Version Nintendo Switch

Voici un Zelda qui prend le contrepied de ses prédécesseurs (pour autant que je sache : j'ai fini A Link to the Past, Link's Awakening, et Ocarina of Time avant celui-ci, auquel je joue depuis environ 1 an et demi), un reboot si on veut, sur le fond (comme toujours avec cette licence) mais aussi sur la forme, où la phase d'exploration, dans un monde ouvert très rempli (ça manque de variété à ce niveau mais comment faire autrement, avec un terrain de jeu aussi vaste ?), avec sa musique atmosphérique (sauf dans les villages, où elle redevient plus mélodique, comme dans les "donjons" et lors des combats) relègue les donjons au second plan ; moins qu'on a pu le dire néanmoins, parce qu'ils sont toujours là, et même plus nombreux qu'avant (120 au total, d'après Internet) car beaucoup plus courts, sans forcément être faciles d'ailleurs.


Il en existe de trois sortes : les donjons les plus fréquents, qui proposent une ou plusieurs énigmes, avec parfois des ennemis mais sans boss, ceux qui proposent un simple duel contre un "boss" (sur trois niveaux de difficulté) si on veut l'appeler ainsi, et ceux qui ne proposent aucun challenge, car ils sont difficiles à trouver, avec pour tous une esthétique commune, sauf pour la poignée de ceux qui sont liés à la trame principale (les Créatures et le Château final).


Je dois dire que j'ai été séduit par ce nouvel équilibrage, que j'espère retrouver dans les prochains épisodes (à moins que les auteurs n'arrivent encore à nous surprendre avec une meilleure formule ?). En effet, comment renouveler à l'infini des donjons thématiques (ici ce sont les Créatures qui jouent ce rôle : il y en a une pour chaque élément) ?


On pourra malgré tout reprocher aux villages de ne pas présenter un grand intérêt (autre que celui d'être des réservoirs de quêtes annexes), même si pour la défense de ce choix il faut dire qu'ils n'ont jamais eu dans les Zelda l'importance qu'ils ont dans de vrais jeux de rôle, où l'action est plus secondaire ; question d'équilibrage là encore.


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J'ai plus de réserves quant au scénario, qui n'a vraiment que le mérite d'exister (et encore) : un mélo pour teenagers (ça sent les cours de scénarisation "efficace") dans un monde heroïc fantasy post apocalyptique sans doute pas assez sombre pour être excitant (une possible concession aux lois du marché, que la suite semble vouloir rattraper..?), et quant à la DA trop générique des boss qui semblent venir de partout (Gravity Rush ou Kingdom Hearts par exemple) : des ombres slimées, avec une forme plus ou moins grotesque et des yeux, parfois des dents (il y a cependant bien une patte graphique à ce Zelda, tout aussi efficace que dans l'opus SNES le reste du temps, avec des personnages en cell shading tous nettement différenciés -par les vêtements et les visages- et des décors en extérieur finement texturés, baignés de jolis effets de lumière, même si ces derniers n'aident pas toujours à comprendre ce qu'il se passe à l'écran), et se battent en sus tous plus ou moins de la même manière, dans le sens où il suffit d'apprendre leur pattern pour les battre sans réfléchir, à quelque rares exceptions près. Sur ces deux plans (le premier surtout) : scénario et bosses, A Link to the Past reste nettement supérieur.


En outre les statistiques des équipements ne sont pas claires et les récompenses des quêtes annexes ne sont pas toujours proportionnées à l'effort, dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs ; des défauts qu'on retrouve largement chez la concurrence, mais qu'il faut mentionner quand même.


Enfin certains nouveaux (?) partis pris de gameplay (outre le postulat de base) pourront déplaire, comme le fait d'obtenir sa première et seule arme non destructible dans une quête annexe...


J'observe aussi que plus un monde cherche à être crédible, plus il met en lumière ses incohérences, comme le fait de glisser sur des parois mouillées, mais pas sur celles qui sont recouvertes de neiges... Mais je n'en tiens pas rigueur à cette "Respiration du Sauvage (?)" car la réalité n'est pas beaucoup plus logique, en dernier examen...


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On voit que la liste des défauts de ce Zelda nouvelle manière est plutôt longue... Alors pourquoi une telle note ?


C'est qu'il reste malgré tout infiniment plus divertissant que les autres open world (qui prennent beaucoup moins de risques pour l'être, ceci expliquant cela)... Je lui donne donc une note de ressenti, comme toujours, pour ce qui me concerne ; reflétant l'impression à chaud, confirmée par le temps, d'avoir au bout de la manette un jeu-monde (comme un Final Fantasy X par exemple), c'est-à-dire essayant d'avoir tous les gameplay : du combat "Darksoulesque" (contre les Lynels particulièrement) où le timing est essentiel, à l'infiltration (plutôt très récurrente dans le jeu, entre les camps de Bokobelins/Lizalfos, les armes antiques et le repère des Yigas) ; un des quinze meilleurs jeux vidéos, tous supports et périodes confondues.

lonevulve
10
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le 24 nov. 2022

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