Rage
6.4
Rage

Jeu de id Software et Bethesda Softworks (2011PC)

La durée de vie du jeu est d’une vingtaine d’heures en traînant doucement la patte, explorant les différentes cartes à la recherches d’items ou sillonnant les routes dans le but d’exploser quelques véhicules belliqueux. Il se découpe en deux parties, inégales tant au niveau du scénario que de la difficulté.

La première partie qui se situe à Wellspring pose les bases de l’histoire,
en prenant le temps de présenter son univers post-apocalyptique et les moyens utilisés pour se faire un peu de monnaie (missions annexes, marchands, courses…). Les missions sont diverses et deux fois plus nombreuses que dans la seconde partie du jeu ; elles sont certes plus courtes, mais la sensation de parcours et d’exploration se fait plus évidente.Quant à cette seconde partie, Métro City, ça se corse : le scénario s’accélère et on ne saisit pas très bien le pourquoi du comment :

"Aller tuer du bouseux et du mutant ? Avec de l’argent à la clé ?...Ok !".

On se retrouve alors à remplir les objectifs les uns à la suite des autres sans très bien comprendre pourquoi notre héros se sent investi d’une telle charge : détruire l’autorité - une sorte de police surarmée et pas très morale - qui en veut à l’humanité toute entière, oui monsieur !

Les zones extérieures - qu’il est fortement conseillé de parcourir en voiture puissante et blindée - servent de "zones tampons" entre les différents levels, sont ouvertes et il ne tient qu’à nous de fouiller le terrain, sachant que l’accès à ces levels - portes et autres bâtiments - se débloqueront si nous avons activé la quête en parlant au bon personnage. Les niveaux en revanche sont une suite de couloirs et il est impossible de se perdre : les assauts des ennemis sont scriptés, les munitions sont disposées aux bons endroits
et présages d’affrontements imminents. Les combats sont nerveux et l’IA est plutôt satisfaisante - à part quelques ennemis qui se remplacent les uns les autres dans votre ligne de mire - alors que certains n’hésitent pourtant pas à chercher le corps à corps, donnant lieu à des fusillades à bout portant et à quelques gerbes de sang aveuglantes.

Les armes sont nombreuses et variées, pour des stratégies plutôt "discrètes" - arbalète et fusil à lunettes - ou bourrines - fusil à pompe aux munitions explosives ou autres lance-roquettes. Mais la palme revient au Wingstick - un boomerang tranchant à trois branches - qui est une sorte d'arme ultime, à distance comme au corps-à-corps,
décapitant la majorité du temps le malheureux qui charge, et ça, pour notre plus grand plaisir! Les munitions peuvent être bricolées, rivalisant de sadisme et de destruction. On peut également fabriquer des sentinelles et des tourelles de défense qui servent d’appâts et qui peuvent nous sauver la mise : on est quand même un peu tout seul tout le temps…

Ces méthodes évoluent sans cesse, sachant que le bestiaire rencontré change quasiment à chaque nouveau lieu exploré, et qu’il est plus ou moins sensible à telle ou telle arme. On fait ainsi face, entre autres, à des bandits armés de machettes, des mutants agiles qui ne tiennent pas en place, des gars de l’autorité blindés, des fous de voitures explosives ou encore des pros du cocktail Molotov. Régulièrement - et c’est le kiff de ce genre de fps - on fait face en cours de niveau à un personnage un peu plus costaud que les autres, mais qui ne se considère pas comme un boss pour autant. Le seul vrai "boss" (énorme et à toucher à quelques endroits stratégiques) se situe à peine au milieu du jeu et se trouve là plus pour la galerie qu’autre chose…

Cette diversité dans l’adversité est source de dynamisme et de renouveau, si bien que les vingt heures se déroulent toutes seules. Cet aspect "continu" marche également grâce au système de respawn du perso : il possède un défibrillateur qui lui octroie une seconde chance s’il se retrouve trop longtemps exposé sous le feu ennemi. Et si vraiment nous n’avons pas de pot et que cela arrive trop vite la fois suivante, un reload sera inévitable : le défibrillateur met un certain temps à se recharger. La barre de santé ne revient toujours pas sur
l’interface et le signe qui nous indique que ça ne va pas très bien, c’est qu’on voit de plus en plus rouge. Il suffit de se mettre à couvert une poignée de secondes pour repartir de plus belle.

En parallèle, lors de nos passages en ville, on peut s’accorder de petites pauses grâce aux minis-jeux qui permettent de gagner de l’argent facilement - certains plus que d’autres - ou des certificats de courses qui permettent d’upgrader nos bagnoles. Ces certificats ne sont pas obligatoires, mais justes indispensables, si on veut essayer de rivaliser 30 secondes à l’extérieur. Ces moments permettent aussi de remplir de minis-missions, sympas et lucratives ; petit faible pour celles où on tente de protéger un convoi au fusil de sniper, perché à une
distance telle que les ennemis sont à peine plus hauts que des fourmis.

Voilà... Tout ça au sein de graphismes superbes, innovants avec ces méga-textures. Elles sont bluffantes la majorité du temps sauf lorsqu’elles mettent trois plombes à s’afficher - le fameux problème du "popping textures" - ou que certaines affiches ou photos sont tout simplement dégueulasses, pixélisées à mort. C’est vraiment dommage ! On était vraiment pas loin du jeu graphiquement irréprochable…

En un clic : Un FPS de très bonne facture, varié et confortable sur la durée, qui se tire une balle dans le pied avec le petit souci des textures, mais surtout à cause d’un scénario inexistant et d’une fin qui laisse pantois.
WillsMind
8
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le 9 mars 2013

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