Runaway City
Runaway City

jeu vidéo de JAST et JAST USA (PC)

Le seul jeu érotique où tu peux mettre le doigt dans l'oreille de ta partenaire.

600e critique sur ce site.


Sorti deux ans après Seasons of the Sakura voici Runaway City, édité lui aussi chez JAST et accessible dans la compilation "JAST USA memorial collection" même si j'avoue que je me demande bien pour quelle raison on a souhaité rééditer ce truc. Bon, ok, pour le coup, c'est bel et bien un "jeu de cul." Il y a assez peu d'infos sur ce jeu qui en plus est le nom d'un groupe de musique indé, ce qui le rend encore plus chiant à rechercher sur Google.


Runaway City n'est pas vraiment un dating sims et se rapproche plus pour le coup du côté "novel" du terme "visual novel" et ressemble franchement à un récit de cul alignant les fantasmes. dans lequel le joueur suit juste un récit scripté avec à la toute fin, un choix entre deux fins possibles.


Votre papa est le PDG très riche d'une boite de jeux vidéos et maman est morte dans le suicide collectif du reste de votre immense famille. (C'est-normal-au-japon ?) Du coup, tout en réfléchissant à ce que vous pourriez bien faire de votre vie future, vous vous baladez en ville et croisez des filles.


Au fil du récit et parce que le jeu insiste sur la "chance isolante" à laquelle vous semblez bénéficier vous allez coucher avec l'intégralité des femmes que vous croiserez, et ce, pour des raisons souvent absurdes : l'une d'entre elle travaille dans une boutique érotique parce que "comme la Cicolina (vieille référence) elle veut se servir de sa notoriété d'actrice porno pour faire une carrière politique" (sic) une autre veut être dominatrice SM parce qu'elle a vu à la télé que "ça avait l'air d'être fun." (WHUT ?) une autre, fan de jeux vidéos, se faire dépuceler par vous dans la salle d'arcade de votre paternel (et se retrouve involontairement avec un joystick dans le fondement...)


Le jeu aligne les séquences "c'est-normal-dans-un-jeu-de-cul" comme lorsque vous arrivez à convaincre votre future belle-mère de ne pas faire d'OPA lors d'un threesome, ou bien que votre camarade de classe timide vous demande de coucher avec elle dans les toilettes parce qu'elle est autrice à temps partiel dans une maison d'édition de bouquins de culs et que sa boss lui a conseillé de se faire dépuceler pour écrire de meilleurs passages sexuels. (Vous copulez aussi avec sa boss pour lui "apprendre à écrire des livres de SM".) Bref, on est pas dans le grand art.


Mais là où ça devient drôle c'est que pour donner un aspect "Dating Sim interactif" à un jeu qui n'est qu'un récit en ligne droite, le jeu a décidé d'ajouter des TONNES de choix qui ne donnent rien. Le joueur peut donc chaque matin regarder l'intégralité des objets qu'il a dans son appartement se laver, appeler des potes, regarder la télé ou se rendre dans des tonnes de lieux où il ne se passe rien, aller dans un parc et regarder les arbres, rester planté dans la rue à écouter le passants, observer un tag, etc... Rien de tout cela n'aura aucune incidence sur le reste du jeu et les descriptions sont sans intérêt ("vous regardez un arbre, vous pensez au temps qu'il a fallut pour le faire pousser.") On sent que les mecs essayent à tout prix de remplir un script bien trop cour pour le joueur et de le faire passer pour interactif. Sans parler que par deux fois vous devrez rechercher une personne précise et que vous ne la trouverez pas sans avoir fouillé une dizaine de lieux différents.


Le plus absurde est cette scène de cul où l'interactivité nous propose de choisir notre main, nos doigts, notre langue ou notre sexe, puis de l'utiliser sur plusieurs endroits de notre partenaire, le sexe, la bouche, les fesses, l'oreille. Je me suis donc empressé de tenter de lui mettre mon sexe dans l'oreille, et le jeu m'a répondu par une phrase comme "pourquoi je fais ça, suis-je idiot ?"


