Aussi seul qu'à Silent Hill
Bon.
Je dois dire que mon 7 se sent mal à l'aise. Plus encore que dans cette sombre et ténébreuse bourgade. Il résistera néanmoins au milieu de ces 10 au regard assassin, leurs recommandations en laisse, prêts à lui sauter à la gorge. Surtout après le combat acharné qu'il a mené avec 6 (qui n'a pas remporté la victoire à cause d'un exces de gentillesse de ma part).
Il semble que je sois passé à côté de quelque chose, mais c'est ainsi, Silent Hill 2 est loin de m'avoir totalement satisfait.
Je ne m'attarderai pas sur son schéma toujours identique, consistant à mettre le joueur à l'entrée d'un bâtiment duquel il devra explorer tous les étages et essayer d'ouvrir toutes les portes, qui resteront, pour 75% d'entre elles, fermées.
Je ne fustigerai pas non plus la rigidité de son gameplay. Non, ce serait jeter à la poubelle la quasi-totalité des survival-horror.
Et à vrai dire, tout ça ne m'a pas dérangé outre mesure.
Ma déception concerne deux éléments autrement plus importants, deux éléments sur lesquels ce deuxième épisode de la série horrifique de Konami a bâti sa réputation : son ambiance et son scénario.
Concernant le premier point, il est assez difficile d'émettre un jugement objectif. Les musiques et les différents effets sonores de Yamaoka sont réussis, les décors sont lugubres comme il faut, on ne voit quasiment jamais la lumière... Bref, tout est là à première vue. Tout, sauf le principal: la peur. Pas de sueurs froides, pas cette tension continue que j'avais espérée. Les ennemis peu variés et pas si effrayants ne rendront pas le bilan plus réjouissant: Silent Hill 2 n'a quasiment rien de dérangeant.
Enfin, le scénario. Et là, je reconnais qu'on a affaire à une œuvre intelligente. Les personnages rencontrés renvoient tous à quelque chose de bien précis, certaines de nos actions également, et la façon dont notre comportement durant l'aventure influence la fin du jeu est originale et extrêmement bien pensée. Le symbolisme, c'est bien, mais qu'en est-il de l'histoire elle-même? SH ne donne volontairement aucun élément clair de réponse pendant la majeure partie du jeu, et on s'attend en conséquence à un véritable feu d'artifice final. Qui n'arrivera jamais.
Soyons clairs, la fin n'est pas ratée. Seulement, c'est relativement convenu, sans la grande révélation attendue, avec une résolution du mystère initial qui fleure bon la facilité et le déjà vu, même si le tout est bien mené. Quant au côté poignant de la chose... Je ne suis peut-être pas assez rentré dans le jeu pour le ressentir.
Pour conclure, disons que Silent Hill 2 est réfléchi, travaillé, mais pas toujours intéressant, et encore moins ludique.
Et si je lui accorde volontiers des qualités, son statut culte reste à mes yeux une énigme. Peut-être la meilleure du jeu, d'ailleurs.