C’est le genre de jeu qu’on lance sans trop savoir ce qu’on va y trouver, et qu’on termine avec un petit sourire. Pas une claque, pas une révélation, mais un de ces instants doux, simples, qui tombent au bon moment. A Short Hike, comme son nom l’indique, ne cherche pas à en faire trop. Il te prend la main pour une promenade, une vraie, de celles où l’objectif finit presque par disparaître derrière le plaisir de flâner.
L’univers est minuscule, mais étonnamment vivant. Chaque recoin a son petit charme, chaque personnage croisé a quelque chose à dire, souvent avec une légèreté ou une tendresse qui fait mouche. C’est un jeu qui ne te pousse jamais. Tu peux t’arrêter, faire la course avec un oiseau, chercher des coquillages, t’essayer à la pêche ou juste grimper en silence.
C’est peut-être ça qui m’a le plus plu, cette absence de pression. Un petit monde où rien ne t’agresse, où tout semble à taille humaine, même quand tu déploies tes ailes. Pour le coup, le personnage principal doit vivre des vacances un peu déconnecté et c'est vraiment ce qu'on nous propose de vivre!
La direction artistique joue pour beaucoup dans cette sensation. Ce pixel art un peu flou, presque granuleux, qui évoque plus un souvenir qu’un décor réel. On s’y attache sans même s’en rendre compte. La musique aussi, discrète mais juste, qui vient souligner les moments sans jamais les prendre en otage.
Mais voilà. C’est court, évidemment. Une fois la promenade terminée, il ne reste pas grand-chose. J’y repense avec affection, mais sans élan. Comme une carte postale qu’on a aimée recevoir, mais qu’on ne relira pas forcément. Il manque peut-être un moment plus fort, un pic émotionnel, une vraie empreinte. Ça reste une belle bulle, mais qui éclate vite une fois qu’on en sort.
C’est beau dans ce que ça tente, honnête dans ce que ça propose, et généreux à sa façon. Un jeu qui ne cherche pas à impressionner, mais qui arrive quand même à toucher, juste ce qu’il faut.