troisième offre un concours de bentos, une partie de baseball et deux ou trois autres péripéties censées être rigolotes mais qui s'avèrent peu passionnantes à lire. On a droit ici à une victoire au baseball liée à du chantage sur un des joueurs de l'équipe adverse qui est fétiche... des gâteaux. (C'est tellement idiot qu'il a fallut que je cherche sur un wiki parce que j'avais peur d'avoir mal lu. Ha oui, j'oublie de le préciser mais le jeu est intégralement en anglais et je ne suis pas traducteur non plus) Bon, apparemment, c'est toute un tas d'intrigues que la version animée a apparemment zappé mais c'est d'autant plus frustrant que les deux derniers chapitres alignent les moments chocs à toute vitesse.


Le bon point c'est que ça permet très vite de s'attacher à Satoko en la montrant préparer un repas pour le héros et la faire parler de son grand frère disparu. Le focus est fait sur elle, et je m'y suis attaché, ce qui n'était pas chose aisée à la base.


Si la première partie de l'épisode 1 avait partait sur une histoire d'amitié, celle de l'épisode 2 avait des relents de comédie romantique, celle de l'épisode 3 aborde... la maltraitance juvénile. Ça rappelle des sales souvenirs quand on a vécu des situations similaires : (La gamine trimballée de beaux pères en beaux père, le fait que ça ne soit pas visible, le fait que l'enfant mente pour protèger l'adulte, le fait que l'enfant prenne sur lui ce qui lui arrive comme si c'était sa faute...) Il y a même des extraits de loi sur la maltraitance des enfants et les statistiques japonaises sur le sujet dans les dossiers entre les chapitres.


Durant l'arc précédant, je pensais que les habitants d'Hinamizawa étaient des cons pour laisser deux enfants de 8/10 ans vivre toute les deux en autonomie... mais en fait, c'est peut-être la meilleure chose qui peut leur arriver quand on voit l'alternative que l'une d'entre elle a. Mais bon, ça ne résoud pas le fait que Rika vive seule à 8 ans dans une petite maison et que tout le monde trouve ça normal, à commencer par le maire du village qui est son tuteur légal.



Keichi est un con, épisode 3 :



Toutefois, s'il redémarre à zero, le jeu sait que tu as fait les épisodes précédant et t'évite les passages trop redondants : Ainsi, des concepts déjà connus du joueur comme Shion, la soeur jumelle de Mion, les chasse au trésor de Rika, les personnages de Tomitake-san et Takano-san ainsi que la malédiction d'Oyashiro-sama sont expliqués en trois ou quatre lignes de dialogues. Et c'est plutôt plaisant, même si c'est limite si certains personnages n'agissent pas comme s'ils avaient déjà conscience de ce qu'il s'était passé dans un des autres épisodes.


On a ausi l'impression que Takano a des reminiscence de ce qu'elle avait appris en regardant dans l'entrepôt dans l'épisode précédent. (Toutefois, dans cet épisode, elle avait l'air de dire qu'elle savait déjà ce qu'elle allait y trouver, du coup, ça garde une forme de cohérence.)


Le visual novel est intéressant par sa comparaison entre ce qui change et ce qui ne change pas d'un récit à l'autre. Mis à part quelques événements externes (la mort ou non de la concubine de Tappei Houjou, la soudaine pluie le soir de Watanagashi) le reste du visual novel montre de quelle façon Keichi va réagir aux différents événements et aux gens selon son humeur et son histoire du moment.


Une variable d'ajustement intéressante est Oishi-san : Keichi et lui ne se comportent pas de la même manière selon les épisodes : dans le premier ils étaient amis, dans le second Keichi le trouvait un peu con et lourd, dans celui-ci, ils se méfient tout de suite l'un de l'autre (Oishi-san lui tord même l'épaule lors de leur première rencontre.) Idem pour Takano-san qu'il déteste alors qu'elle est aussi mystèrieuse que dans les épisodes précédants. D'ailleurs, c'est parfois dur de s'enlever de la tête la façon dont certains ont agis dans d'autres chapitres (remettre la réflexion sur Ooishi San.)


Dur de croire que Mion s'inquiète pour Satoko quand on sait que dans le chapitre précédant elle avait finie par la torturer et la tuer... pour son propre amusement. Bon, on dira que c'était son "démon".


