Un misthios en vadrouille

Pour les extensions d'Assassin’s Creed Odyssey, Ubisoft adopte un modèle épisodique prévu sur deux arcs narratifs de trois épisodes chacun. La première aventure s'intitule "l'Héritage de la première lame" et met en scène un personnage emblématique connu comme celui qui fit le premier usage de la lame secrète : Darius.

Pour commencer, Darius est un personnage très important de l'univers Assassin's Creed, il est considéré comme celui qui fit le premier usage de la lame secrète. Ce fait légendaire lui a permis de figurer parmi d'autres assassins célèbres dans la Crypte de Monteriggioni que nous pouvons visiter dans Assassin's Creed II, entre autres au côté d'Altaïr Ibn-La'Ahad et d'Amunet. L'histoire de cette extension se déroule de longues années après l'assassinat du Roi Xerxès commandité par Darius, on y rencontre le Proto-Assassin à un âge avancé qui nous explique que l'Ordre des Anciens, une puissante société secrète, sévi dans l'ombre et tente de gouverner le monde. Cependant, contrairement au titre explicite de cette extension, il n'est jamais réellement question de parler de Darius ni de sa lame secrète. En dehors de quelques récits contés par Darius lui-même, la narration se concentre une fois encore sur la traque et l'assassinat des membres essentiels de ces proto-Templiers d'une manière identique à celle du Culte de Kosmos. Quoi qu'il en soit, on constate qu'une fois encore un pan majeur de l'histoire de la confrérie est traité dans une extension et non dans le jeu de base en plus d'être modérément développé.

Ensuite, l'Héritage de la première lame se déroule sur la même map que le jeu d'origine et donc dans des régions déjà visitées. L'absence de nouvelles zones à explorer ne permet donc pas un dépaysement, tandis qu'elle provoque également un recyclage des activités de chaque région. Concrètement, dans la lignée de ce que l'on a déjà vécu dans l'expérience principal, il va falloir s'armer de courage afin de venir à bout d'une aventure composée essentiellement d'activités fastidieuses. L’extension se noie dans d'interminables quêtes similaires où il faut vider des camps, assassiner nos opposants, ou récupérer des objets. L'histoire même du jeu n'est qu'une modeste motivation puisque l'ensemble manque cruellement de profondeur d’écriture en plus de traîner une impression de déjà-vu.

En somme, l'Héritage de la première lame n'a que peu d’intérêt. L'occasion n'est pas saisit d'enrichir le lore ni en développant le personnage de Darius ni en faisant de la lame secrète un élément essentiel de l'intrigue. Qui plus est, Ubisoft se contente de recycler les activités déjà redondantes d'Odyssey afin de les calquer dans son extension. De l'intrigue de l'Ordre des Anciens similaire à celle du Culte de Kosmos , en passant par la multiplication et le renouvellement des camps à s'occuper, jusque dans le déroulement des quêtes. Ubisoft priorise ainsi la durée de vie, même ennuyeuse, à la qualité.