Tomb Raider par m4urice

Voilà le grand reboot de la série Tomb Raider. Cette fois, Lara Croft est campée par une gamine numérique à l'air de chien battu qui, malgré sa petite tête innocente, est la fusion de Rambo, Robin des bois et Dan Osman. Avec aussi quelques gènes de champion de triathlon pour courir de ouf, un zest d'Iron Man parce qu'il faut bien tuner ses flingues et une résistance au froid que je ne saurais attribuer à personne. Ah oui, et elle est aussi thésarde en archéologie, je crois. Bref, déjà, on essaye de te faire croire qu'elle va en chier, mais elle est tellement OP que de toute façon, tu sais qu'il ne peut rien lui arriver. Et même ses glapissements ("AAAHAAHAHA ON M'A FOUTU UNE FLECHE DANS LE BIDE PUTAIN J'AI MAAAAL") ne m'ont pas fait douter qu'elle arriverait au bout de l'histoire sur ses deux petites pattes arrières.

Le scénar, c'est du classique : elle arrive sur une île où son bateau fait naufrage, le caillou est maudit et habité par une tribu de punks cannibales qui veulent enlever sa meilleure copine pour la sacrifier et lever la malédiction, et le prof arriviste (son connard de directeur de thèse, je parie) va essayer de la doubler pour faire un coup médiatique. Ça pisse pas loin, mais quelque part, je m'en fous un peu.

Gameplay, maintenant. On a pas mal de plateforme pas désagréable, mais pas aussi sympa que dans les précédents. Le level design est assez peu naturel, on grille à 100 lieues les endroits où le jeu nous hurle qu'il faut passer. J'aime moyen, même si ça permet de ne pas péter un câble en tournant dans un niveau pendant une heure parce qu'on n'a pas vu la corniche où il fallait s'accrocher. Après, Tomb Raider, c'est aussi la baston, et là, on a une espèce de Call of, genre t'as 50 types qui débarquent pour se faire abattre comme des chiens à coups de pistolet, de fusil et de mitraillette. Et à coups de flèches dans le fion, aussi. Ça, j'ai moyennement aimé. Autre phase de gameplay : les énigmes. Là, j'ai trouvé que c'était pas déplaisant, elles sont correctes sans être outrageusement difficiles. Et enfin, le truc qui m'a rendu fou : les putain de scènes de chute. Lara Croft passe la moitié du jeu à monter, l'autre moitié à descendre. Mais tu crois qu'elle descendrait en prenant l'escalier ? Non, elle va descendre en défonçant la montagne sur laquelle elle se trouve, puis dévaler ce qu'il en reste sur ses fesses avec force QTE de l'enfer pour te rendre dingue en s'écrasant 3 fois sur le même rocher parce que t'as pas compris qu'il faut cliquer quand le cercle jaune passe entre les deux cercles gris. J'AIME PAS CES PUTAIN DE QTE, BORDEL. Et j'ai pas besoin de voir mon perso tomber pendant 10 minutes, j'ai compris.

Dernier truc : l'ambiance. Là, c'était plutôt bien, avec les petits documents qui permettent de reconstituer l'histoire de l'île (bon, tout le monde a l'air chaud du journal dans ce jeu, ça m'a toujours un peu perturbé) et les objets que Lara peut commenter un peu mais pas trop. C'était chouette, ça.

Donc on a : un jeu aux graphismes corrects, avec une maniabilité décente et un gameplay moitié chiant, moitié sympa. Un scénar pourri et une héroïne tellement héroïque que la caricature en devient ridicule. Un voice acting très décent en français. Ouais, finalement, c'est pas mal, mais c'est pas ouf non plus. Je l'ai fini en le rushant un peu, et je ne prendrai pas la peine d'y rejouer ou de tout finir, j'ai fait le tour. Ça mérite quand même un bon 6/10, c'était sympa.