Et du coup, ça devient drôle quand des détails d'arrière plan deviennent encore plus intéressant que le jeu en lui même. Ainsi on voit des gens dans la rue en train de discuter de Seasons of the Sakura (parce qu'il y a pas de mal à se faire de l'auto-promo) ou vous pouvez recevoir tout les matins un coup de fil d'un de vos potes qui a été enlevé par des moines bouddhistes dans un Hashram en Inde. Il y a d'ailleurs un nombre remarquable de vannes sur les sectes et de millénaristes dans les rues. On sent qu'on est dans les années 90 et que le traumatisme de la secte Aoum était passé par là.


Hélas, ces sous-intrigues vont vite être abandonnées par la volonté de raconter un semblant de fil narratif alignant le plus de scènes de cul possibles. Comme souvent notre personnage principal, n'est pas tout à fait neutre et semble lui-même véhiculer pas mal de préjugé : il est particulièrement attiré par les jeunes filles au regard innocent et finit par rendre "docile" les femmes au tendance tsundere qu'il croise. Il y a même toute une intrigue où il se rend compte qu'il a fait profondément changer toutes les femmes avec lesquels il a couché. (Le vieux mythe du "coup de bite qui transforme une femme rebelle en une parfaite maitresse de maisons" a la dent dure. Je me souviens l'avoir retrouvé aussi dans les bds érotiques italiennes des années 70 /80.)


On apprend au final que ce pouvoir lui vient.... (La balise spoiler est là pour servir de suspens en fait.)


.... d'un arbre millénaire entretenu par sa famille et se trouvant sous la ville,dont la puissance cachée influencerait les habitants.... et qui PARLE ! Apparemment, le personnage principal à failli mourir lorsqu'il était enfant et a combiné son âme avec lui pour le sauver. Son pouvoir marche subconsciemment et comme le héros rêve de façon subconsciente que toutes les femmes couchent avec lui.... bah elles le font.


[TW : Viol]


A la fin on a le choix entre détruire l'arbre ou pas et de voyager dans le temps pour faire les bons choix : si on fait les mauvais on se retrouve avec le même pouvoir. Si on fait les bons choix, on retourne dans le temps pour voir différents personnages en train de se faire culbuter au pire moment de leur vie. Le jeu part alors en métaphysique dans ses choix, avec le personnage utilisant son pouvoir pour devenir président du monde et détruire les rebelles (et violer les femmes qui en font parties) ainsi qu'une organisation nommée la Black Science qui veut mettre sur place le projet MEGA permettant de mettre sur point le "Human Completion Beam", un laser qui leur permettra de détruire l'humanité et de la récréer à leur image... mais... mais... vous ne rêvez pas...


C'EST LE SCENARIO D'EVANGELION MAIS EN VERSION PORNO !!


En fait, au bout d'un moment je me suis surpris à sauter des passages entier de textes. Quant aux dessins, si les femmes ont un design différents, les personnages n'échappent pas au "cou de girafes" et aux erreurs de proportions, même s'ils se sont un peu calmés, ça reste moins pire qu'un Seasons of Sakura ou un True Love.


[TW : Viol]


En plus, le jeu fini en "hé, on va vous montrer des images de viol mais comme ça se passe dans un monde parallèle où votre héros est devenu méchant, ça ne compte pas." C'est vraiment un truc de faux jeton, puisque si on veut finir avec la "bonne fin" on est obligé de voir des images de la moitié des héroïnes du jeu en train de se faire violer, notamment les personnages les plus innocents, par le héros ou par son gang. Il y a même un bouton labelisé "RAPE" qui apparait par moment et... mouaif quoi. Après, je sais que ce genre de délire est hyper-hyper-hyper représenté dans le porno hentaï (c'est pas pour rien que les tentacules et les "yamate kudasaï" sont devenus un clichés) mais je suis pas obligé de kiffer ça non plus.


Sans surprise, je vous déconseille Runaway City. Si vous recherchez un dating sim old-school, il est très mauvais au niveau de l'interactivité et vous trouverez mieux en esthétique "PC98" Si vous cherchez un récit pornographique avec des images de cul... bah, on a fait BEAUCOUP mieux depuis et je sais très bien que vous connaissez vous même les adresses. En plus la fin m'a définitivement fait passer de "ha ha, c'est rigolo" à "ha non, c'est dégueulasse."

le-mad-dog
2
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le 4 mars 2019

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Mad Dog

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