Quatre années qu'on l'attendait, quatre années qu'on nous promettait quelque chose de grand. Le tisseur fait son retour sur consoles dans Marvel Spider-man. Pour marquer le coup, on a fait revenir Donald Reignoux pour incarner de nouveau le tisseur. Marvel Spider-man, c’est ce qu’aurait dû être The Amazing Spiderman 3. En 2009 vous entriez dans la peau de Batman, cette année, vous entrez dans celle de Spidey. Amis voltigeurs, préparez-vous…


Il est un peu bizarre mais il a un bon fond


Nombreuses auront été les adaptions en jeu vidéo du célèbre personnage inventé par Stan Lee. De tous les jeux sortis jusqu'à aujourd'hui, seuls Spiderman 2 (le jeu tiré du film de Sam Raimi), The Amazing Spiderman 2 et Ultimate Spiderman auront rendu justice au personnage. L’adaption en jeu vidéo de The Amazing Spider-man 2 aurait pu mais, le gameplay trop arcade et son scénario trop fouillis aura eu raison de lui. Cette année, les studios Insomniac Games font renaitre la licence. Et là, on nous offre du lourd. Toute l’âme de Spider-man est là. Travaillant en collaboration avec les studios Marvel, Insomniac Games permettent à ce nouveau Spider-man, d'obtenir le sceau, le célèbre logo animé remarqué au cinéma. Une première dans l'histoire du jeu vidéo. Un label donc, de qualité. En sera-t-il de même pour ce nouveau jeu?


Rappelons que les adaptations d'aventures de super héros sur consoles, sont souvent synonymes de déception. Seul les Batman de Rocksteady et ces quelques jeux de Spiderman précédemment cités s'en sont sorti. Dès les premières minutes de Gameplay, Marvel Spider-man prouve que ces notes élevées et critiques positives avaient raison. Musiques sublimes, gestuelle de Spidey ultra fluide, souplesse du personnage, gestion d’une caméra qui ne galère pas (à vous de la gérer en fonction des vos actions), graphismes d’un réalisme sensationnel proche d’un film, Marvel Spider-man serait-il le cousin germain d’Uncharted ?


En tout cas, visuellement, il en est à un fil…d’araignée. Les explosions, les QTE (jamais abusés et surtout très utiles), les destructions, les véhicules (et les bouchons !!!), l’architecture des bâtiments et monuments New Yorkais connus, la minutie des détails concernant objets, vêtements, expressions faciales des personnages, de jour comme de nuit, du ciel au sol, ce Marvel Spider-man est criant de réalisme. Du jamais vu pour cette franchise. Il faut voir l’araignée humaine prendre la pose, courir sur les toits, se balancer parmi les immeubles en changeant d’angle à sa guise, prendre le métro en costume (juste des cinématiques), évoluer dans une ville bondée de New Yorkais vivant leur vie, interagissant entre eux et avec vous (selfie, poignée de main secrète, faire un check parce qu’on est cool), et les voitures…PLEINS de voitures.


Insomniac Game, ils n’ont pas rigolés avec la reconstitution de la célèbre ville où vivent entre autre Spider-man, les Avengers, Jessica Jones, Daredevil, Luke Cage et j’en passe…je ne vais pas tous les énumérés. En parlant de tous ces personnages, les studios du jeu ont voulu récompenser les lecteurs et les fans des séries/films Marvel, truffant d’easters eggs Marvel Spider-man. On se sert du plan, on se sert de ses connaissances, on se balade au pif, et qui sait, par le plus grand des hasards, peut être passerez vous à coté d’Alias Investigation ? Peter Parker oblige, votre précieux appareil photo vous sera fort utile pour réaliser des photos originales grâce à un mode aux multiples options (selfie, filtres, collage de stickers, changement de luminosité, etc). A vous de fouiner dans les options.



Sincèrement, entre nous, vous avez eu une enfance difficile? Un papa
démon trop présent? Une maman démon négligente?



Il en a sous le masque


A l’annonce de l’annulation de The Amazing Spider-man 3 et Sinister Six, le fan du tisseur que j’étais en avait lourd sur la patate. Quoi que les détracteurs en disent, Andrew Garfield était tellement parfait, très loin d’un Tobey Maguire bon, soyons objectif, mais un peu trop pleurnichard. Sincérité, légèreté, moments de doutes, de peines, et de faiblesses, humour quand il le faut, le Peter Parker d’Andrew Garfield se voulait être un personnage plus proche du spectateur. Quand à son alchimie avec Emma Stone alias Gwen Stacy, elle était mignonne et parfaite. Faut dire que Marc Webb, réalisateur d’un certain 500 jours ensemble, il s’y connait en romance.


Que ce soit en tant que Peter Parker ou Spider-man lui-même, l’acteur brillait. L’essence même de ce qui faisait le charme de l’araignée, il l’incarnait. Pour enfoncer le clou, Donald Reignoux, son doubleur français, la voix d’un certain garçon à mèche blonde, c’était lui la voix parfaite de Peter Parker/Spider-man. Mais avec le rachat du personnage par Disney, tout a été détruit. Le petit nouveau, Tom Holland, a beau s’en sortir dans cette troisième revisite du personnage, il n’arrive pas à la cheville d’Andrew Garfield.


Quatre années nous séparent de TAS 2. Autant vous dire que le timbre de voix de Donald Reignoux a quelque peu changé entre temps. Pas de panique, Donald gère comme dans les films. Sérieux quand il faut, totalement blagueur avec ce petit timbre aigu quand il entre dans le costume de Spiderman. Les punchlines, jamais on en a autant entendu dans un jeu vidéo. Les références à la culture pop, aux univers des super héros, à l’univers FILMIQUE de Spider-man, à sa propre filmographie, Donald Reignoux gâte tout le monde. A quand un bouquin répertoriant toutes les vannes du Spider-man de Reignoux ?



