C'est triste à dire mais ce Alice était voué à l'échec commercial et critique dans le paysage du jeu vidéo actuel.


American McGee's Alice:
Je n'avais jamais fait le 1er épisode, je l'ai découvert en lançant le titre disponible avec Alice Madness Returns. Rien ne m'avait préparé à une telle claque, certes le jeu est techniquement daté malgré la conversation HD qu'on nous propose ici, mais artistiquement ça reste monstrueux. On plonge dans l'esprit torturé de Alice, elle qui a perdu sa famille lors d'un incendie. Chaque niveau est un délice en matière de game design et d'ambiance, et dieu que ça fait du bien d'avoir un jeu de plates-formes qui réclame de la précision. On sent bien que c'est un titre de 2001 très clairement et j'étais à fond dans le trip rétro. La jouabilité se rapproche de celle de Max Payne sur PC avec une vue à la troisième personne figé à l'arrière du personnage, ça se joue presque comme un pur FPS quoi et c'est plutôt bien adapté à la manette je trouve. Un très grand titre qu'on vous fait découvrir ici donc, je comprends pourquoi il avait une si bonne réputation.


Alice Madness Returns:
Il est préférable de commencer par le 1er, en effet les retrouvailles avec l'univers de Alice et ses personnages rajoutent beaucoup à l'expérience de ce second épisode, il y a quelques clins d'œil à l'original dans les décors. On retrouve les vielles machines contre qui on se battait en ruine dans certains coins. Le scénario est très important dans ce Alice, plus encore que dans le 1er, dans un sens il me rappelle un peu la force qu'avait Silent Hill 2, celle d'aborder des sujets graves sans en rajouter des tonnes à tout va pour que le joueur comprenne bien ce qui se passe. C'est donc plus subtil comme sur Silent Hill 2 et ça fonctionne à merveille. Rien n'est gratuit, rien n'est là pour taper dans l'œil du joueur, ne vous attendez pas à ce que le jeu vous fasse subir des images d'une extrême violence car il y en a pratiquement pas. Même l'ambiance n'est pas si sombre que ça, le jeu est plutôt dans un rythme nostalgique et coloré, bercé par des larmes, en témoignes les morceaux magnifiques qui accompagnent chaque chapitre. On a l'impression de ne jamais avancer et d'être perdu dans un monde très vaste, c'est ce que ressent Alice qui tente de rattraper ce train en colère qui détruit peu à peu tout l'univers qu'elle s'est crée ainsi que ses souvenirs. A travers les vastes paysages Alice et le joueur avancent et retrouvent petit à petit les fioles de souvenir qui mis bout à bout donnent un sens aux mystères et à tout ce qui se produit.


Gameplay:
Ce Alice possède un goût assez bizarre, en effet ce jeu semble venir d'un passé lointain tout en proposant des éléments de modernité, notamment dans le système de combat qui est terriblement nerveux. D'ailleurs on va commencer par ça, le jeu propose plusieurs armes, selon les ennemis en face il faudra naviguer dans son arsenal pour en venir plus facilement à bout. Le jeu propose aussi des pouvoirs tel que l'esquive par exemple. Là où ce Alice est loin des standards actuel c'est au niveau des phases de plates-formes qui sont à des années lumières de ce qu'on peut bouffer sur les derniers Prince of persia, Assassin's Creed etc. Ici pas de mûrs invisibles, pas de personnage qui se colle aux décors pour pas frustrer le joueur. Non c'est de la pure plates-formes à l'ancienne et je dois vous avouer que j'ai trouvé ça bien bon. Surtout sur le chapitre 4 et 5. Je vous rassure on ne recommence pas un chapitre complet si on se foire, le jeu vous ramène non loin. Le réel défaut du titre c'est dans sa faible capacité à renouveler ses mécaniques de base, on doit tout au long utiliser des boutons, levier et champignon pour avancer. Assez répétitif donc à ce niveau là, le level design est heureusement plus inspiré surtout sur la fin. Les développeurs tentent des phases uniques, comme ce passage en 2D par exemple qui est réussit, mais ce n'est pas forcément le cas des autres.


Technique et visuel:
Les textures sont décevantes et il y a quelques petites baisses de frame rate avec tearing sur quelques rares combats. Heureusement le jeu reste propre au niveau de l'image avec l'utilisation du MLAA sur PS3. C'est pas honteux mais pouvait mieux faire très clairement. Heureusement l'aspect graphique reste grandiose malgré les lacunes technique. Comme dit plus haut le visuel est là pour soutenir les propos de l'histoire. Je regrette quand même l'encodage merdique des vidéos.


Audio:
J'ai déjà parlé des musiques plus haut, pour ce qui est du doublage la version française est d'un bon niveau. Du coté des bruitages c'est super nerveux sur les combats.


Conclusion:
Alice Madness Return est une totale réussite artistique, c'est un titre mature car il permet au jeu vidéo de traiter des sujets qu'il n'a pas l'habitude d'aborder. Il le fait avec beaucoup de sensibilité, sans exagération tout en privilégiant ses personnages et leurs émotions. Lorsqu'on voyage dans les 5 chapitres du jeu on ne le fait pas pour tuer des méchants où libérer un monde du mal, non on le fait pour aider Alice à comprendre pourquoi et à découvrir la vérité. Comment? En cherchant les secrets pour recoller les morceaux. Pour ce qui est du game design il est dommage qu'on ne retrouve pas l'inventivité du 1er opus, mais malgré tout ça reste un pur plaisir à jouer avec des sensations que je ne pensais plus revoir en 2011.


Les plus:
- L'histoire.
- La jouabilité.
- L'ambiance générale.
- Les musiques.
- American McGee's Alice.


Les moins:
- La technique.
- Certaines mécaniques de gameplay qui reviennent tout le temps.
- Certaines phases secondaires ratées.

Créée

le 24 août 2011

Critique lue 406 fois

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Kain

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