Mise en abîme, réflexion sur la subjectivité et les termes du contrat implicite liant le joueur à son environnement, démonstration méta-narrative sur le contrôle et le libre arbitre... La critique de The Stanley Parable enjoint à balancer autant de gros mots que ce que son propos prétend embrasser.
C'est un jeu sur les jeux et les joueurs, effectuant un pas de côté afin de malmener et pointer du doigt nos habitudes de gameplay, avec sa dose de blague malicieuse, de second degré, de clins d’œil et de pieds de nez aux usages du hobby et une touche de folie.
Porté par un narrateur, très bien interprété, qui aimerait se savoir omniscient, le jeu offre quelques incongruités rigolotes et des surprises mais la nécessaire répétition atteint ses limites. Il peut être un temps amusant de tenter de défier le jeu mais le résultat n'est jamais très satisfaisant. C'est une expérience globale, censément inhabituelle et porteuse de réflexion, que promeut The Stanley Parable et il faut bien convenir que, concrètement, ça devient vite assez chiant. On recommence, on s'aventure sur des parcours et on adopte des comportements aberrants quand on a compris que la quête du bug et des frontières invisibles du cadre imposé est un des objectifs de cette unique et interminable partie, on débloque parfois une fin qui essaie de se montrer maligne et bizarre mais on n'est jamais soufflé.
On ne peut pas l'être à vrai dire.
Pas quand le fond de l'expérience est de montrer à quel point la quête de liberté est vaine et la vie in game est illusoire. Ca ressemble plus à un mini-jeu ou un easter egg au sein d'une production plus classique.
En tout cas, joué en 2017, ça ne me fait pas beaucoup plus rire ni gamberger qu'un Her Story ou un Gone Home que j'estime osciller entre le sympa et le petit foutage de gueule.