Dixit notre mentor, Kreia. Si j'ai choisi ici de citer la VO, c'est pour souligner la moindre qualité des doublages français par rapport à la version anglaise. Bien que certains personnages soient moins impactés que d'autres, d'autres perdent beaucoup de charisme en passant de Shakespeare à Molière. Par ailleurs, si j'ai choisi précisément de citer cette leçon, c'est parce qu'il reflète parfaitement le jeu. Ce n'est pas la fin qui importe, mais bien tout ce qui y conduit.


Car autant le dire tout de suite : oui, Kotor 2 n'est pas fini. La séquence finale est véritablement bâclée, et on reste sur sa faim, tant l'intrigue contraste avec cette pauvreté soudaine. Cela en fait-il un mauvais jeu ? Non. Cela laisse simplement un mauvais goût dans la bouche, ce pourquoi il ne faut pas hésiter à se replonger dans l'aventure une fois encore pour retrouver la saveur de cette aventure.


Car la rejouabilité est au rendez-vous. Si Kotor 1 n'offrait presque aucun changement selon l'alignement et le sexe du personnage, son successeur en revanche met davantage l'accent sur l'importance des choix. Ainsi, que vous soyez homme ou femme, jedi ou sith, cela influence la composition de votre équipage et sur le déroulement de certaines missions. Par ailleurs, le système d'influence sur les compagnons est tel qu'il vous faut souvent faire face à des choix difficiles qui ne contentent pas toute votre équipe. A chaque partie, on choisit ses plus proches alliés, et le nombre différents de compagnons (11) offre de nombreuses possibilités, entre autre plusieurs romances, même si elles sont traitées presque aussi évasivement que celles du premier opus. Par ailleurs, les personnages se révèlent moins stéréotypés que leurs homologue de kotor 1, avec des histoires plus complexes et plus originales.


Pour ce qui est de la prise en main et des graphismes, Kotor 2 s'accroche à son prédécesseur, pour le meilleur et pour le pire. Niveau gameplay, il ne fait principalement qu'introduire davantage de niveaux et de compétences, sans changer véritablement le système de jeu. Certaines planètes sont des reprises (Dantooine et Koribban) ce qui peut donner une impression de déjà-vu, malgré les différences liées aux années passées entre les deux jeux.

Nous voilà au coeur, le scénario. Se déroulant une décennie après le passage de Revan (dont on détermine les choix implicitement via un dialogue au début du jeu) on incarne ici un nouveau personnage, surnommée l'Exilé(e). Là où le synopsis de kotor 1 reposait majoritairement sur le twist survenant aux 2/3 de l'aventure sans vraiment d'ambiguïté quant au bien et au mal, kotor 2 se veut un peu moins tranché. Même si les siths demeurent ce qu'ils sont, c'est-à-dire des monstres déformés par la corruption de leur pouvoir, sans espoir de rédemption (sauf à la fin quand ils agonisent à vos pieds, à ceci près que ça ne parvient pas à être aussi ridicule que Malak dans le 1), les jedis sont ici aussi fautifs que les siths, et n'apprennent d'ailleurs pas de leurs erreurs, au lieu d'être l'incarnation du "bien".

Même si les choix faits lors de l'aventure vous font pencher du côté obscur, connoté "mal" ou du côté lumineux, plutôt axé "bien", il y a à mon sens une dimension beaucoup plus personnelle dans les questions qui sont posées au joueur au travers du personnage incarné. Fallait-il écouter le conseil ? Partir pour combattre les mandaloriens ? L'Exilé(e) se retrouve de nouveau confronté(e) à ses choix dix ans après, et c'est au joueur de trancher, en connaissant les conséquences de la voie que se sont choisis Revan et ses partisans. Ni l'un ni l'autre choix n'influence votre alignement, mais il s'agit à mon sens plus d'un état d'esprit, qui vous influence dans la façon dont vous abordez l'aventure.


Même si le scénario ne peut se targuer de surprendre le joueur par une révélation soudaine, il n'en demeure pas moins que les mystères une fois éclaircis restent saisissants, d'autant plus qu'il est nécessaire de finir le jeu de toutes les façons possibles pour assembler complètement le puzzle. Il est simplement dommage que l'échaufaudage d'une quête épique ne soit brisé par une fin atrocement bâclée. Certains mods existants permettent de rectifier un peu le tir en rajoutant du contenu supprimé, ce qui constitue une étape, malheureusement loin de ce qu'aurait vraiment dû être le dénouement de l'histoire.


En conclusion, je dirais simplement être déçu que la franchise the old republic s'oriente vers un MMORPG, au lieu d'un troisième épisode qui aurait pu être dans la même veine, pour peu qu'Obsidian puisse aller jusqu'au bout de ses ambitions.
Schuntly
9
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Créée

le 13 mars 2011

Critique lue 1.2K fois

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Schuntly

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