Il n'est pas simple de livrer son ressenti sur ce genre de création.
Un jeu d'aventure contemplatif ? Sans doute l'est-il; de par ses panoramas, Journey nous invite constamment à aller de l'avant pour découvrir les secrets cachés derrière une dune de sable, la devanture d'une bâtisse en ruine ou un encore un flanc de montagne enneigé.
Bien que sa prise en main soit agréable, la visite de ces environnements se fera au travers d'un gameplay minimaliste qui ira dans le sens d'une aventure passive mais puissante.
Puissante, parce que le jeu permet (impose en quelque sorte et on le remercie pour ça) la présence d'un autre joueur, dont vous ne pouvez ni voir l'ID PSN, ni converser. Mais c'est bien là la force de Journey : vous voilà livré dans un monde mystérieux mais rassurant de par sa splendeur avec un inconnu dont la présence n'est pas indispensable, puisqu'il est possible de clore le jeu en solitaire, mais nécessaire pour donner sa raison d'être à l'oeuvre : le sentiment d'être seul à deux.
C'est étrange mais c'est mon ressenti après deux runs. Oui, j'ai eu le sentiment de solitude alors que j'étais accompagné. Je me suis même attaché à mon acolyte alors que les moyens de communication sont pour ainsi dire inexistants (le touche O pour émettre de la lumière) alors même que je savais que tout ceci serait éphémère et qu'il était là sans l'être.
C'est ce sentiment paradoxal de savoir que cet individu qui vous seconde disparaîtra peut-être d'un niveau à l'autre, ou de manière inéluctable à la fin de l'aventure, alors que vous arpentez des décors sublimes, pris dans le doute et une certaine amertume, mais avec un sourire précisant la raison de ce sentiment si étrange; vous jouez à l'un des meilleurs jeux d'aventure coopératif sorti à ce jour. Journey est un chef-d'oeuvre.