Après toutes ces années tu restes un gamin naïf. Ah oui ? Ba c’est ce
qui fait tout mon charme non ?



Il met ces toiles où il veut, et c’est souvent dans la gueule


Scénaristiquement ce Spider-man n’a rien d’un jeu pour enfants, ne versera pas une seule fois dans la facilité. Mise en scène et ambiance adulte, retour de têtes connues égales à elles-mêmes (Tante May, la sagesse et la bonté incarnée en tête de liste), Marvel Spider-man pourrait très bien être la suite d’Amazing Spider-man 2. L’intrigue se déroulant 8 années après le lycée, Peter, en huit ans, il aura bien pu évoluer en tant que jeune homme et en tant que Spider-man, faisant la connaissance de nouveaux ennemis tels Le caïd, Shocker, le vautour, ect.


Quant à sa relation avec Marie Jane Watson, pareil. Rappelez-vous que ce personnage était censé apparaitre dans TAS 2 sous les traits de Shaliene Woodley. Et pour le petit clin d’œil dans le jeu, vous n’avez qu’à voir la légère ressemblance physique du personnage et entendre sa doubleuse française, Jessica Monceau, soit, la doubleuse officielle de l’actrice. Coïncidence ou fantasme du grand frustré que je suis ? En tout cas moi, Marvel Spider-man, je le vois clairement comme une suite de TAS 2 (si on fait abstraction du fait que papa Osborn est en vie que son fiston n’a pas encore basculé du coté obscur de la force). La suite parfaite, en version longue. TRES, longue.


Open World oblige, des quêtes annexes pour aider/sauver les New Yorkais, collaborer avec la police lors de fusillades/courses poursuites en voiture, en somme : la vie quotidienne d’un super héros, ce n’est pas ça qui manquera. Le gameplay de Spider-man est varié, comme ces minis jeux plutôt faciles oui mais vous faisant jouer au scientifique. Rajoutez à ça les éternels objets cachés un peu partout dans la ville (qui servent ENFIN à quelque chose) pour rallonger la durée de vie du jeu tout en vous permettant de changer UTILEMENT de costume (classe ou un peu contrefaçon), améliorer vos capacités (chaque costume ayant des capacités leur étant propre), acheter des petits gadgets à l’image des inventions de Peter Parker, et ainsi, moins galérer dans certains affrontements alternant infiltration et action bad ass (renvoyer une roquette/grenade sur l’ennemi, l’entoiler, le désarmer, éviter les tirs d’armes à feu, contre attaquer en évitant les coups grâce à son sens d’araignée). Mais, comme tout open world qui ce respecte, aura-t-on à un moment donné, cette sensation de lassitude ?



J’adore quand un plan se déroule sans escrocs.



On entoile tout ça, et on expédie


Pour la première fois dans un Spider-Man, jamais on ne ressentira de l’ennui. C’est plutôt ce sentiment de liberté et de puissance et ce réalisme qui ne donneront pas envie de lâcher la manette, même après l’histoire principale bouclée. New York a toujours besoin de Spider-man.


Entre les affrontements fonctionnant parfois en vagues d’ennemis côtoyant de près un Batman Arkham, les déplacements hyper fluides dans la ville où on se balance sur sa toile, on se la joue catapulte humaine, on fait du parkour, voir on pique son petit sprint à l’horizontale ou verticale, on se sent véritablement dans la peau de Spidey, si bien que les autres jeux de la franchise, ils font pale figure à coté. Et, comme tous les Spider-man, on n’a pas oublié les pigeons. Pigeons en train de picorer quelques graines, pigeons volants au dessus de nous, donnant cette petite touche majestueuse à notre héros porteur d’espoir. On a même de l‘écureuil à Central Park ! L’ajout de cycle jour/nuit ainsi que le changement de météo vont vous impressionner. Petite info supplémentaire à ne pas négliger, contrairement à ces prédécesseurs, fini les chutes mortelles dans l’eau, Spidey nage. Ne lui demandez pas pour autant de se la jouer Lara Croft en explorant les fonds marins.


Mais Marvel Spider-man ce n’est pas que toutes ces choses qui font son succès, c’est aussi le travail d’arrache pied sur le développement de ces personnages et leurs relations où, tout comme dans les films, on s’attache aux protagonistes très expressifs, s’étonnant au passage des dialogues écrits de manière adulte. Mention aux interventions radiophoniques d’un certain Jonah Jameson reconverti animateur radio, anciennement rédacteur en chef du Daily Bugle, toujours aussi drôle de par sa haine envers Spidey et son caractère cynique. Pour les amoureux du tisseur, et même ceux qui découvrent à peine, c’est une petite pépite à donner des frissons de plaisir.



Vous avez jamais vu de films d’horreur ?! C’est pas une bonne idée de
se séparer.



Au final, Marvel Spider-man c’est du Uncharted version super héros Marvel. Magnifique, réaliste, envoûtant, drôle, poignant, des héros attachants, une durée de vie ne plaisantant pas avec la marchandise (plus de 25heures), des affrontements ne tombant pas dans la redite (éléments du décor projetables et destructibles, plus d’une cinquantaine de combos possible), un gameplay équilibré, un sentiment de puissance et de liberté jamais encore ressentis dans l’univers vidéoludique de Marvel, de l’héroïsme, du pur divertissement où on se sent bien dans la peau du célèbre tisseur. SAUF quand il est question de rattraper ses mois de loyer impayés, nous faisant terminer à la rue.

Jay77
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Créée

le 30 sept. 2018

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Jay77

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