Introduction

A Plague Tale : Requiem se déroule quelques mois seulement après les évènements du premier opus. Alors que le calme semblait revenu, le mal habitant Hugo refait surface, et les rats avec. Accompagnée de sa mère et de Lucas, Amicia se lance à la recherche d’une solution pour soigner son frère. Dans le même temps, Hugo rêve d’une île où il pense pouvoir être guéri...

Graphismes et gameplay

Il s’est passé deux ans et demi entre les sorties des jeux, et la différence se fait sentir. Requiem est très beau, et place la barre encore plus haut qu’Innocence, qui était pourtant déjà chouette. Très peu de fausses notes et tout ça avec un budget visiblement assez limité, il convient de saluer la prouesse technique. La musique est dans la lignée du premier jeu : elle est toujours aussi envoûtante.

Le gameplay reste le même, avec un certain enrichissement. L’alchimie est utilisable avec toute sorte d’armes et de projectiles, mais est paradoxalement moins au centre du jeu : là où dans le premier je devais sans cesse faire attention à mes ressources, ici au bout de quelques chapitres et avec une ou deux améliorations, je n’avais plus à m’en soucier. Amicia a grandi et est devenue plus forte : elle est capable d’encaisser un coup, voir de contrer un soldat ennemi ou même de l’étrangler par surprise. Enfin, il y a l’arbalète, une arme redoutable qui vous permettra de venir plus facilement à bout de certains ennemis.

À préciser qu’ils ont ajouté des niveaux de difficulté (ce que je trouve dommage), et que j’ai joué en normal (peut-être qu’en difficile on meurt du premier coup, je n’ai pas essayé).

Au niveau des phases de jeu, j’ai trouvé certaines énigmes assez pénibles, c’est trop scripté et du coup si vous ne faites pas exactement tel ou tel chose (parfois à un moment précis), vous êtes bloqués (et pas d’aide au bout d’un moment comme dans le premier).

Univers et histoire

Entre les graphismes, les décors, les personnages, l’ambiance, la musique ou le scénario, l’univers est toujours aussi palpable. Du côté de l’histoire, ça manque de renouvellement. On doit encore une fois sauver le soldat Hugo, sauf que là, il faut attendre un long moment (chapitre XII !) pour avoir enfin de vrais antagonistes... qui au final ne feront pas long feu. Pas vraiment de boss comme dans le premier, on passe notre temps à lutter contre les rats et/ou les soldats afin de faire progresser Amicia, Hugo et souvent un autre personnage. Le jeu est généreux (j’ai mis presque deux fois plus de temps pour le finir que le premier), mais certaines parties sont un peu trop longues (le début, et la première partie sur l’île). Heureusement, le dernier tiers, avec ses séquences impressionnantes dignes d’un blockbuster, vient rehausser le niveau.

Les personnages

J’ai toujours trouvé que l’attachement possessif, presque obsessionnel, d’Amicia pour Hugo était un peu étrange. Les justifications sont apportées grâce à l’histoire de la Macula, qui est davantage étoffée dans Requiem :

Amicia n’est pas seulement la sœur d’Hugo, elle est aussi sa protectrice.

Étant donné que les développeurs avaient la fin en tête, on peut comprendre qu’ils aient aussi voulu accentuer la relation entre les deux… Après avoir terminé le jeu, je pense qu'on n'y rejoue plus de la même façon sachant la fin.

Amicia et Hugo sont plus vrais que nature, ils sont l’essence du jeu. Au niveau des autres personnages, c’est par contre moins bien que dans Innocence : Lucas est sympathique mais trop parfait, la mère ne sert pas à grand-chose, Sophia est aussi un personnage trop lisse, qui semble sortie tout droit de Pirate des Caraïbes. Le meilleur perso reste sans conteste Arnaud : un grand gaillard tout de suite très attachant, avec un vrai développement, des qualités et des défauts.

Dommage qu’encore une fois un personnage comme ça se sacrifie à la fin : comme Rodrick du premier opus, il aurait mérité de survivre.

Et après ?

C’est la grande question. J’avais entendu dire que la fin était assez triste...

Personnellement, je m’attendais à la mort d’Amicia… mais c’est celle d’Hugo, ce qui est pire dans un sens, car tout ce qu’on a fait, ça a toujours été pour lui. Un fin tragique, mais qui reste plus positive que la fin de Basilius et Aelia, qui a provoqué la peste de Justinien.

La scène post-générique, très courte, indique que la Macula ressurgit à notre époque (elle refait surface tous les 700 ans). Beaucoup se sont interrogés sur une éventuelle suite. Pour ma part, je n’y crois pas et n’en ai pas envie pour au moins deux raisons.

La première, c’est que je ne vois pas l’intérêt de raconter la même histoire à notre époque : la finalité serait la même, et en plus on n’aurait plus Amicia et Hugo.

Quant à une suite direct à Requiem avec Amicia, ça me paraît aussi improbable. Hugo n’est plus, la Macula s’est endormie, qu’est-ce qu’on pourrait raconter ? Je ne comprend pas trop pourquoi Amicia dit vouloir partir à la recherche du prochain porteur de la Macula, puisqu’elle apparaît tous les 700 ans et que même si elle le trouvait, ça ne changerait rien avant 700 ans.

Conclusion

A Plague Tale: Requiem est une très bonne suite. Beaucoup plus sombre, plus généreux, plus long, il manque parfois d’originalité. Sa fin, vraiment triste, conclue une très grande franchise, produite par un studio français dont on peut vraiment être fier.

Quant à la suite, je n’attends pas un troisième opus mais plutôt l’adaptation en série TV qui a un énorme potentiel. Les rênes ont été confiés à Matthieu Turi : j’annonce d’emblée que si c’est réussit, on pourrait tenir là la plus grande série télé française de tous les temps.

Créée

le 10 avr. 2023

Critique lue 17 fois

Zero70

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