J'ai pas trop pigé la hype, mais c'est cool

Troisième branche de l'univers officieux "Xeno", l'épopée Xenoblade a démarré en 2010 sur Wii. Si les ventes du premier jeu ont été satisfaisantes à l'époque, celui-ci est vite devenu un indispensable de la console grâce à son bouche-à-oreille très positif. L'aventure du détenteur de la Monado aura accouché en 10 ans de deux suites, deux remakes et d'une apparition remarquée dans Smash Bros ou Project X Zone et la série est plus ou moins devenue la troisième grosse série de RPG Nintendo, après Pokémon et Fire Emblem.
Mais du coup, que vaut ce coup d'essai sur la 128-bits vieillissante de Big N ?



Against the odds, We choose to fight!



Xenoblade Chronicles (ou juste Xenoblade au Japon, allez savoir pourquoi les traducteurs ont été rajouter un sous-titre) nous narre l'aventure de Shulk, jeune scientifique vivant dans un village installé sur les pieds d'un géant, depuis longtemps endormi. Son peuple est en guerre perpétuelle contre les Mékons, des robots quasi-indestructibles et, un an après leur défaite, ceux-ci sont de retour et dévastent son village.
La bien-aimée de Shulk (qui l'aime mais qui n'ose pas avouer ses sentiments car le jeune homme est obsédé par ses recherches, c'est-y-pas mignon ?) est tuée au cours de l'attaque. Fou de rage, notre héros s'empare de la Monado, épée légendaire pourfendeuse de Mékons, et jure d'annihiler les robots jusqu'au dernier. Il sera accompagné de Reyn, son ami d'enfance, et recrutera un casting hétéroclite au cours de 60h d'aventures.


Sans trop en dévoiler (on joue à un RPG pour le scénario après tout), l'histoire est plaisante et bien menée. Généralement, elle est considérée comme un chef-d'oeuvre d'écriture. Je n'irais pas jusque-là puisqu'elle utilise énormément de clichés vus et revus dans ce genre d'aventure (la jeune fille en deuil, la mascotte rigolote, le mentor blessé...) et qu'il n'y a vraiment qu'un seul gros twist (allez, deux si vous n'avez pas joué à Smash Bros), mais en tout cas elle aborde des thèmes passionnants comme le libre-arbitre, le déisme ou bien sûr la soif de vengeance (qui n'est pas forcément montrée d'un mauvais oeil, ça change). Et si le casting est un peu cliché, l'écriture des protagonistes et des ennemis est efficace et donne envie au joueur de progresser et d'avancer dans le scénario.


Et quand bien même vous n'accrocheriez pas à l'histoire tant que ça (c'est mon cas après tout), un autre facteur qui donne envie d'avancer est tout simplement...l'exploration !
Car la map de Xenoblade est absolument immense. On explore les corps de deux géants au cours du scénario, et ceux-ci sont remplis de plaines bourrées à ras-bord de recoins, d'usines hébergeant des créatures de plus ou moins haut niveau, de villes aux multiples allées... Je n'ai jamais pris autant de plaisir dans ce jeu que lorsque je retournais farmer dans des zones de jeux antérieures et que je découvrais une grotte menant dans une vallée inédite, ou tout simplement des PNJ qui me donnaient de nouvelles quêtes. On est récompensé en explorant (parfois trop, du coup beaucoup d'objets inutiles s'accumulent dans votre inventaire), et c'est un vrai plaisir.
En soit, malgré le gameplay très rigide dans les phases d'exploration, on comprend que Nintendo ait embauché Monolith Soft pour sous-traiter le level-design de Breath of the Wild. Ces gars savent y faire, et certains développeurs feraient bien de prendre exemple sur eux au lieu de se reposer sur leurs acquis chaque année (je ne vise p ers o nne, cha k un f e ra a m ende h on orable).


Troisième gros point fort du jeu, ses musiques. Les musiques de combat sont toutes très dynamiques et mettent le joueur dans l'ambiance (bien que le thème de combat le plus récurrent soit probablement le plus faible de tous, dommage vu qu'on l'entend très souvent) et les musiques de l'overworld réservent par moment de jolis morceaux. Ma préférence va toutefois à l'ambiance mélancolique qui se dégage d'Engage the Enemy, une piste qui apparaît lors de certaines cinématiques.
Pour ne rien gâcher, les pistes de l'overworld comportent des versions "jour" et "nuit". Une façon agréable de varier l'accompagnement musical lors de vos explorations.



