Anarchy Reigns
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Anarchy Reigns

Jeu de Platinum Games et Sega (2012PlayStation 3)

Sans mentir, je l'aurai attendu celui-là ! Disponible l'été dernier au Japon, repoussé en 2013 pour l'Europe et les States, il va sans dire qu'il se sera fait désirer, même si jusque là il s'était fait assez discret...

Bon parlons peu, parlons bien. Titre développé par Platinum Games, on ne s'attend donc pas à un jeu de simulation agricole du type CityVille. Vous en doutez encore ? Après MadWorld, Bayonetta, Vanquish ?! Hum... Dans ce cas je ne peux plus rien pour vous, il ne vous reste plus qu'à résoudre les 153 énigmes du Professeur Layton et La Boîte De Pandore, pour la troisième fois.
Mais voilà réellement ce qu'est Anarchy Reigns (Max Anarchy au Japon) : du bourrinage intensif, de la violence gratuite (disons plutôt en promo : 30€ c'est pas si mal pour un jeu comme celui-ci), de la testostérone à l'état pur et un véritable chaos primaire à la troisième personne !

Je m'étendrai plus sur le multijoueur, car c'est là le gros avantage et la pierre angulaire de ce titre. Il faut par ailleurs savoir que le multi se joue en ligne, sans possibilité de partie locale ni écran splitté, un inconvénient de taille il faut l'admettre.

On nous offre donc un menu multi somme toute classique et comme on pouvait le voir dans SoulCalibur V ou Tekken 6, recherche de parties selon votre classement, partie rapide, selon votre continent, etc, etc... De ce côté-ci rien de neuf. Par contre, ce sont les modes de jeu qui surprennent un peu tant ils sont diversifiés : on trouve des matches en cage entre deux joueurs, des battles royales à 16 et des survivals à 3, mais aussi des combats aérien à dos d'hélicoptères comme dans le solo et des parties de football américain plus que musclé ! Bref, autant dire qu'on a pas de quoi s'ennuyer... Sachant qu'on ne commence qu'avec six personnages (7 pour ceux qui ont la version + avec Bayonetta), et que le reste se gagne en augmentant de niveau multijoueur ou en les débloquant dans le mode campagne.
Une fois votre perso choisi (aucune personnalisation ceci dit, juste la couleur que l'on peut changer dans certains modes), vous pouvez lui désigner une compétence spéciale qui améliore ses dégâts en combos normaux, en attaques dévastatrices, ou le régénère progressivement, et j'en passe. Là aussi : plus vous massacrerez d'ennemis, plus vous débloquerez des compétences.

Maintenant le gameplay. Clairement, le but est d'engranger le maximum de points, que ce soit en marquant des buts, en capturant le drapeau ou en éliminant le plus d'ennemis. Les points sont tout le temps renseignés, quelles que soient vos actions, ainsi qu'à la fin de chaque matches, où des récompenses sont attribuées selon les actions réalisées.
L'attribution des touches sur la manette (ici en l’occurrence PS3) est très bonne, sachant qu'on a pas d'actions complexes à réaliser, le jeu mise plus sur votre réactivité et votre rapidité qu'autre chose : on se retrouve avec des combos d'attaques rapides mais basiques, des combos d'attaques puissantes mais lentes (le mix entre attaque rapide et puissante est possible, ça donne un éventail plus fourni), différentes prises (au sol, par derrière ou face à l'opposant), une touche qui vous permet de sortir votre arme ultime et de faire des combos spécifiques ou une attaque ultime très puissante (possible uniquement si votre jauge est remplie au préalable).
Autre ajout significatif : votre personnage peut entrer au bout d'un moment en mode Ravage. Il s'agit d'une autre jauge qui se remplit au fur et à mesure et qui est visible par l'aura ignescente autour de votre perso. Comme dans un bon vieux DBZ Budokai, ce mode va vous permettre de décupler vos forces et de charger vos adversaires tel des bêtes enragées jusqu'à ce que mort s'en suive, ou va vous faire entrer dans une interaction spécifique avec votre adversaire si lui aussi est en mode Ravage. Et là, autant vous dire que la comparaison avec DBZ est peu dire : les opposants s'envoient une volée de coups de poings/pieds à une vitesse fulgurante, où le vainqueur est celui qui appuie sur la bonne touche le plus rapidement possible. Un état de Super Saiyan qui fait vite pleuvoir les points !
La maniabilité est bonne, votre perso n'est ni trop lent, ni trop rapide (surtout si il est en train de porter un monte-charge pour venir le lancer à la face d'un adversaire). Le saut est peut-être un peu lourdaud mais vous permet au moins d'effectuer de sympathiques petits combos depuis les airs. Pour ce qui est de l'aspect "chaotique" des matches disputés, c'est peu dire. Chacun va frapper comme un bœuf dans tous les sens, selon les capacités de son perso. Vous allez donc vous en prendre plein la figure dans les modes où les joueurs sont nombreux, vous allez voir des pneus qui volent dans tous les sens, accompagnés de jolis bidons d'essence et peut-être même si vous êtes chanceux de carcasses de voitures. En résumé, oui, c'est un bordel sans nom, mais on est loin des batailles rangées de l'Empire Romain ou des champs de bataille moyenâgeux. C'est même cette anarchie ambiante qui donne du "charme" au jeu.
Pour ce qui est des arènes, c'est pour moi un atout de ce jeu : l'étendue des cartes. On évolue dans de véritables secteurs entiers de villes ou d'environnements qui sentent bon la touche post-apocalyptique (on traverse Chinatown, la ville ravagée d'Altembra, on se bat même sur un porte-avion géant). Selon le mode de jeu choisi, l'arène change en conséquence, ce qui est logique. Du coup, c'est pas très coloré (hormis les zones typées Chinatown), c'est plutôt morne, mais c'est le parti-pris du background où l'humanité est en déclin dans un monde qui sort de guerres nucléaires et bactériologiques sans précédentes...

