"Vers l'infini et au delà !"

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser une chose : Je suis très, très, mais alors vraiment très très fan de la licence Mass Effect. C'est bien simple, depuis que j'ai posé mes mains pleines de doigts sur cette trilogie, je n'ai jamais réussi à retrouver cette sensation de pur émerveillement dans un autre jeu, le genre de truc qui me fait coucher à 5h du matin, plus par obligation biologique que par véritable envie. J'ai bien sur joué à pas mal de bons jeux depuis, mais aucun n'a réussi à déloger cette épopée de mon cerveau (ce dernier étant auparavant occupé par Star Wars, maintenant relégué au rang de souvenir nostalgique d'enfant).

Néanmoins, dans l'optique d'apporter une critique la plus objective possible, j'essayerais de faire taire le fan qui est en moi. Si je l'écoutais, je mettrais un 10 en guise de note. Mais ce serait se voiler la face que de croire que la trilogie de comporte aucun défaut. Bon, trêve de blabla, en avant pour cette critique du premier épisode.

Tout d'abord, abordons le gameplay. Il faut ici garder à l'esprit que le jeu a un peu plus de 8 ans, et que, comparé aux jeux d'aujourd'hui, la jouabilité a prit un petit coup de vieux. Il s'agit donc ici d'un mélange entre jeu d'action et RPG, où l'on choisira tout d'abord sa classe. On a donc le choix entre 6 classes, les trois premières étant respectivement le soldat, axé sur le combat par les armes (thanks captain obvious !), l'ingénieur, utilisant des capacités technologiques comme le piratage des armes ennemis, l'adepte, se servant de la « magie » de l'univers, appelée ici biotique, consistant à générer et contrôler des champs gravitationnels afin de faire léviter, pousser ou encore détruire les ennemis au niveau moléculaire, voir créer une barrière de protection. Enfin, les 3 dernières classes sont des mix entre les 3 premières, à savoir le franc-tireur (mélange de soldat et d'ingénieur), la sentinelle (mélange d'ingénieur et d'adepte) et enfin le porte étendard (mélange d'adepte et de soldat). Une fois notre classe définit, on passe enfin à l'élaboration de son personnage. On peut alors choisir le sexe, ainsi que l'apparence de son personnage, via un éditeur de perso assez développé, bien qu'il soit assez difficile d'avoir un personnage qui ai un peu de classe. Il faut savoir que le sexe pourra influencer certains dialogues. Vient ensuite le choix du passé du personnage, avec 3 origines différentes, puis 3 faits d'armes différents, qui détermineront la perception que les autres personnages auront de nous. En gros, ils vous verront soit comme un héros sans peur et sans reproche sauvant la veuve et l'orphelin, soit comme un soldat un peu lambda un peu plus débrouillard que la moyenne, soit comme un type impitoyable qui n'hésitera pas à brûler des planètes entières si cela l'aide à finir sa mission.
Comme le jeu possède une composante RPG, on devra donc attribuer des points aux compétences qui caractérises notre classe (rien de bien compliqué pour qui connait un peu les RPG), points acquits via le passage de niveau réalisé en collectant de l'expérience lors des combats et de l'accomplissement des objectifs. Parlons en des combats justement. Je ne me souviens plus trop de mon appréciation lors de l’acquisition du jeu, mais aujourd'hui, ils souffrent d'une certaine rigidité. En effet, le jeu dispose d'un système de couverture très sommaire, et l'on se contente le plus souvent d'avancer en tirant sur tout ce qui bouge, sauf dans les niveaux de difficulté plus élevés, où l'utilisation de la couverture deviendra indispensable si vous ne voulez pas manger les pissenlits par la racine en quelques secondes. Pour les armes, c'est du classique : sniper, shotgun, fusil d'assaut et pistolet. A savoir que les armes ne demandent pas de munitions, mais reposent sur un système de surchauffe de l'arme, qui vous empêchera de tirer tant que votre arme n'a pas refroidit. On peut également modifier notre équipement via des mods, en rajoutant des munitions incendiaires, ou encore en octroyant une plus grande stabilité, etc... Les pouvoirs techs et biotiques quant à eux fonctionnent sur un système de cooldown. On pourra également à tout moment enclencher le système de pause active, qui fige l'action autour de vous, vous permettant de souffler un peu, et d'établir une stratégie en plein combat, de lancer vos différents pouvoirs ou tout simplement de changer vos armes ou celles de vos coéquipiers. Parlons en justement des coéquipiers. Lors de vos péripéties, vous serez accompagné par 2 camarades, choisi parmi un total de 6 compagnons, chacun représentant une des 6 classes mentionnées au dessus, afin de compenser les manques de votre personnage. Choisissez donc judicieusement !
Entre ces phases de combat, on se retrouvera donc à parcourir différentes planètes à bord d'un 4x4 de l'espace à la maniabilité toute relative, à revendre les objets que l'on a trouvé dans les (très) nombreux coffres du jeu ou à essayer différentes armures (divisés en 3 catégories : légère, intermédiaire et lourde, sachant que le choix de la catégorie vous sera limité ou non, en fonction de votre classe), à résoudre des quêtes annexes, ou tout simplement se balader pour admirer les différents panoramas. Pour voyager entre les différents systèmes planétaires et autres stations spatiales, on aura donc un vaisseau qui pète la classe, à partir duquel on pourra consulter une carte de la Voie Lactée, nous laissant la plupart du temps libre de l'ordre dans lequel on effectuera nos missions. Toujours à bord du vaisseau, on pourra discuter avec les différents membres d'équipages, ou encore gérer notre inventaire qui se révèle assez peu pratique, vu qu'il se remplira très vite si l'on ne revend pas régulièrement nos trouvailles. Pour interagir avec les personnages non joueurs, on aura plusieurs choix de phrases, articulés autour d'une roue de dialogues, allant de la réponse/ demande polie à l'insulte en bonne et due forme, voir carrément au poing dans la face d'une journaliste un peu trop curieuse. Les dialogues sont très bien écrit, on a vraiment l'impression d'avoir une scène de film en face de soi, et pas un de ces dialogues dans lequel votre interlocuteur déclare son monologue d'un ton ennuyeux, comme dans de trop nombreux RPG. Bref, ça vit, c'est dynamique, c'est bien !