Do you wish to change it? The future?



Toutefois, Xenoblade a des faiblesses à ne pas négliger. En tout cas, certaines m'ont empêché de profiter pleinement de l'expérience du jeu.
Commençons par la moins grave, les graphismes. Si l'overworld est tout à fait convainquant (on oublierait parfois presque qu'on est sur Wii), on ne peut pas en dire autant des personnages qui semblent sortis tout droit d'un jeu Dreamcast. Pas forcément moches, mais juste très basiques dans leur modélisation et aux textures pas mal pixellisées. A chaque fois qu'un zoom a lieu sur un personnage lors d'une cinématique, on est à deux doigts du jumpscare.
C'est compensé/justifié par le fait que l'équipement qu'on donne aux personnages influe sur leur apparence. Il est donc probable que les concessions graphiques sur les modèles et visages des personnages soient dus à la volonté de ne pas briser l'immersion dans les cinématiques (et c'est tout à l'honneur des développeurs), mais c'est clairement un point sur lequel le remaster Switch fera du bien, au vu du premier trailer.
(d'ailleurs, fait amusant, j'ai commencé ma partie 2 jours avant l'annonce de ce remaster, comme ça j'étais bien salé pendant la majorité du jeu à me dire que je jouais à une inferior version)


Ensuite, le système de combat, s'ils n'est pas mauvais, prend un certain temps à être dressé. On est vite envahis par les options offertes et les indications sur l'écran, les tutoriels sont nombreux et bavards, j'ai moi-même pas encore saisi tous les mots de vocabulaire employés (tension ? kézaco ?)...
Il faudra bien une vingtaine d'heures avant de se sentir maître du terrain de jeu. Mais mieux vaut s'attendre à plusieurs morts nulles dans les premiers donjons. Après ça, tout ira bien...


...jusqu'aux Boss qui abusent souvent.
Qu'un Boss soit compliqué à battre, c'est normal, pas de souci. Mais que certains bossfights se déroulent dans une zone entourée de mares d'éther (donc toxiques si vous ou vos alliés plongez dedans) et que le Boss est tellement gigantesque qu'il vous poussera inlassablement dans ces mares, c'est pas du tout un bon challenge. Si un de vos alliés a la bonne idée de rester immobile au milieu de la mare parce qu'un ennemi le vise à ce moment-là (et croyez-moi, vu l'IA de vos potes, ça arrivera), non seulement il va crever tout seul comme un grand, mais en plus ce sera impossible d'aller le réanimer sans prendre vous-même beaucoup de dégâts. Et pour peu que vous ne lui filiez pas un soin IMMEDIATEMENT après qu'il se soit relevé, il n'aura pas le temps de sortir de la mare qu'il sera de nouveau KO. Quel bon game-design les amis.
De même, les derniers Boss ont tendance à invoquer des ennemis pour les assister. Et là, on ressent les limites de la Wii parce que un Boss géant + vos 3 personnages + 4 ou 5 ennemis, ça fait incroyablement ramer le jeu et vous passez en mode Power Point. Pas très pratique pour réagir aux QTE.



Riki's sidekicks do good!



Au final, le jeu a des défauts qui font que, si mon expérience a été plaisante, je m'attendais à mieux au vu de sa réputation. Surtout d'un point de vue du gameplay et de l'originalité de l'histoire.
Reste que ce furent 60h remplies de fun, de rage et de machins brillants à ramasser de manière compulsive. Je ne referai sans doute pas une partie de si tôt et je ne pense pas le repayer jeu sur Switch, mais je suis très curieux d'essayer les suites en tout cas.
Et puis, même si je ne suis pas le plus grand fan de l'histoire, elle contient tout de même une de mes cinématiques préférées tous jeux confondus (Attention, ENORME SPOILER, cliquez à vos risques et périls). Et rien que pour ça, je lui pardonne tout.
Sauf les lags contre le boss final et le boss-Théléssia avant lui. Faut pas déconner.


Enfin, je rajoute que j'ai joué à la version console virtuelle dispo sur Wii U, et que c'est vraiment plaisant de jouer à ce jeu sur mon Gamepad depuis le fond de mon lit. J'encourage les possesseurs des versions New 3DS et (prochainement) Switch à tenter l'expérience.

Créée

le 23 déc. 2019

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Sonicvic

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