Super Meat Boy par leo03emu
Tout d'abord, je tiens à mettre certaines choses au point, quitte à passer pour le gars qui débarque avec ses gros sabots : Non, Super Meat Boy n'est pas un jeu de plate forme comme à l'époque 16 bits! Ça n'a rien à voir ! Les jeux de plate forme 16 bits sont pour la plupart orientés grand public avec une difficulté généralement moyenne. Il fallait vraiment gratter pour trouver le vrai die and retry, tel que contra, ninja gaiden ou ghost'n goblins. Et sur micro, on pouvait trouver en plus les Rick Dangerous ou les AMC, mais c'est tout. Super Meat Boy fait partie de cette nouvelle génération de jeu de plate forme 2D qui visent avant tout les barbus poilus qui passaient des heures devant ces jeux étant enfants et qui souhaitent alors retrouver ce genre de jeu, mais avec une difficulté qui leur est adaptée. Forcément, après tous ces jeux, le niveau n'est plus le même. C'est pourquoi il y a un nouveau genre de plate forme 2D, le genre hardcore, du genre VVVVVV, N+, Runman: Race Around The World!, I wanna be the guy, DustForce, les mods de Knytt Stories. La particularité de ces jeux est de reprendre le style die and retry, sauf qu'il s'agit beaucoup plus de précision dans les déplacements du personnage, que dans la défense contre une nuée d'ennemie. D'ailleurs, c'est bien simple, dans tous ces jeux cités précédemment, il n'y a pas d'ennemis, ou alors, très peu. Voilà pour la nuance, qui fait que Super Meat Boy, ce n'est pas comme si on rebranchait sa Super NES.
Alors, de quoi s'agit-il ? 205 niveaux, un éditeur de niveau, et des personnages à débloquer. Dans SMB (pour Super Meat Boy et non Super Mario Bros), On enchaine les niveaux et les mondes, où le but à chaque fois est d'atteindre un point B en partant d'un point A, en sachant qu'entre les deux, il n'y a non pas des énigmes ou plein d'ennemis, mais avant tout des pièges et des obstacles. Si les niveaux peuvent se finir en quelques dizaines de secondes, il faut néanmoins recommencer et recommencer d'avantage avant de prendre la main et réussir le niveau. Pas de soucis, on peut recommencer autant de fois qu'on veut, point de Game Over dans Super Meat Boy. Petite particularité cependant, on peut s'accrocher au mur et sauter dessus. Autre « originalité », le personnage se contrôle assez « bizarrement » lorsqu'on connait les autres jeux du genre. En effet, il y a une certaine inertie qui fait que le personnage est assez dur à maitriser. Ce n'est pas aussi propre que dans un VVVVVV par exemple. Mais bon, le jeu fait ce qu'il veut après tout. Il devient de ce fait encore plus dur. On peste souvent plus sur le personnage que sur les obstacles mis pile là où il ne fallait pas. Super Meat Boy est dur, il est agaçant, et c'est un plaisir un peu sado masochiste que de continuer inlassablement jusqu'à ce qu'on y arrive, parce que ce n'est pas nous qui allons plier devant le challenge de ce petit con. D'un autre côté, comparé à ses concurrents, SMB est très riche et complet. Tout de même 10 heures pour le finir, et bien plus si je voulais le compléter à 100%, en trouvant toute les warp zone, dark zone, glitch zone, et pansements. On en a pour son argent, c'est clair. Entre temps, on apprécie les multiples références aux jeux arcade et 16 bits, et bien sûr de la scène indé d'aujourd'hui, notamment dans les personnages bonus à débloquer. Josef, I wanna be the guy, Minecraft, Aquaria, Runman... Bon, l'idée est bonne, mais il reste clair que les niveaux ont été étudiés avant tout pour Meat Boy. Ne vous étonnez pas alors qu'un niveau puisse devenir incroyablement facile ou difficile avec tel ou tel personnage. Le top étant tout de même le personnage de Minecraft, car... Il peut creuser et construire des blocs ! Autant dire que c'est LE personnage cheaté du jeu. Mais de toute façon, il faut 100 bandages pour le débloquer, on a donc le temps de voir venir.
Mais alors, Super Meat boy est il un bon jeu ou non ? Personnellement, le gameplay est moins original et propre qu'un VVVVVV, mais le contenu est nettement plus riche. On a le droit d'en avoir soupé avant de voir la fin, surtout que la difficulté du titre ne tend pas forcément vers le fun. Il faut dire que certains niveaux son assez pervers. En effet, qu'un niveau soit long est une chose, mais que les obstacles qui l'habitent soient tous différents dans leur approche en est une autre. Ainsi, dans les derniers niveaux, on peine à passer la première partie, on bute, on recommence, et on y arrive enfin. Sauf que juste après, rebelote, il y a une autre série d'obstacles. Bon, on recommence, on rebute, etc. Et lorsqu'on y arrive enfin à cette deuxième partie, on peine à nouveau à passer la première, car depuis tout ce temps, on se concentrait surtout sur la seconde. Alors, lorsqu'on voit qu'il y a encore une troisième partie après, et qu'elle est tout aussi dure, on est tenté de mordre notre manette à pleine dents. Courage, ça ira mieux demain, là, il est minuit, l'heure d'aller reposer son cerveau.
En conclusion, Super Meat Boy, ce n'est pas Contra et encore moins Super Mario. C'est un jeu de la trempe des die and retry d'aujourd'hui, mais avec plus de contenu et plus de moyens. On a le droit de ne pas aimer, on a le droit d'en avoir marre avant la fin, mais ceux qui sont en extase devant les VVVVVV, N+ et consorts, eux, sont forcément déjà dessus !