Passons maintenant à la partie graphisme. Alors c'est ici que le bas blesse, même pour 2008, la qualité des textures laissent à désirer, même si un soin particulier a été apporté aux visages des différents protagonistes, qu'ils soient humains ou non.Si vous êtes un aficionados du full HD ultradigital machin truc et que la vue du moindre aliasing vous écoeure, passez votre chemin. Beaucoup de planètes que l'on visite sont désespérément vides, mis à part quelques bâtiments posés là comme la crotte d'un chien sur du gazon anglais, et c'est vraiment dommage, car la direction artistique dans les environnements plus développés (heureusement qu'il y en a) est de très bonne facture. On nage dans un bain de références diverses, que ça soit Star Trek, Battlestar Galactica, Alien, etc...Mention spéciale pour les armures humaines, qui ont une touche très SF à papa, avec un look moulant flashy assez rétro. Certains trouveront cela ringard, d'autres verront leur corde nostalgique titillé comme un parkinsonien jouant de la guitare. Ce côté rétro sera néanmoins rectifié dans les opus suivants. On constatera également des ralentissements dans l'affichage de certaines textures, ainsi qu'une perte de FPS lors des affrontements où de nombreux ennemis sont présents.

Pour ce qui est du scénario en revanche, c'est complètement l'inverse...On est ici en présence d'un des plus grands space opéra jamais créé. Alors certes, ne vous attendez pas à un scénario aux twists multiples. Il s'agit comme souvent de sauver la galaxie d'une menace imminente. Nous sommes en 2183 et l'humanité vient à peine d'arriver sur l’échiquier galactique. Vous êtes le commandant Shepard, et lors d'une enquête sur l'attaque par des êtres synthétiques d'une colonie humaine, vous êtes le témoin du destin funeste qui attend toute forme de vie si rien n'est fait. A première vue rien de bien novateur...mais qu'est ce que c'est bien raconté ! Et au fond, pourquoi aller s'embêter avec un scénario tentaculaire à la limite de l'incompréhension ? Comme disait ma grand mère, « tes parents ne te nourrissent pas ou bien ? Tu es tout maigre ! Tiens reprends encore un rôti de 10 kgs... »...hum non elle disait pas ça, c'était plutôt « mieux vaut une histoire simple bien raconté plutôt qu'un gros nanars inutilement compliqué »...mouai bon elle disait pas ça non plus, mais vous avez compris. Les personnages secondaires sont remarquablement travaillés, avec chacun une personnalité bien propre , le grand méchant est charismatique, et la plupart des caricatures sont évitées ou alors subtiles. Et rien que la quête principale, faite d'une traite, prend facilement 25h de jeu et doubler le temps si vous souhaiter tout découvrir, d'autant que le jeu dispose d'une grande rejouabilité, ne serait ce qu'en incarnant un personnage de sexe et de classe différents, ou en effectuant des choix contraires à ceux que l'on a prit. L'univers n'est pas laissé en reste, et l'on passe de longs moments à lire les différents articles du codex, sorte d'encyclopédie qui regroupe les différentes informations sur les espèces extraterrestres, les organisations, les évènements qui ont menés l'espèce humaine dans l'espace, etc...a noté que nombres d'informations seront évoquées dans les dialogues du jeu. Ce qu'il y a de bien avec cet univers, c'est qu'il est d'une crédibilité troublante, tout est plus ou moins scientifiquement plausible (même si une dose d'indulgence est nécessaire), on évite très souvent le syndrome « ta gueule c'est magique ! ». Le système de dialogues à choix multiples façonnera le déroulement de la quête principale, et l'on sera amené à effectuer plusieurs choix cornéliens. Enfin, j'évoquerais la possibilité d'entretenir une relation avec l'un des membres de notre équipage, extraterrestre ou humain, même si ces relations sont un peu prudes pour un jeu à l'univers mature (fun fact : il est possible d'entretenir une relation homosexuelle lorsqu'on incarne un personnage de sexe féminin, ce qui a fait un mini scandale aux états unis). Les personnages sont néanmoins suffisamment crédible pour que l'on puisse s'y attacher sans trop d'efforts (même si personnellement je trouve que les personnages humains sont moins attachants que les extraterrestres). En clair, c'est de la Science Fiction de grande qualité, au scénario de prime abord classique mais qui rapidement nous montre une certaine maturité en abordant des thèmes comme les rapports entre les organiques et les machines, le racisme, le communautarisme, etc...

Niveau sonore, c'est du tout bon également. Les musiques suintent la SF par tous les pores, et plusieurs thèmes seront alors régulièrement reprit dans les opus suivants (et dans mon téléphone comme réveille). Les doublages français sont de très bonne facture, et pour certains supérieures à la version US.

Conclusion : Vous aimez la science fiction ? Vous aimez l'aventure sur des mondes hostiles aux confins de l'Espace ? Vous aimez passer des heures à découvrir différentes civilisations ? En bref, vous aimez laisser votre imaginaire dériver dans les étoiles, baladé par une histoire prenante ? ALORS FONCEZ !!!