A noter que le jeu s'amuse plusieurs fois des changements/ressemblance. Le déroulement de cet épisode rappelant fortement celui du premier : Keichi se rendant compte qu'il reproduit le même schémas que ce que Satoshi avait fait l'année passé. On comprend aussi que dans Onikakuchi, Keichi avait complètement mal interprété l'histoire de Satoshi (et son obsession pour sa batte de baseball) et que si celui-ci en voulait à des personnes... c'est peut-être pas celle que l'on croyait à la base.


Mais en même temps, c'est pas plus mal parce que KEICHI EST TROP CON !!! C'était un peu sous-entendu dans le premier épisode, notamment par sa façon de se faire des films, de s'acharner sur des détails insignifiants ou de ressasser des détails qu'on avait parfaitement compris. Il y a toujours cette tendance dans Higurashi a nous montrer ses pensées pendant de long paragraphe, y compris pour des choses qui était claires ou qui restent triviales (ici, comment fera-t-il pour faire en sorte qu Satoko puise vivre chez lui.)


Alors que le visual novel (ou sound novel) nous dit au détour d'un flashback que Keichi est un surdoué (et que c'est à cause de cela qu'il est seul) celui-ci se montre d'une idiotie à toute épreuve. Dans le précédent chapitre, celui-ci suivait de son plein gré dans une grotte perdue au fond des bois une personne qui venait de lui avouer un triple homocide, et ça finissait mal. Mais là, on est dans un niveau compétitif.


Le mec veux créer le "meurtre parfait" et se prépare moins d'une journée : il creuse un trou avant même de tuer sa victime, n'imaginant pas qu'il ne la tuera pas a côté du trou et qu'il va devoir trimballer le corps ou creuser un autre trou. Il ne vérifie pas l'identité de la personne qu'il aurait pu tuer. Il oublie sa torche sur place. Il appelle ses amis et sa famille en leur posant des questions trop bizarre avant le soir du meurtre.


Mais surtout, il a l'alibi PARFAIT ! Il découvre que le soir du meurtre une personne qui lui ressemble a passé du temps avec ses amis et tout le monde l'a pris pour lui. (Ou alors, ses amis mentent pour le couvrir car elles ont supposé qu'il.) Que fait Keichi ? Il se met à paniquer, pense qu'il a un doppelganger et confie PAR DEUX FOIS à deux personnes différentes que "c'est pas possible qu'on m'y ai vu, ce soir là, j'étais en train de tuer l'oncle de Satoko." Et ce... le lendemain ou le surlendemain du meurtre. T'as quoi dans le crâne mec ?


Et là, c'est qu'au lieu de frémir de peur, j'ai pas mal de fois rit à voix haute devant les aventures de ce qui est sans doute le meurtrier le moins discret, le plus idiot et le plus malchanceux de la terre. Et c'est ce qui fait de cet épisode une particularité : j'ai plus été angoissé sur la première partie (notamment parce que ça parle d'un sujet sensible) que sur la seconde qui était censée faire peur.


Franchement, le fait que Rika soit morte ne m'a pas trop traumatisé, notamment parce que deux minutes après cette andouille exhibe une hache sans se dire "hé, mais ça pourrait me faire passer pour le coupable ?" Facepalm



En conclusion.



Même si je suis un peu énervé par ses longueurs, avec le temps je regrette de moins en moins de ne pas avoir vu l'animé pour me consacrer sur le visual novel... ou plutôt le sound novel, comme certains le décrive. C'est vrai qu'on est sur une oeuvre qui fonctionne en dehors du texte par le son, les quelques décors, qui fait qu'on se créé une image mentale des lieux bien plus que dans un dessin animé. (Narcissu en était un parfait exemple...) Et si dans le premier épisode, l'auteur se contenter du fameux cri des cigales, ici on a le son des voitures le long d'une route ou le bruit incessant de la pluie, qui permet de plus en plus de s'imprégner dans l'ambiance.


Bref, j'aime bien ce troisième épisode d'Higurashi, même si ça n'est pas vraiment pour ses qualités effrayantes. Après, malgré un troisième tiers qui aligne les bourdes de son protagoniste, le récit est haletant et j'ai quasiment pas décroché de mon pc malgré des chapitres qui prenaient une heure et demi voir deux heures à lire.


Allez, plus qu'un et j'ai terminé l'arc des questions.

le-mad-dog
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le 11 août 2019

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Mad Dog

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