Mon avis sur ce jeu ne sera pas très original : oui, c'est très bien, surtout si vous êtes fan de la série. Bon, presque deux ans après la sortie de ce jeu, je ne vais pas vous en faire le résumé. Autant vous expliquer pourquoi moi je l'ai beaucoup aimé.
Déjà, la forme "RPG" est tout à fait adéquate vu que ça reste la meilleure forme pour raconter une histoire : c'est celle qui permet de faire une trame narrative dans laquelle le joueur pourra s'amuser tout en permettant des quêtes secondaires et de l'exploration de territoire. Ici, la régle s'applique très bien : alors qu'on peut se déplacer dans la plupart des lieux principaux de la ville de South Park, multiplier les rencontre (le système de jeu nous poussant à devenir ami avec le maximum de gens possible et donc de personnages secondaires que l'on adorait voir...) le scénario nous entraine dans tous les sens.
Le scénario reflète bien l'essence de la série : une part "délire de gosse" avec cette guerre entre deux factions de gamins faisant semblant de se mener une guerre (un délire déjà amorcé dans l'épisode "La communauté du seigneur des anneaux" mais aussi "les petits policers") , une part "série b" avec une nouvelle menace complètement débile qui plane sur la ville de South Park et une part "random" qui permet aux auteurs de ramener tout et n'importe quoi (une escapade au Canada, les délires de Jimbo et Ned, un combat contre des soldats mongols, etc...) et de s'offrir des parties outrancièrement borderline et gores. Le scénario est d'autant plus délirant qu'il se moque parfois ouvertement du média dans lequel il est, celui du jeu vidéo : renvoi au cliché du "personnage muet", costumisation à outrance, parodie d'autres jeux vidéos ("Skyrim") pour ne parler que de lui. Et SURTOUT je suis resté vierge de tout spoiler : on m'avait parlé du fait qu'on pouvait jouer un "juif" et des combats avec les pets, mais en dehors de ça, j'ai découvert moi-même les moments les plus délirant (ou les plus outranciers) de la même manière qu'au détour de certains épisodes, la série sait m'avoir épaté par son ton.
Si la balade d'une vingtaine d'heure que fut le jeu est hautement agréable, et vaut vraiment son achat, il y a quelques nuances à faire sur certains points :
- On a vite fait trop d'objets et à force d'ouvrir des tonnes de tiroirs ou de loots sur les monstres, on ne sait pas quoi en faire. Alors, certes, une grande partie d'entre eux font des clins d'oeil à de nombreux épisodes de la série (CD de Faith+1, poupée Antonio Banderas, Tampon en cheveux de Cheroky, etc...) mais on croule vite sous les potions régénératrices et sur les objets qui ont l'air de servir à crafter (bout de ballons, ampoules cassés, bout de carton) alors qu'en fait non.
- Une fois le jeu fini, je me suis dit que j'allais faire des quêtes annexes, comme la recherche des différents Chinpokomons ou le fait de remplir au maximum son Facebook... avant qu'on m'apprenne que certains objets et personnages n'étaient trouvables qu'à certains moments de la partie et qu'il fallait que je me refasse le jeu à zero. J'ai d'ailleurs cherché à voir ce que je pouvais faire une fois le jeu fini (espérant une hypothétique boss caché...) nope.
- Les succès sont assez peu engageant et trop "random" pour me donner envie de refaire le jeu entièrement afin de les débloquer : c'est à la fois trop complexe vu qu'il faut finir le jeu sans jamais qu'un de ses potes ne soit K.O. mais ne jamais rien revendre, et beaucoup trop de succès sont basés sur les pets et sur l'idée qu'il faut péter sur chaque personne qu'on croise dans la rue. Mouaif. Après certains succès sont rigolos et bien vus, mais on est loin de refaire le jeu pour les remplir.
- Le jeu est un peu trop basé sur les "blagues de pets." Alors, certes ça fait partie de l'esprit South Park, mais comme dit plus haut, c'est un poil systématique. Le jeu n'a aussi aucune satire sur l'actualité, mais vu le temps de développement du jeu (4 ans) on se dit que c'était un peu compliqué.
Bilan : Malgré les défauts agaçants, on se dit qu'on adorerait avoir des "jeux à licence" aussi bien foutu que ça : Des jeux qui seraient à la fois des lettres d'amour pour la licence qu'ils adoptent et une expérience de jeu sympathique et absolument pas ennuyante.