Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, nous allons nous intéresser à un jeu en accès anticipé. Oui, je vois à ton air renfrogné que ça ne t’enchante qu’à moitié, mais crois-moi, ça ne présente pas que des désavantages.


Déjà, tu vas avoir accès à un jeu avant tout le monde, donc s’il est bon, tu pourras frimer devant tes potes. Par contre s’il est mauvais, comment dire… tu aurais peut être mieux fait d’attendre que quelqu’un le teste avant, non ? Bon, ça tombe bien, je suis là pour te dire ce que le jeu a dans le ventre.


Donc on va s’intéresser à Valhalla Hills.


De quoi ça parle ? Et bien figure toi qu’Odin, le dieu borgne vénéré par les vikings, a un fils qu’on ne connaissait pas encore, il s’agit de Leko (lego ?), le dieu de la construction (beaucoup d’humour chez les développeurs on dirait).


Odin n’est pas content et il décide de balancer tout le monde sur terre. Pour retourner au Valhalla, les Vikings devront gagner de l’honneur et franchir les portails de transferts des cartes générées de façon procédurale.


Une petite précision avant de lancer le jeu. Si tu vas dans les options, tu va voir qu’à ce stade du développement du jeu, il est disponible en « english », en « deutsch » et en « rousskii izik ». Moi qui ai du mal déjà avec le français, je suis gâté. Mais on va se débrouiller.


Alors qu’est-ce que ça donne à première vue ?


Déjà, on peut dire que le fameux Leko, dieu de la construction, a oublié en chemin Ikéa, le dieu du design, parce que l’interface n’est pas forcément au top de sa forme.


Pour connaître l’état de tes ressources, ce qui est un petit peu nécessaire dans tout jeu de gestion qui se respecte, il faut aller la chercher dans les menus. Pour savoir combien tu as construit de bâtiments, et lesquels, ben t’as qu’à les compter, feignant !


Si tu veux faire défiler la carte, tu gardes ton doigt fortement appuyé sur le bouton droit. Si tu veux la faire pivoter (je dirais de 45° vers la gauche et pareil vers la droite au maximum), une forte pression sur le bouton du milieu y pourvoira. Donc pour l’instant (j’espère que ça sera différent à la sortie du jeu), impossible de faire tourner à 360° les cartes. Compte tenu du relief, certains coins seront pour toi comme la face cachée de la lune, tu ne les verras tout simplement pas.


Ajoutons à cela que pour zoomer et dézoomer, tu vas devoir immédiatement aller dans les options du jeu, et réduire de façon très significative la vitesse de la souris, sinon tu vas attraper le mal de mer très rapidement.


Il y a deux modes de jeu.


Soit le mode normal dans lequel il faut débloquer au fur et à mesure les nouveaux unlocks (oui, je joue en anglais finalement) au cours de la progression dans le jeu, un moulin, une brasserie, les courriers, etc. C’est donc une sorte de léger tutoriel, même si certains traits particuliers du jeu, comme la circulation et le stockage des ressources, ne sont que très sommairement abordés. Pour ces points, ce sera du Demerden Sie sich, comme on dit chez nos amis allemands.


Soit le mode open dans lequel tout est débloqué. Mais le jeu te prévient tout de suite, c’est plus dur. Une fois outes les options débloquées, le jeu devient un sandbox assez agréable si tu maîtrises bien les mécaniques du jeu.


En plus, tu pourras essayer une difficulté supplémentaire, la viking way, à la sortie du jeu, celle-ci n’étant pas encore implémentée dans la version 0.11.07 utilisée pour ce test.


Les deux modes sont tout à fait jouables, mais il est vraiment recommandé aux nouveaux joueurs de passer par le mode normal pour ne pas être totalement largués par le gameplay de ce jeu, qui reste quand même assez particulier.


Les principes sont assez simples, mais la mise en oeuvre est parfois complexe, et de mon point de vue assez fastidieuse.


Tu disposes au début de chaque carte d’un certain nombre de sympathiques Vikings. Dans l’interface en haut à gauche on t’indique quelle est la population maximale que tu peux atteindre sur la carte (attention, chaque fois qu’un de tes Vikings meurt, la population maximale diminue), le nombre de soldats et le nombre de Vikings inactifs.


Toi, ton boulot c’est de poser des panneaux « à construire » sur la carte, tes Vikings s’occupent du reste. Enfin en théorie. Parce que si tu leur demandes de construire une brasserie et que tu n’a pas vérifié que tu avais suffisamment de briques en pierre, ils vont bêtement passer devant pendant des siècles, sans prendre aucune initiative.


Donc tu as compris, toi tu es la tête, eux sont les jambes.


Les cycles de production, tu vas les comprendre assez rapidement :



  • bûcheron puis maison

  • ferme puis moulin puis boulangerie

  • mine puis fonderie puis armurerie

  • etc.


