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Il m’aura fallu plus de 10 ans pour enfin pouvoir jouer AU Zelda, celui dont je rêve depuis Wind Waker, celui qui allait me redonner espoir en cette saga si charmante mais pourtant si peu exploitée. Et le voilà. Breath of The Wild, le tant attendu, le messie qui vient pour, on l’espère, relancer Nintendo dans sa fièvre artistique et perfectionniste du divertissement comme on la connaissait à l’époque.



Le jeu se lance, ou plutôt nous lance, directement dans le vif du sujet. Pas de longue introductions, pas de narrateur, tout comme le premier épisode sur NES, on incarne directement Link (qui cette fois-ci, ne nous propose pas de nom personnalisé). Puis, une fois sorti de la très courte zone de didacticiel, le monde se dévoile sous nos yeux. Et ce monde, il est très important, car vous risquez de vous y perdre pendant plus d’une bonne centaine d’heure, et encore. On admire un bon moment le paysage, sans même se soucier de notre objectif, se posant cette question qui reviendra constamment pendant votre partie : “Bon, alors, par où je commence ?”


Et c’est comme ça que l’extase commence. On peut voir à l’horizon tant d’environnements, tant de choses, tant de petits lieux intriguant, de tours, de mini donjons, on est comme un petit fou explorateur. Les environnements sont absolument titanesques et magnifiques, le moindre coucher de soleil nous donne envie de faire une rafale de screenshot : Que ce soit de l’optimisation du jeu (je suis toujours sur le cul quand je me rends compte que tout ça tient sur un DVD de 15 gigaoctets et sur une console à la ramasse comme la Wii U) ou les nombreux objets et lieux à découvrir, on tombe constamment sur des choses nouvelles qui, au pire nous donne une récompense matérielle, et au mieux, nous donnent une vue fantastique ou un événement mémorable. A la fois par pure nostalgie et curiosité infantile, on sautille partout, on ramasse tout ce qu’on trouve, tout en faisant bien attention à ne récolter que les équipements les plus nécessaires à votre survie : Torches, Boucliers, arcs, et bien sur, armes. Le jeu peut presque sembler intimidant au début, tant celles-ci se brisent rapidement. Mais pas d’inquiétude, les objets se trouvent à foison, que ce soit depuis la dépouille de vos adversaires, les coffres ou les sanctuaires. Il ne faut donc pas se gêner à utiliser vos épées et lances préférées, et à expérimenter comme bon vous semble. Et l’expérimentation, c’est bien celle-ci qui va pimenter vos jeux au fil des heures avec l’exploration complètement excitante.



  • Je vous conseille vivement de jouer sans HUD, car on peut vraiment se passer de la minimap au vu des indices visuels sur le monde. Et puis franchement, on admire mieux la vue.


Du point de vue de la jouabilité, ce Zelda cogne fort. Si fort qu’il colle une grosse droite monumentale à tout les systèmes de combats de tout les épisodes de la saga réunie, et je pèse mes mots. Là où les affrontements des anciens jeux étaient simples au possible et très répétitifs, ici, c’est un véritable terrain de jeux. Parades parfaites, coups chargés, esquives parfaites, l’exploitation des pouvoirs, les armes à récolter et à lancer, les gros slow motion ultra épiques lorsqu’on saute de cheval pour brandir son arc et terrasser les ennemis d’un headshot dévastateur… Le système de combat est presque passé d’un pauvre attaque/défense à un jeu de combat ou un beat’em all ultra fluide pour procurer des sensations de combat toujours différentes. Il existe presque plus de types d’approches différentes qu’il n’y a d’ennemis à abattre. Furtivité, attaque à distance, tout exploser de tout les côtés avec les bombes, y aller comme un bonhomme à coups d’épées, à dos de cheval, mélanger un peu tout ces styles différents… Il y a bien assez de matière pour plaire à tout type de joueurs. La satisfaction est toujours complète, et admirer au loin depuis une colline un troupeau de Moblins n’a jamais été aussi satisfaisant : Tout comme dans Metal Gear Solid V, on grimpe le haut d’une colline, à cheval ou avec le très bon système d’escalade, on plane en direction d’un nouveau point… Et bordel, qu’est-ce qu’on s’éclate. Jamais un jeu de Nintendo ne m’a autant scotché que celui-ci, et un Zelda, encore plus.



  • Il est bien sur possible apprivoiser des chevaux, et même de s’en
    faire une petite collection aux points de relais.


Mais de loin, ce qui différencie BOTW encore plus que ses aînés, c’est son interface. A la fois bien plus simplifié, mais en même temps bien plus complexe et exploitable. Zelda est connu pour être une série qui possède toujours un inventaire ultra fourni de plus d’une dizaine d’objets, passant de boomerang, à l’arc, aux bouteilles, aux grappins et autres bâtons mojo quasi inutiles passé la première moitié du jeu… Et bien enfin, 20 ans après s’en être rendus comptes, Big N décida tout simplement de s’en débarrasser. Et ouais, ils sont comme ça. Finis les allez retours incessants dans l’inventaire pour prendre cet objet qui sert à rien pour une énigme de 5 secondes. Et par la même occasion, fini les énigmes qui ne marchent que d’une seule et unique manière. Maintenant, il est libre à vous d’exploiter vos équipements, vos armes, et bien sur vos pouvoirs spéciaux, qui remplaceront cet infernal inventaire rempli d’ordures. La tablette Sheikah, qui vous sert autant de carte que de longue vue, vous permet aussi d’utiliser de nombreux pouvoirs, qui peuvent passer de bombes (qui ont droit à deux versions : une ronde, et une carrée, plus utile pour faire des explosions précises) désormais infinies mais avec un cooldown (ce qui épargne le farming long et éprouvant ou l’achat), à des pouvoirs spéciaux comme le fait de pouvoir figer des objets dans le temps ou déplacer des objets inanimés. Ces pouvoirs serviront autant lors d’énigmes éparpillés dans divers sanctuaires, qui font office de mini donjons éparpillés partout dans le continent, que lors de vos combats ou même vos déplacements (amusez vous bien à faire des catapultes).


