Non, je ne ferai pas de jeu de mots stupide avec Fus Roh Da

Skyrim. LE jeu de 2011. À croire les gens qui s'y sont essayés à l'époque, LE rpg par excellence. Ouais. Mouais. Très chouette jeu, mais faut pas non plus exagérer.

Donc, scénario ? Ben t'es l'Élu, The Chosen One, l'Enfant de Dragon. Bref tu es le dernier espoir de la région de Bordeciel quand les dragons, ressuscités par leur patriarche Alduin, déferlent sur ses malheureux habitants. Pour cela, tu dois apprendre le Tu'Um (Chai plus comment ça s'écrit et on s'en fout), l'art de pousser des cris draconiques, mots de pouvoir aux propriétés variées, meilleure arme contre les dragons. Ta quête ? Bousille la face au méchant dragon.

Bon, concrètement, on se retrouve devant un Elder Scrolls, série de rpg qui tente de laisser une énorme liberté au joueur. Ayant déjà eu l'occasion de passer de nombreuses heures sur Oblivion (que je trouvais et trouve encore assez ennuyeux), j'attendais de Skyrim de corriger les points qui m'ont déplu lors de mon expérience Oblivion. Ca va encore.

Une des grosses pénibilités d'Oblivion, c'était le levelling. Les ennemis s'adaptent à ton niveau. Sur le papier, ce n'est pas foncièrement une mauvaise idée, sauf que les niveaux s'acquièrent en gagnant des points de compétence, ces derniers se récupérant en utilisant celles-ci, tout simplement. Ca veut dire que si tu sautes tout le temps, tu gagnes des points en athlétisme et tu passes au niveau suivant assez vite. Sauf que tes adversaires aussi. Et t'as beau être Hussein Bolt, ça te servira pas à grand chose quand les loups qui rôdent dans la campagne se transformeront en grizzly et que les gobelins deviendront des démons, juste pour s'adapter à ton niveau. De même si tu deviens aussi bon menteur qu'un homme politique, pas de bol, les liches parlent pas ta langue. Dans Skyrim, cet élément est toujours présent... Mais déjà beaucoup moins gênant. Les compétences ont été repensées, et on ne gagne plus "accidentellement" de niveau juste parce qu'on martèle la touche espace quand on s'ennuie dans les longs trajets. Il est rare de se retrouver vraiment confronté à des ennemis de taille sans le vouloir. Du coup le jeu perd en richesse ce qu'il gagne en accessibilité, cette dernière étant un facteur important dans un jeu comme celui-ci. Sauf qu'il en devient parfois excessivement facile, surtout à haut niveau, à tel point que vous vous retrouvez à jeter des potions à la poubelle tellement ça vous vole de l'espace pour rien. La faute aussi à la récupération de vie automatique, quoi que vous fassiez, excessivement importante. Alors Skyrim n'est pas frustrant comme Oblivion, certes, mais c'est à tel point qu'il en devient chiant passé les dix premières heures de jeu. Pour un rpg qui a l'ambition de vous tenir environ 70-80 heures en vanilla, avouez que ça la fout quand même mal. D'ailleurs le boss final est tellement facile que ça fait pitié.

Cette évolution reflète l'ensemble des changements apportés à la recette Elder Scrolls entre Oblivion et Skyrim : on troque un jeu complexe mais confus et mal pensé contre un jeu prenant mais simpliste et toujours assez mal pensé. Ainsi l'on perd un emplacement d'armure (les jambières fusionnées avec le plastron), et on ne sait pas pourquoi, si ce n'est pour faire moins peur au novice qui se voit certainement rassuré de devoir gérer un équipement en moins (à lire sur le ton du sarcasme, bien entendu), le craft est beaucoup moins compliqué mais également beaucoup moins profond, de nombreuses compétences disparaissent, la gestion de la persuasion est moins stupide mais toujours aussi peu transcendante (il s'agit juste d'options de conversations qui se débloquent si la compétence est assez élevée, exit la gestion embryonnaire des relations avec les pnj qu'on trouvait dans Oblivion), les quêtes se suivent et se ressemblent (il y a pas plus de 3-4 types de donjons différents d'ailleurs, comme les grottes simples, les ruines dwemers, les tombeaux draugr ou les forts), on est toujours aussi bridé au niveau du roleplay (sauf qu'on peut adopter des enfants et se marier avec l'extension Dragonborn, la belle affaire, les options sont extrêmement limitées), bref, on se fout un peu de notre gueule.

Alors pourquoi une note aussi élevée ? Parce qu'on déboite des dragons en leur gueulant dessus et que bordel de Dieu c'est vachement épique. Malgré tout ce qu'on peut reprocher à Skyrim, il trouve une certaine valeur dans sa simplicité. Il est facile d'incarner un guerrier décent, on peut s'essayer en dilettante à toutes les compétences, la progression est fluide, on trouve toujours quelque chose à faire, bref, on s'amuse sans se prendre la tête.

C'est un peu le fast-food du rpg occidental mais ça fait du bien de temps à autres.

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le 3 juil. 2014

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Antevre

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