Parfois, tu vas te retrouver bloqué car les Vikings n’ont pas le même sens des priorités que toi, mais pas de panique. Il faut identifier quel est le point de blocage. Par exemple il n’y a pas assez de Vikings pour construire une maison. Il est possible de désactiver temporairement la carrière de pierres par exemple, et les Vikings vont se mettre naturellement à faire autre chose. Et tout est bien qui finit bien. Après quelques cartes, tu ne pourras pas faire l’impasse sur une gestion rigoureuse des entrepôts et surtout des courriers. Une carrière en logistique t’intéresse ? Tu tiens peut être là un entraînement tout trouvé, gamification quand tu nous tiens…


Quand il va y avoir plusieurs dizaines de Vikings sur la carte, soyons francs, même si tu es un dieu de l’organisation, ça va rapidement devenir un joyeux bordel. La priorité sera toujours de faire face aux ennemis. Heureusement, le jeu va te prévenir avec une musique dramatique à base de guitares (quoi, tu n’as jamais entendu parler des terribles orchestres de guitare vikings ?) que des ennemis attaquent tes pauvres Vikings sans défense. A toi de prendre les mesures qui s’imposent.


Car la bonne idée du jeu, c’est de permettre que les camps de guerre (deux tailles sont disponibles dans les unlocks) soient repositionnables. Sauf erreur, je n’ai pas encore vu cette option avant dans un jeu de ce type. Cette fonctionnalité permet de déplacer simplement ses soldats là où on en a besoin, et c’est quand même bien pratique.


Le jeu est une succession de cartes qui se succèdent une fois le portail de la carte franchi. Pour ce faire, il faut parvenir au portail au sommet de la colline (merci les camps de guerre repositionnables) et vaincre les troupes qui gardent le portail. C’est possible soit par la force, soit par le sacrifice de diverses ressources (oui, les Vikings sont aussi des ressources), soit par une combinaison des deux. Personnellement, je ne trouve pas que cette dualité de solutions pour la victoire soit vraiment la bienvenue. Moi je préfère la force.


J’y aurais cependant trouvé une utilité si un mode campagne ou un mode défi avaient bien voulu pointer le bout de leur nez dans ce jeu. Mais pour l’instant, je n’en vois pas l’annonce (Les DLC payants eux ils sont prévus, chacun ses priorités…), et je trouve ça bien dommage. Les développeurs évoquent un mode multijoueur, on verra bien. La surprise, c’est une ambiance Halloween très sympa implémentée dans la dernière version, avec des guerriers squelettes qui t’attaquent et des cimetières. Comme les développeurs indiquent patcher le jeu toutes les deux semaines, on peut espère ce genre de petit bonus bien agréable de temps en temps (ça va être joli à Noël j’espère).


Enfin, on ne peut tester Valhalla Hills sans évoquer de ses glorieux ancêtres. Citons pour mémoire Populous, Powermonger, Settlers et Cultures.


On l’a dit, Valhalla Hills est un jeu de gestion où il faut développer son village, repousser ses ennemis et faire progresser ses Vikings, portail après portail, vers le Valhalla. Mais contrairement à ses prédécesseurs et après quelques cartes jouées, j’ai du mal à voir quelle est la plus value de Valhalla Hills par rapport aux jeux qui l’ont précédé.


Certes, il est joli, mignon, fluide, même avec plusieurs dizaines de Vikings sur la carte mais il y a peu de changements comparés aux jeux du même genre.


Tester un jeu en accès anticipé pose toujours un certain nombre de problèmes, et en premier lieu celui de la note à attribuer. Changer la note une fois le jeu sorti n’est pas vraiment l’objectif. Il s’agit donc de déceler dans un produit non fini les promesses et les risques de ce qui fera le jeu définitif. Aujourd’hui, Valhalla Hills vaut 6, et je pense qu’il les vaudra encore au moment de sa sortie, à moins que les développeurs ne sortent de leur chapeau une fonctionnalité géniale qui mettra tout le monde d’accord. Wait and see.


Cette critique est également publiée sur cooldown.fr

Clear
6
Écrit par

Créée

le 2 nov. 2015

Critique lue 2.7K fois

2 j'aime

Clear

Écrit par

Critique lue 2.7K fois

2

D'autres avis sur Valhalla Hills

Valhalla Hills
JPM-Ulti
4

Critique de Valhalla Hills par JPM-Ulti

Valhalla Hills est un petit jeu de gestion inspiré de la série The Settlers, avec des graphismes plutôt beaux et colorés, tandis que la bande son est correcte mais répétitive. La jouabilité, au...

le 6 nov. 2022

Du même critique

Constantine
Clear
10

C'est John Constantine, pauvre con !

La première fois que je l'ai vu, je me suis dit que ça allait être un nanard de plus, aussitôt vu, aussitôt oublié. La seule chose que j'ai oubliée, c'est le nombre de fois où j'ai vu ce film. 10...

le 12 mars 2011

42 j'aime

Suicide Squad
Clear
5

Y a une nouvelle grève des scénaristes à Hollywood ou bien ?

Je me suis posé cette question une bonne partie du film. De toute façon il n'y avait pas grand chose d'autre à faire. J'avais fini mon paquet de pop corn depuis longtemps et des hordes de...

le 2 août 2016

31 j'aime

5

The IT Crowd
Clear
10

A voir d'urgence, devrait être remboursé par la sécu

J'ai rarement autant ri que devant cette série. Un coup de blues, un moment de cafard ? Mattez un épisode d'IT crowd et tout ira mieux. Certifié garantie label satisfait ou remboursé... Certains...

le 12 mars 2011

31 j'aime

2