Un portage à faire pour ceux qui l'ont raté sur gameboy/DS

J'ai put cette année rejouer à nouveau à cette première trilogie de Ace Attorney que j'avais fait il y a longtemps sur DS. C'est un compilé des trois premiers jeux sortis dans les années 2000. Deux choses importantes à signaler pour les fans de la série: le jeu est le même que la version DS, donc avec l'enquête bonus du 1, avec la possibilité de multisauvegarde.
Mais, chose qui peut fâcher les habitués de la série: les graphismes. Le problème de la DS/Gameboy était que les personnages du jeu était en sprites pixelisés. Si sur console portable, cela passait très bien avec de belles animations, le passage sur PC a vu un passage à des dessins tous refait. Finit le pixel et vive ce qui semble être un dessin à la main. Si le rendu n'est pas moche (un ami n'ayant jamais joué à la version portable les a trouvé très bien), pour un habitué, ça passe moins bien. Les expressions changent un peu et on se retrouve avec la même problématique que le passage à la 3D: on a l'impression de changer de personnages et il faut se réhabituer.

Hormis cet aparté graphique, le jeu est un excellent visual novel, plus qu'atypique. Au lieu de juste cliquer comme un demeuré pour livre un simple livre numérique avec de belles images, ici le joueur est actif. Le gameplay se coupe en deux phases: une d'enquête, où il faut questionner les PNJ, chercher des indices, etc … Cette partie est à mon gout la moins intéressante mais permet de faire avancer l'histoire, placer quelques blagues, etc … Donc à la fois indispensable et pas du tout palpitant. L'autre partie est celle qui fait le bonheur du jeux: les procès. Après avoir avancé dans l'histoire en mode enquête et récupéré témoignages et indices, vous commencez à défendre votre client. Face à vous, une série d'antagonistes ignobles: LES PROCUREURS.
Même si la traduction fr du jeu fait passer les évènements en France de façon pas trop mal ou humoristique, je pense qu'il est important de préciser que le jeu garde une logique de justice japonaise, ce qui rend le jeu bien plus épique. Quant la série de jeu est sortie (aucune idée à l'heure actuelle où s'en est) la justice au Japon était de type accusatoire: le simple fait que la police dise que vous êtes coupable était une charge importante. Et au Japon, la peine de mort est toujours valide. Donc la prochaine fois que vous verrez un procureur utiliser un témoignage foireux de flic dans le jeu, ne vous étonnez pas que le procès soit pas annulé pour vide intersidéral.
Pour revenir aux procès, les procureurs sont ceux qui vont donc tout faire pour faire accuser votre clients. Commence alors une passe d'arme où en tant que joueurs vous devez trouver les contradictions dans les témoignages et trouver le vrai coupable.

Si le jeu est répétitif dans son gameplay (ne pas hésitez à reprendre après une pause), c'est pour l'histoire et les personnages que l'on joue. Si notre héros d'avocat est une page blanche, les autres protagonistes sont haut en couleur. Et chacun des 3 jeux contient un procureur récurrent qui viendra vous mettre la misère (en plus de procureur bonus). De Benjamin Hunter à Godot, c'est à la fois nos adversaires et meilleurs complices dans le jeu pour trouver la vérité.

Les trois jeux sont assez semblable, même si dans le 1 apparait pour un épisode le principe d'objet 3D à analyser et qu'à partir du jeu numéro deux apparait un item pour trouver des indices lors de la phase des contradictions.

Le 1 est une bonne mise en bouche avec des enquêtes qui vont crescendo vers l'épique. Avec une affaire finale avec un uberméchant, très vilain comme il faut. L'enquête bonus, est moyenne mais c'est un bonus donc on va pas se plaindre (et surtout très dure).
Le 2 est malheureusement moins fort sur certaines affaires, mais l'épisode finale m'a laissé de très bon souvenir et sueur avec un procès très très spécial.
Le 3 conclut des histoires entamés depuis le 1. Cela se ressent sur l'épisode final qui n'est pas très palpitant mais qui revient sur de nombreux trous des épisodes précédents. C'est un final amer qui satisfait ceux qui ont suivit depuis le début les aventures de notre avocat malgré le côté beaucoup moins intense que les autres épisodes finaux.

Je le recommande donc pour ceux que ça ne dérange pas de jouer un avocat en costume accompagné d'une médium, qui n'ont pas peur de lire les pavés de texte et qui sauront mettre de côté leur connaissance des vrais tribunaux pour voir en Phoenix, le renouveau de la justice.