J'avais promis de retourner à Silent Hill. Vite. L'appel était trop fort. Harry Mason avait exploré la psyché d'Alessa, qui avait irrémédiablement transformé la petite bourgade en bouche de l'enfer où prenaient vie ses souvenirs torturés.
Que voit-on cette fois-ci ? La réponse est dans le tout premier plan de la toute première cinématique : James Sunderland, son moi intérieur, ses souvenirs refoulés et réécrits. En venant à Silent Hill pour comprendre comment sa femme morte depuis trois ans a pu lui écrire une lettre, il va plonger dans son propre subconscient, au fil des rencontres humaines et autres.
Le titre est le digne héritier de son prédécesseur, avec son gameplay rigide, sa caméra capricieuse mais son ambiance soignée et étudiée dans ses moindres détails. Le jeu prend comme toujours le soin de vendre à l'avance ses effets horrifiques pour mieux les installer sans les désamorcer : le mystérieux Pyramid Head, l'énigmatique Maria, les créatures difformes et malsaines... Tenter d'analyser le parcours, les symboles, la musique, le sens de la fin multiple, ne serait que faire une redite superflue de ce qui a déjà été dit ici ou là.
Cependant, j'aimerai revenir sur un détail qui m'a titillé et un peu dérangé : le sort d'Angela et Eddie. Là où la fin des histoires de Maria et de Laura dépendent de la fin de James, ceux d'Angela et Eddie, deux personnages certes secondaires mais fortement utiles pour comprendre le pourquoi du comment de cette ville, sont figés.
Eddie devait-il nécessairement mourir de la main de James ? Angela n'avait-elle d'autre choix que de succomber à ses visions enflammées ? Je trouve surprenant et un peu décevant qu'on ne puisse pas leur offrir d'alternative, surtout pour Angela.
Le soin apporté à cet opus est à saluer tant il est rare de voir un tel investissement. Alors pourquoi -1 ? Pour la qualité du portage sur PS3, franchement dégueulasse. Le brouillard est moche, la caméra est toujours laborieuse... Un travail fait à la va-vite.