Dans un futur proche où la liberté n'a plus cours, vous incarnez Faith, une Messagère, et transportez d'un bout à l'autre de la Cité l'information permettant de faire vivre la Résistance. Votre domaine : le fil du miroir. Insaisissable et quasiment invisible, des toits de la ville aux profondeurs du métro, l'air est votre compagnon et la rapidité votre unique alliée.
Dans un style graphique épuré, parfois quasiment monochrome, Mirror's edge vous propose une aventure singulière. A la croisée des genres, entre plateforme, aventure, fps et course, le titre m'a vraiment étonnée. Aucune interface hormis un réticule (désactivable), une bande-son discrète mais juste, le souffle de Faith nous indiquant à chaque moment l'intensité de l'effort fourni, l'ivresse de la vitesse de votre agile héroine, l'immersivité est totale. Bien que totalement linéaire dans la trame, le scénario se révèle accrocheur, découpé en chapitres présentés par une petite cinématique, mais nous laisse tout de même une relative liberté quant au choix des chemins empruntés. Vous n'êtes cependant pas seul, Merc, cyber hacker surdoué, vous accompagne et vous guide par le biais d'une oreillette dans le labyrinthe surveillé de la ville. En effet, la police est votre plus grande ennemie, avec le vide, la plupart du temps fatal à la moindre erreur de jugement. Cependant les check-points nombreux vous permettent de savourer le danger de votre course sans frustration. Vous aurez parfois à vous battre, avec la possibilité de désarmer l'ennemi, mais gardez à l'esprit que Faith reste relativement faible et que la fuite est souvent la meilleure des options. Chaque niveau est unique, et bien que relativement peu de mouvements soient disponibles, l'ennui ne survient jamais, d'une part grâce à l'architecture extrêmement bien pensée, mais aussi parce que la combinaison des-dits mouvements offre au final un panel d'action plutôt large.
A mes yeux, le titre ne possède que deux défauts : sa durée de vie relativement courte (une dizaine d'heure vous suffira), et les graphismes peu variés, cependant je lui pardonne aisément ses imperfections, tant il se révèle grisant et immersif. En bref, un quasi sans-faute hélas trop méconnu, malgré une bonne critique presse et de nombreuses qualités. A découvrir d'urgence !