Vrai retour aux sources ou simple Mirage ?

Un retour aux sources ? C’est ce que promet ce nouvel opus Assassin’s Creed Mirage. Avec une sauce RPG qui commence à lasser les joueurs, surtout après un Valhalla très ennuyant et long pour ne rien raconter, au point d’en finir soporifique, Ubisoft Bordeaux nous propose une suite/préquel voulant se concentrer sur les fondamentaux de la série. Alors, est-ce que le pari est tenu ?

Assassin’s Creed Mirage réussit plus ou moins ce pari avec encore de très bonnes idées et une volonté de reconquérir certains fans de la licence, mais qui à son habitude, va comporter son lot de points négatif déjà présent sur la trilogie Origins/Odyssey/Valhalla.

Tout d’abord, j’ai trouvé l’histoire au plus basique possible, proposant une quête sans importance, et qui n’aura aucun effet sur l’évolution de notre personnage. Ajoutant ainsi un panel de personnages secondaires peu attachants qui accompagnent les aventures de Basim. On va donc suivre les débuts de Basim dans la confrérie de Ceux qu’on ne voit pas, personnage qu’on a déjà pu apercevoir dans Valhalla, bien plus âgé. Et le problème est que Assassin’s Creed Mirage se situe à la même époque que Valhalla, et va donc suivre un cheminement scénaristique assez complexe comme son prédécesseur, sans pour autant apporter une lecture bien plus simple aux joueurs. Surtout que la mise en scène, totalement datée, n’aide pas à rendre le récit plus appréciable. Quant à Basim, c’est un protagoniste sympathique à suivre (bien plus qu’Eivor), mais loin d’un Ezio Auditore niveau charisme.

Concernant son contenu, le jeu va donc proposer son histoire principale ainsi que des contrats faisant office de quêtes secondaires, mais aussi quelques collectibles à récupérer. La durée de vie est donc bonne (compter entre 15 - 20h, voir plus comment vous jouer). La récolte des collectibles est même appréciable par moment, vu le nombre extrêmement restreint par rapport à l’overdose des objets à ramasser sur Assassin’s Creed Valhalla. J’aimerais quand même saluer le studio concernant le choix d’un prix de vente plus faible par rapport aux autres types de jeux AAA qu’on trouve sur le marché en ce moment, sachant que cet opus est assez court, et était à la base, pensée pour être une extension de Valhalla.

Concernant son approche par rapport aux origines de la licence, c’est du très très bon ! Déjà c’est un plaisir de pouvoir à nouveau se balader dans une grande ville, parcourir les toits des différents bâtiments de la superbe ville de Bagdad, dont j’ai été très agréablement surpris par son immersion et sa beauté. De même pour les missions, bien plus orienté infiltration et assassinat, proposant aux joueurs plus ou moins différentes manière d’atteindre notre cible. Et puis de retomber dans un contexte historique basé aux Moyen-Orient, avec un fort accent sur la culture musulmane de l’époque, ont a juste envie de voyager !

Le gameplay reste quasi inchangé par rapport aux opus précédents, bien qu’il soit bien plus orienté infiltration, proposant au joueur moult outils comme les couteaux de lancé, ou bien les fumigènes. Cependant, je trouve le jeu bien trop simple, même en difficulté max. Les accessoires sont très, voire trop efficaces, de même que les combats, se résumant à réussir une parade et contre-attaquer. Idem avec l’ajout de la fameuse compétence qui permet à Basim de se téléporter sur plusieurs ennemies, c’est rigolo mais enlève toute difficulté aux phases d’infiltration. Le parkour est lui aussi assez décevant, même s’il est bien plus appréciable grâce à un environnement propice à ce genre de déplacement. Mais le personnage est lent et lourd comme Eivor, marquant des arrêts tout seul devant des petits obstacles ou ne saute pas dans la direction souhaitée. On est loin de la légèreté et de la fluidité du parkour d’Assassin’s Creed Unity...

Enfin, il faut parler de l’animation, de la mise en scène et des modélisations de visage totalement dépassées ou voir quasi inexistantes. C’était déjà une critique que j’avais pointée sur Valhalla, mais en 2023, ce n’est plus possible d’utiliser ce genre de moteur. Les animations hors cinématique sont d’une rigidité absolue, voire inexistante, donnant aux joueurs des magnifiques champ contre-champs pour les dialogues avec 0 expression faciale. Des transitions sont utilisées comme cache-misère, par exemple quand Basim doit enlever ou mettre sa capuche. Mais aussi des problèmes de ragdoll, et autres bugs en tout genre. J’espère vraiment que les studios s’occupant des prochains opus se pencheront sur un autre moteur bien plus performant, ou tout simplement un meilleur travail sur le peaufinage des animations et de la mise en scène. Passé de Cyberpunk 2077 : Phantom Liberty à Mirage, la différence est plus que flagrante sur ce genre de finition.

Enfin comme à chaque opus de la licence, surtout que la dernière trilogie, la bande son est incroyable ! Brendan Angelides nous propose des sons à l’ambiance orientale, tout en se mêlant à des vibes electro pour un résultat envoûtant ! Je dirais même que la petite touche électro fait un peu penser à la bande son de Unity par moment. Et puis le thème Ezio’s Family version Mirage, les émotions tout simplement !

Conclusion

Les bons points :

• La ville de Bagdad
• Accentuation du gameplay d’infiltration
• Une carte de jeu bien pensé
• La durée de vie très correcte
• Une bande son magnifique

Les mauvais points :

• Un récit peu convaincant
• Des personnages secondaires très oubliable
• Mise en scène inexistante
• Animations des personnages plus que daté
• Un parkour trop peu fluide

Assassin’s Creed Mirage arrive tant bien que mal, à nous faire oublier Valhalla, et la trilogie RPG pour se focaliser sur les fondements de ce qu’était la licence à l’origine. Malgré une ville savoureuse à explorer, un gameplay très orienté “assassin” et être au cœur d’un récit en partie consacré à la cause de Ceux qu’on ne voit pas, le jeu regorge de lacunes techniques, scénaristiques et d’autres bugs en tout genre, déjà présents sur les anciens opus, gâchant donc l’ensemble de l’expérience. Ubisoft devrait cependant se méfier d’un autre jeu qui, à mon sens, est un bien meilleur “Assassin’s Creed” que les derniers titres sortis, un certain Ghost of Tsushima.