Ah, Proteus. Ce jeu, cette énigme. Ce jeu qui me pose une question cruciale, ou est la limite du jeu, l’importance de l’interactivité. A partir de quoi peut on qualifier un logiciel de jeu. Je n’ai pas la réponse, et je ne sais pas si je l’aurait un jour. Et je ne sais toujours pas si Proteus est une escroquerie ou une expérience dont le jeu vidéo a besoin de connaitre pour avancer. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Proteus ne se prête pas à la critique a mon sens, juste à la discution et l’interrogation.

Une île. Aléatoire. Qui donne l’impression d’être fait sous paint. Rien, aucune interactivité a part marcher. Marcher, encore, et toujours. Avancer. Ne pas agir. Voir des animaux, enfin, des pixels mouvants qui s’enfuient, des totems, ne rien faire. Observer, visiter, longtemps, très longtemps, et voir le temps qui passe, les jours, les nuits, les saisons, le paysage qui change. Et c’est tout. il n’y a que ça, rien que ça. Ce fut court. Ce fut décevant. Mais ce fut agréable, et surtout problématique. Car oui, mine de rien, Proteus est un jeu agréable, la musique, si particulière soit elle, a un aspect hypnotique, planant, envoutant. Elle enivre, elle nous porte, nous berce. Et puis Proteus offre ce désir de l’exploration, un désir quasi instinctif devant l’inconnu. Celui que j’avais déja ressenti dans Minecraft, celui d’aller toujours plus loin pour admirer, à la différence qu’ici, le monde est petit. Très petit, trop petit. Et moins beau. L’expérience qu’est Proteus à fonctionné sur plein de gens, par sur moi. Je n’ai pas été séduit par son aspect graphique, ces textures flashs immenses et rudimentaires, dans lesquels je n’ai trouvé aucune satisfaction esthétique. Mais surtout, c’est le vide qui m’a choqué. L’absence d’interactivité peux être intéressante si elle est contrôlée ou du moins si le reste ( c’est à dire la narration et l’ambiance), font leur travail et nous permettent de passer outre, comme dans Dear Esther, ou l’ambiance, et l’histoire, assez bien travaillées, nous captivent. Ici, il n’y a rien. J’ai essayé de me détacher de ce que je connaissais, de profiter de l’expérience pour ce qu’elle est, mais je me suis retrouvé à être rattrapé par les codes du jeu vidéo que je connais, a demander un certains nombres de critères qui n’apparaissaient pas dans Proteus. Et je me suis retrouvé devant quelque chose qui m’a laissé perplexe, qui m’a agacé, qui m’a enrichit. J’ai d’abord catégorisé Proteus comme un pur produit de branlette intellectuelle. Et puis, je me suis dit qu’en réalité, il poussait juste à l’extrême certaines tendances du jeu vidéo actuel, a savoir la suppression progressive de l’action du joueur pour dicter la vision du créateur, et la simplification des graphismes sous le prétexte du typé rétro. Ce qui n’exclut pas que je suis scandalisé par le fait que certains le considèrent comme un jeu extraordinaire.

Alors bon, qu’en déduire? Que Proteus est un ovni qui à mon sens ne mérite pas de notation. Car il ne fait pas partie de ce que j’appelle le jeu vidéo. Je pense que c’est une piste de réflexion, une expérience dont les gens avaient peu être besoin pour se rendre compte des dérives de la fabulation autour de la soit disant poésie d’un jeu. Au moins, maintenant, je sais que je ne rachèterai jamais un jeu comme celui ci, et que je ne créerai jamais quelque chose de cette manière.
Victor_Rosso
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le 11 août 2013

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Victor Rosso

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