Si Shaun of the Dead ou Warm Bodies ont su faire des films originaux sur la façon dont l’invasion de morts-vivants est traitée, il restait une catégorie dans laquelle ils n’avaient pas tenté une percée : le blockbuster estival qui tache. Et en cela. World War Z y parvient avec maestria. Pour le meilleur et (surtout) pour le pire.
Gerry Lane (Brad Pitt) est un père de famille dans la plus pure tradition américaine. Membre de l’ONU désormais à la retraite, il a décidé de tout plaquer pour vivre la belle vie avec sa femme qui semble ne pas avoir besoin de travailler puisque c’est l’homme qui s’est occupé de ça et ses deux filles. Alors qu’ils se retrouvent tous en voiture après avoir englouti les pancakes préparés avec amour par Gerry, leur vie va basculer à tout jamais. Une épidémie surgit dont on ne sait où et se répand telle le « Non mais allô quoi » de Nabilla transformant les victimes en choses sur pattes sans âme. L’épidémie est telle qu’elle se propage à l’échelle mondiale sans crier gare, obligeant ainsi la famille Lane à quitter la Philadelphie pour se réfugier loin de tout. Cependant, Gerry va avoir la lourde tâche de partir éradiquer le mal par ses propres moyens s’il veut pouvoir donner un avenir à sa famille.
Si les premières minutes du film laissent à penser que la suite sera du même acabit, il n’en est rien. Et c’est bien dommage, le virus sorti de nulle part permet de créer une certaine tension et quelques interrogations sur la façon dont celui se propage mais les personnages ne sont pas attachants, achevant ainsi de rendre le film prenant. Ou en tout cas ses enjeux, on ne peut plus téléphonés. C’est simple, chaque situation “à risque” est prévisible à des kilomètres à la ronde et il n’y a pas un moment où on l’on se dit que la situation dans laquelle se retrouve Gerry est tendue. La sauce ne prend pas également la faute à une absence totale d’explications sur l’apparition du virus et un côté risible sur la façon dont se comportent les infectés : claquements de dents frénétique, gémissements digne d’une série B, tout les clichés du genre y passent.
World War Z est un film qui s’adresse au mauvais public. En voulant édulcorer le thème de la catastrophe mondiale pour éviter une interdiction en salles pour les plus jeunes, World War Z loupe le coche. La première demi-heure est plutôt convaincante avant d’entraîner le reste du film dans une avalanche de situations spectaculaires mais qui n’obtiennent pas l’effet désiré. Comme de la poudre aux yeux, le sauvetage du monde par Brad Pitt est une fumisterie à laquelle on cesse de croire assez rapidement. Dommage.