Bref, vous en dire plus serait vous gâcher la surprise. Je pourrais passer des heures à vous relater les très nombreuses techniques de survie du jeu, passant du système de cuisine simple mais très addictif, les divers façons de créer un feu de camp, ou de survivre dans les lieux glacials ou brûlants. Mais tout ces détails perfectionnistes sont vraiment satisfaisant lorsque vous les découvrez par vous même. Sachez juste que quoi que vous fassiez, il existe des vingtaines de façon de le faire. C’est un immense pas en avant pour cette série, car je trouvais vraiment que la saga peinait à se renouveler depuis une bonne dizaine d’année. Même avec un très grand recul, il est difficile de voir des failles techniques dans le jeu. Pas de douille comme la quête de la triforce, d’objets qui servent à rien, pas de combat mou du slip, pas de système d’échange entre les pnj, pas de déplacements ou de cinématiques inutilement longues… Le jeu est vraiment d’un confort absolu, et chaque seconde passées dans ce jeu n’est jamais dû à rien. L’éclate absolue. Et vous aussi, vous allez vous faire éclater. J’ai eu plus de game over dans mes trois premières heures de jeu sur BOTW que dans tout les Zelda auquel j’ai joué. Et c’est bien. Le jeu ne nous force pas, mais nous prévient via ses mécaniques lorsqu’un danger se présente : Déjà, les ennemis ont (enfin !) leurs propres barre de vie, ce qui permet d’évaluer en combat les plus puissants des plus faibles (lorsque ce n’est déjà pas clair via leurs couleurs ou leur tailles imposantes). Il faut établir quelque chose qu’il ne fallait jamais faire avant dans un Zelda : Une STRATÉGIE. Et oui, incroyable, mais vrai : Ce Zelda vous demandera d’utiliser votre cerveau lors des affrontements, ce qui n’était vraiment pas de mal quand on voit à quel point les précédents opus étaient d’un soporifique absolu à ce niveau. A vous d’utiliser l’équipement adéquat, l’arsenal requis, ou même le terrain à votre avantage. Une bonne bouffée d’air frais.


Bien sur, il ne suffit pas d’avoir un bon gameplay pour faire un bon jeu. Bon même si l’atmosphère et l’histoire n’était pas au niveau, le jeu resterait jouissif, mais c’est dire à quel point la qualité de ce jeu est à une échelle colossale : Les personnages principaux sont très charismatiques, et cette fois-ci, votre personnage, Link, n’est pas un bête lutin paumé dans une forêt avec un chêne qui parle : Il a déjà une histoire, que vous allez devoir retracer via les très nombreux dialogues avec les personnages de l’univers. Zelda n’est pas qu’une pauvre princesse en détresse, et même si on la voit rarement via quelques flashbacks, une réelle relation s’installe entre Zelda, Link, les autres guardiens et personnages importants. Passant des Piafs de Wind Waker aux Zoras et Gerudos d’Ocarina of Time, le jeu dégage son très célèbre folklore fictif, que ce soit dans les relations entre les espèces ou des bêtes noms de lieux sur la carte (Lac Ruto, Ordinn, la Montagne de la mort… Un fanservice vraiment pas dérangeant et qui donne un semblant de réalisme à tout ce petit (grand) monde vivant. Les quêtes secondaires sont elles aussi plutôt sympa, car plus que de vous demander de jouer le facteur pendant 50 heures, elles vous demandera de découvrir ou redécouvrir des lieux, et donc plus de monstres, et donc plus de trésors, et donc plus de magnifiques lieux… Bref, une boucle parfaite qui vous tiendra constamment en haleine.



  • Les personnages principaux sont stylés en plus d’avoir un intérêt
    assez conséquent pour l’histoire, pas si débile que ça.



Conclusion :



Si je m’y attendait. Breath of the Wild est de très loin un des meilleurs jeux que Nintendo ait pu produire ces dix dernières années, du moins de mon point de vue. Le charme de l’univers, les possibilités de jeu infinies, l’exploration, la direction artistique et sonore… Rien n’est laissé de côté pour vous fournir une expérience riche en contenu et en divertissement ultime. On peut y retrouver ce petit charme qu’on ne retrouvait plus dans les derniers jeux de Nintendo : Tout est poli et peaufiné jusqu’aux orteils pour fournir un plaisir de jeu quasi parfait. Allez, Nintendo. Vous reprenez de vos couleurs. Montrez au monde du jeu vidéo que c’est vous les boss, arrivés les premiers et toujours d’attaque. Ah et oubliez pas Metroid et F-Zero aussi, merci.

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le 17 mars 2017

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Fivda

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