Ayant une grande affection pour les GTA-like, j'hésitais par rapport au jeu auquel je me mettrais après Brütal legend : Just cause ou The saboteur. J'ai choisi ce dernier, qui se passe durant la seconde guerre mondiale, dans un Paris sous occupation nazie. Les notes étaient meilleures, et la vidéo de gameplay sur jeuxvideo.com m'avait donné envie. J'avais l'impression que le jeu avait des défauts et des incohérences, mais qu'il pouvait être fun.


Avant de débuter, on peut choisir entre avoir de la nudité ou non ; le premier plan du jeu, c'est une femme topless qui danse dans un cabaret. Lieu qu'a choisi notre héros, l'Irlandais Sean Devlin, pour se saouler. Un français vient lui adresser la parole, il le provoque, disant qu'il ferait mieux d'agir contre les Allemands plutôt que de noyer son chagrin dans l'alcool. Et du coup, Sean rejoint la Résistance, c'est aussi simple que ça !
Ce n'est que le début des idées un peu farfelues et incohérences qui peuplent le jeu.
On peut rouler dans des voitures bien trop rapides pour l'époque (enfin, c'est toujours mieux que dans Mafia, où non seulement on roule trop lentement, mais en plus on se fait poursuivre sans arrêt pour excès de vitesse !). Les voitures sont, de plus, équipées de radios ! Et qui passent des chansons en anglais ! (chose interdite par les Allemands durant la guerre).
C’est un jeu aussi peu soucieux des anachronismes que du respect de l’Histoire ou de la logique. Quand on tape des poulets ou des vaches avec nos poings, on peut les faire exploser en morceaux ! Quand on se rend au marché noir, c’est juste une cour intérieure où un type a même des obus disposés sur une étagère à côté !
The saboteur ne fait pas dans la subtilité, loin de là.
Même avant la guerre, notre héros et son frère se bagarrent contre des nazis, volent des voitures, … comme si c’était normal, car ils ne sont pas censés être des bandits à ce que je sache, mais des gens ordinaires.
Le problème, c’est que le jeu aurait dû choisir entre délire et sérieux, et non pas mélanger les deux, car effectivement l’histoire parle de drame, de vengeance, de trahisons, etc.
Si au début il y a des dialogues de merde, dont le manque de finesse est à l’image d’autres aspects du jeu, vers la fin les personnages ne s’avèrent pas si mauvais, et l’histoire comporte de bons rebondissements. On se marre avec le personnage du docteur, qui nous sort des répliques sur le pouvoir qu’ont les nazis avec leur canon phallique qui domine la ville, etc… mais bon…


On a souvent l’occasion d’admirer le paysage, car le personnage qu’on incarne est champion d’escalade, on dirait : il peut grimper sur n’importe quelle maison. Ce n’est pas crédible, mais ça procure un sentiment de liberté de pouvoir se déplacer sur les toits, sauter sur un bâtiment voisin, … Le héros est même capable de glisser sur des câbles électriques à mains nues !
Les décors, superbes et détaillés, sont une des réussites indéniables du jeu. Dès une des premières missions, j’avais envie de sortir de ma voiture pour visiter un petit village, mais… du coup j’ai perdu la mission car il fallait rester dans le véhicule.
Par contre, sur la géographie aussi, les créateurs du jeu ont pris beaucoup de libertés (Le Havre est à 10mn de voiture de Paris).
Il y a également dans The saboteur une idée esthétique pas mal : après la mort d’un proche de Sean, le monde devient noir et blanc, si l’on excepte des touches de rouge ou de bleu. Le paysage regagne ensuite ses couleurs, quartier par quartier, quand on accomplit des missions de résistance.
Mais comme l’a fait remarquer un membre de jeuxvideo.com dans sa vidéo de gameplay, The saboteur est un jeu d’infiltration où l’IA des ennemis n’est vraiment pas faite pour ça. Même en portant un déguisement nazi, les adversaires peuvent nous repérer, même quand on est à distance, de dos !
Il y a par exemple une mission où on doit juste récupérer une bouteille de champagne, et on est obligé de buter tout le monde pour pouvoir le faire, car il n’y a pas moyen de passer sans être repéré !
Selon ce jeu, les Allemands ne courent pas, il y a même une option "marcher comme un nazi" quand on est déguisé, afin d’être repéré moins facilement. Ca fait que parfois, quand on commence à être repéré, si on marche lentement, le temps de partir on est repéré, et si on court, on est encore plus suspect, et on finit démasqué aussi.
Presque à chaque fois que j’ai voulu commencer une mission en infiltration, j’ai fini tôt ou tard à devoir me résoudre à tuer tout le monde.
Il ne doit y avoir, dans tout le jeu, que 4 missions où j’ai réussi en infiltration. Mais comme dans Hitman, il y a plusieurs façons de réussir une mission, en empruntant un chemin ou un autre, et en tuant tout le monde ou en se faufilant discrètement.


Certaines missions par contre nécessitent qu’on tue tout le monde, et ça donne quelques séquences d’action très cool : l’assaut du fort en ruines, qui finit par une poursuite dans un zeppelin en feu ; le sauvetage à bord du train ; la bataille dans les catacombes. On y retrouve une dimension épique pas si éloignée de celle de GTA San Andreas.
Même si dans ce jeu on doit souvent faire la même chose (tuer, poser des bombes), il y a une variété dans les contextes et les buts des missions.
Une phase du jeu que j’aime bien, c’est qu’entre deux missions, on peut faire sauter des haut-parleurs ou des tours que les nazis ont installé un peu partout dans les rues et sur les toits de Paris (encore une fois, c’est pas bien crédible, mais bon…).
Par contre, même pour moi qui m’amusait très souvent à détruire tout ça en même temps que je faisais les missions, il reste énormément de ces trucs à faire sauter, mais je vois pas l’utilité de continuer. Le jeu a quand même une durée de vie assez conséquente : j’y ai joué 25h.


Un jeu assez bête et incohérent, mais très divertissant. Je n’aurais pas été contre une suite. Sean Devlin aurait dû s’attaquer directement à Hitler ensuite, tant qu’à faire.

Fry3000
6
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le 19 août 2013

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Wykydtron IV

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