Nier
7.9
Nier

Jeu de Yoko Taro, Cavia et Square Enix (2010PlayStation 3)

Alors que le très controversé mais non moins réussi Final Fantasy XIII est maintenant sorti, Square Enix ne chôme pas et nous sert une nouvelle licence portant le nom de Nier. Si la saga phare de Square Enix fait dans le RPG, Nier s'aventure dans l'action-RPG, un genre qui faisait les beaux jours de la PlayStation 2 avec notamment la saga des Baldur's Gate. Comment Square Enix s'y est pris pour cette nouvelle incursion dans un genre populaire il y a quelques années ? Réponse dans le test.


Après une introduction qui annonce la couleur avec des dialogues bien crus et une musique épique, Nier commence dans un univers enneigé où l'on est directement plongé dans le vif de l'action. Nier (le héros peut être renommé à sa guise) doit protéger sa fille Yonah qui est malade, avec pour principal symptôme des runes dont on ne sait pas grand-chose qui recouvrent peu à peu son corps. Ni une ni deux, une série de combats vous expliquant les commandes possibles pour éliminer au mieux les ennemis sert d'introduction. Ces derniers sont dans la veine de ceux rencontrés dans ICO, puisque ce sont des ombres qui tenteront de barrer votre route. Si les combats se limitent au début à dégainer son arme et attaquer tout ce qui bouge, ce n'est qu'une fois que l'on récupère un grimoire magique portant le nom de Weiss que les possibilités de jeu se multiplient (en plus de pouvoir faire des dégâts considérables à vos adversaires). Livre maudit, Weiss vous octroie des pouvoirs tous plus efficaces les uns que les autres, techniques que l'on peut augmenter au fil de l'aventure. L'intro prend ensuite fin et le jeu reprend pas moins de 1312 ans plus tard. Rien que ça.


Nier et sa fille sont toujours là et vôtre quête est la même que jadis : trouver un remède pour soigner votre enfant. Cette volonté de jouer les pharmaciens va vous mener à traverser différentes contrées, allant de la grande plaine verdoyante au complexe industriel. Niveau originalité, ce n'est pas vraiment ça, d'autant plus que les décors ont la fâcheuse tendance à tous se ressembler et à manquer de détails. Même constat pour la qualité graphique de l'ensemble qui ne titille pas la rétine, avec des couleurs assez ternes et un héros aux antipodes de la définition du mot charisme. Nier est donc un action-RPG basique mais propose un scénario intéressant servi par des dialogues réussis. Le ton adopté par les personnages est en effet teinté de vulgarité, ce qui est rare dans une production du genre. Cette liberté langagière dans les dialogues est en adéquation avec l'enjeu de cette aventure et l'ensemble est cohérent. Si Nier la joue plus subtile, Weiss n'y va pas par quatre chemins. Le déroulement de l'aventure se fait de manière linéaire. Les premières missions sont anecdotiques au possible, avec une chasse aux moutons dont on se passera de commentaires, et il faut le plus souvent se rendre à un point symbolisé par une croix sur la carte, puis parler à une personne vous confiant une autre tâche. Les quêtes annexes elles, se résument à aider les autochtones. Sur ce point là, le jeu n'innove en rien et c'est bien dommage. Heureusement, le plaisir de jeu est présent grâce à un système de combat intéressant.


S'il est possible de jouer les gros bourrins en éliminant les adversaires qu'avec son arme achetée après moult réflexions chez le marchand, la force de Nier réside en la présence de Weiss. Ce bouquin orné d'une tête sur la première de couverture est en effet votre compagnon principal de voyage. D'autres personnages rejoindront vos rangs et il est dommage qu'ils soient contrôlés par l'IA et ne puissent pas être joués par un ami en coopération. Avec les gâchettes de la manette on assigne à chacune des touches à un pouvoir particulier. Lance magique ou coup de poing ravageur, la puissance des coups nécessite l'usage d'une partie de sa barre de magie, leur puissance étant proportionnelle au temps de charge. Ces pouvoirs magiques sont toutefois indispensables pour venir à bout des boss imposants qui concluent chaque donjon. Chaque combat contre l'ennemi de fin de niveau nécessite d'être achevé en plusieurs étapes. Si la barre de vie est commune à chacun des endroits attaquables, une fois une partie bien amochée, l'ennemi chancelle et devient immobile pendant quelques secondes. C'est pendant ce laps de temps qu'une horloge entourée de runes va faire son apparition sur l'ennemi et qu'il vous faut alors placer votre technique chargée pour lui placer un coup dont il se souviendra. Seules les techniques utilisées à partir du grimoire auront de l'effet à ce moment-là. Heureusement, si l'on vient à manquer de vie pendant le combat, des checks-points sont effectués après chaque élimination d'une partie du boss, ce qui n'est pas de trop étant donné la longueur de ces combats.


Cette obligation d'avoir recours aux pouvoirs de Weiss aux moments-clés des affrontements permet de ne pas la jouer gros bûcheron tout au long du jeu et permet de varier les situations. Comme tout bon action-RPG qui se respecte, Nier joue sur l'augmentation et l'apprentissage de nouvelles techniques. Le joueur accumule de l'expérience en éliminant un certain nombre d'adversaires et peut apprendre de nouvelles techniques une fois un niveau atteint. Il est même possible de trouver disséminés ça-et-là dans les diverses zones de passage, des « nouveaux termes » enrichissant le panel de techniques de Weiss, qui, associés à une arme ou un sort, vous permet de gagner un bonus de puissance. Nier ne renie pas les action-RPG déjà existants mais parvient à leur apporter une dimension scénaristique intéressante.


Nier est une bonne surprise, assurément. Nouvelle production de Square Enix, cet action-RPG rappellera de bons souvenirs aux amateurs d'un genre qui sévissait sur les consoles d'ancienne génération. Sans réinventer la roue, Nier parvient à nous captiver et nous donner envie de continuer l'aventure, malgré sa progression linéaire et son manque de variété dans les endroits visités. Le ton des personnages et l'ambiance mature couplée à des thèmes musicaux de qualité raviront les amateurs du genre. Sans toutefois atteindre le niveau de leurs jeux phares, Square Enix nous prouve qu'il est capable de faire autre chose que du Final Fantasy et du Dragon Quest.

dondz
7
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le 27 sept. 2010

Critique lue 325 fois

dondz

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