Mais ça ne s'arrête pas là ! Car en effet les arènes proposent leur lot d'interactions, c'est ce qui fait en partie la dynamique de ce jeu. En pleine partie donc, on vous indique que des évènements se produisent. Vous avez droit à une invasion d'ennemis à telle ou telle position, à des bombardements sur toute la zone, un gaz toxique qui se répand dans toute une partie de la carte, des catastrophes naturelles variées pour le plaisir de tous et même la formation de trous noirs ! Pour le coup, ils se sont lâchés les développeurs !
Second point, il arrive que des avions larguent des armements, indiqués sur votre carte, ces caisses vous donne des équipements plus qu'utiles : fusil de sniper, générateur de bouclier, mines antipersonnelles et - oui mesdames et messieurs - un lance-roquettes ! En clair, on vous livre tout un arsenal de guerre qui se révèle vite efficace pour dézinguer vite-fait un gêneur ou semer la destruction dans toute une zone. Mais les bonnes choses ne durent qu'un temps, et les charges d'armes varient selon leur puissance, aussi vous ne pourrez pas vous trimballer un bazooka durant toute la durée du match (encore heureux vu les dégâts de ce truc). En outre, ces armes rajoutées sont facilement accessibles via les touches directionnelles de votre manette.

Maintenant, petit point bref sur le mode campagne, le solo de ce jeu. Basiquement, on nous explique et nous montre un monde où la règle du plus fort est revenue à la suite de conflits qui ont dévasté la Terre et qui ont transformé de manière draconienne les humains. Ces derniers ont trouvé un moyen de limiter les dégâts, mais on voit que c'est le chaos le plus complet. Eh oui, on peut difficilement faire plus efficace : ce jeu personnifie absolument tous les aspects de son titre.
Bref, le mode solo n'est clairement pas transcendant, il peut être rebutant même (devoir se retaper des missions pour débloquer les suivantes à l'aide des points gagnés, hem...). Le jeu a tout de même le mérite de proposer une histoire qui tient en haleine des heures durant, aussi peu entrainante soit-elle, mais vue de deux côtés, par deux personnages aux objectifs similaires mais aux mœurs différentes. Prenez ce mode comme un didacticiel géant pour vous aguerrir dans le multi.

Dernière partie que je vais traiter, mais pas des moindres : la bande son. Outre l'ambiance sonore qui renforce le côté chaotique, il n'y rien à redire là dessus et les doublages français sont assez bons, je vais m'attarder sur la musique. C'est tout bonnement génial ! A l'image de MadWorld qui nous proposait déjà des morceaux rap/hip-hop underground voire rock, on retrouve ici des artistes ayant déjà participé à la bande son du jeu (Ox, Bandy Leggz, Sick YG, Doujah Raze) accompagnés par de nouvelles têtes (pas si nouvelles remarque : on a carrément une track de Dilated Peoples !) qui vont reproduire ce style et le pousser dans ses retranchements. On a droit ici à des morceaux bien "bad-ass", du gangsta-rap, du hip-hop, du punk-rock... Qui viennent booster chacun leur tour le rythme déjà effréné du jeu, et renforcer son ambiance totalement anarchique et l'identité "West Coast-gang de rue" qui en ressort.

Voici donc un titre que je conseille vraiment, car le plaisir online est vraiment au rendez-vous et doit se déguster sans modération, mais à une condition particulière : si et seulement si vous aimez étriper joyeusement votre voisin à l'aide d'un panneau d'indication que vous lui enfoncez gentiment dans le crâne tout en sifflotant et martelant votre pauvre manette déjà à bout de souffle.
Malgré un solo qui fait plus office de préparation au multi qu'autre chose, quelques rares problèmes de caméra/centrage du personnage, je peux vous assurer qu'on prend rapidement son pied. Ah dernière chose, j'ai souvent vu des personnes qui râlaient sur les graphismes de ce jeu. Personnellement je trouve qu'ils sont corrects pour ce que le jeu propose comme animations/interactions et liberté, et j'irai même jusqu'à dire que ce ne sont pas les prouesses visuelles qui font tout un jeu, mais plutôt le plaisir que l'on en retire ! (Regardez ces abominables Call Of qui se vendent à la pelle, ils sont beaux vous croyez ?)
Sur ce, je rends l'antenne, à vous les studios !
kingKuistre
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le 15 janv. 2013

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kingKuistre

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PekJB
7

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