J’adore les walking simulators. J’aime les univers étranges et un peu inhospitaliers. J’apprécie les jeux qui n’expliquent pas grand-chose, et les objectifs vagues — voire inexistants — ne me dérangent pas. Sur le papier, ce truc avait donc tout pour me plaire. Mais ce ne fut pas le cas. Après y avoir brièvement réfléchi et être redescendu de l'anxiété induite par le jeu, je crois désormais savoir pourquoi. Tentons donc une explication de l'échec que fut ma rencontre avec ce jeu. BABBDI tente très, très fort, d’avoir une âme, mais cela sans que son monde oppressant, sa laideur assumée et son approche minimaliste du gameplay ne parviennent à laisser un quelconque espace pour réellement en développer une.
Le résultat ? Une simple « ambiance » sans substance. Un mood. Cela ne serait pas un problème si l’univers proposé avait quelque chose à dire. Mais ce n’est pas le cas. Aucun but ici, pas même caché ou métaphorique. C’est un simulateur de banlieues brutalistes moches — et ayant grandi dans ce genre d’endroits, je n’y trouve aucune poésie. Désolé... Ce n’est pas esthétique à mes yeux, juste oppressant et chargé de mauvais souvenirs. Le jeu s’évertue à être triste et opaque, en vous rappelant sans cesse que le jeu n’est rien de plus que… des VIBES. Et si ces VIBES vous parlent, comme c’est le cas pour la majorité écrasante des avis Steam, vous l’adorerez probablement. Pour moi, c'est juste l'angoisse. Je ne veux pas décourager qui que ce soit d’essayer. Ce n’est pas un mauvais jeu, ni un projet paresseux. Il n’est simplement pas pour moi. Quand un jeu est à ce point désespéré et désespérant, j’attends au moins que ses créateurs aient une intention derrière ce néant dépressif. Mais ici, de ce que j'ai pu voir, il n'y a rien. Seulement quelques objets, des bâtiments gris, des personnages laids aux interactions limitées et artificielles qui ne sont jamais à la hauteur de leurs inspirations Lynchiennes et finalement assez plats, un gameplay maladroit, deux-trois mécaniques alambiquées… et bon courage : "fuyez BABBDI !", implore la "quête" principale... Ok, et bien voilà, j'ai fui Babbdi. Vraiment, je voulais aimer ce jeu. Je suis toujours à l’affût de pépites indés françaises. Mais je ne peux pas me mentir : je ne me suis pas amusé, loin de là, et je n'ai pas non plus réfléchi à quoi que ce soit. Dans un monde oppressant et anxiogène mais dénué de sens ou de direction, une fois sorti de la ville de Babbdi, que faire de plus ? J'ai instantanément perdu tout intérêt pour le jeu. Deux heures après son installation, il était déja désinstallé - et il le restera.