Batman: Arkham Asylum par Memento

Comme beaucoup, je ne suis pas particulièrement fan de Batman en particulier, et des comics en général. En ce sens, le jeu a été une bonne surprise puisqu'il m'a permis de retrouver ces personnages excessivement lointains, que j'avais sans doute découvert à l'occasion de la première trilogie, puis redécouvert en partie avec la nouvelle, même si elle est d'orientation différente.

Toutefois j'ai adoré mettre les pieds dans Arkham et découvrir la folie des lieux, le doublage français extrêmement solide renforçant la crédibilité de l'univers. La voix du Joker est d'ailleurs un véritable appel d'air : toujours lointain mais toujours cynique, bourré d'humour, ce dernier conspue ses hommes - derrière micro et caméra - à chaque nouveau tableau d'être incapable d'attraper l'homme chauve-souris. Il leur ordonne de vous attraper, se moque de "Batouuuu" et puis au fil des victimes ingénieusement cumulées (au gré des déplacements silencieux du héros), il se résigne, leur dit : "vous n'aviez aucune chance". La mise en scène est véritablement un modèle du genre !

Le jeu est en fait un savant équilibre entre jeu d'action brutal pendant les scènes de bagarre, jeu d'exploration et jeu d'infiltration. Chacun de ces "paradigmes" est extrêmement bien ficelé si bien que malgré l'aspect parfois quelque peu redondant, les limitations de plus en plus importantes et la découverte de nouveaux gadgets compensent largement cette modeste lacune. On se trouve d'ailleurs dans un open world somme toute assez limité mais qui permet de progresser à son rythme et de revenir à certains endroits pour dénicher des énigmes et autres mystérieux messages.

Arkham Asylum est un excellent jeu d'aventure, noir, et qui nous isole sur une île en la charmante compagnie de criminels, assassins et autres dégénérés chroniques. La finalité de l'intrigue taraude le joueur à mesure qu'il avance dans l'histoire, et celle-ci prend une forme assez inattendue. On se dira quand même qu'il n'est pas à mettre entre toutes les mains, l'alternance des phases de jeux ne seyant guère aux fans bourrus d'action, tout autant qu'à ceux préférant la - très relative - finesse d'un Sam Fisher.