Quand Bruce se prend pour Samus

C'était une soirée comme toutes les autres, Teddy buvait son café au diner, Jackie regardait sans doute un talkshow quelconque avec son mari, et Batman capturait, une fois encore le Joker. Sauf que, réalisant que le jeu n'avait même pas encore commencé, il décide de rester avec les gardes de l'asile, afin de s'assurer du bon déroulement du scénario, et là, comme on ne s'y attendait pas du tout, le joker prend contrôle du centre de détention, et plus généralement de l'île toute entière. Commence alors une très longue nuit dont seul notre héros détient le secret, et c'est là que le jeu commence réellement.

Même si vous n'avez pas fait le jeu, vous en avez forcément entendu parler, ne serait-ce que par ce système de combat, vif, intuitif et nerveux, et que plus personne ou presque ne peut s'empêcher de copier de nos jours, et ça paraît complètement logique, après tout, les affrontements sont pêchus et parfois intenses, alors que le principe est tout simple, mais pas simpliste pour autant, puisque tout est basé sur un système de contres, et de ripostes. Les combats classiques occupent alors une très importante place dans le gameplay du jeu, côte à côte avec les séquences dites « prédateur », où la chauve souris très haut perché élabore une stratégie pour se défaire de ses ennemis de façon discrète, même si souvent il s'avère compliqué de vraiment n'être qu'une ombre, on se contente alors, la plupart du temps, d'assommer un criminel, de remonter sur son perchoir, d'en assommer un autre et ainsi de suite. Ça peut paraître ennuyant de prime abord, mais la satisfaction lorsqu'on pacifie une salle sans que l'ennemi ne se rende compte que le Batman est là, quelque part, est totale.
A cela s'ajoutent des combats de boss peu inspirés, largement rattrapés par des phases d'exploration tout à fait convaincante. On est en effet libre de visiter l'île de fond en comble, et d'y revenir par la suite pour accéder à une zone jusque là inaccessible en raison d'un gadget pas encore débloqué, les fans de Metroid ne seront pas dépaysés donc. Aussi, une fois le scénario bouclé, l'aventure ne s'arrête pas pour autant, puisque l'homme-mystère s'est amusé à disposer un peu partout des trophées et des réponses d'énigmes complètement introuvables si l'on n'a pas compris le système, consistant à scanner un élément du décor identifiable par une vague indication du style « Tweedle dum et Tweedle dee l'ont vu... peux-tu le voir ? » ces trucs à trouver permettent de débloquer tout un tas de bonus, comme des figurines de personnages (mon péché mignon), ou encore des cartes de défis.

Pour ce qui est de l'habillage du jeu, eh bien le travail est tout à fait convaincant, en effet, si le jeu a pris un tout petit coup de vieux, il reste quand même agréable visuellement grâce à une ambiance dark gothique parfaitement maîtrisée et sale, amplifiée par l'utilisation du même moteur graphique que Bioshock, permettant ce rendu un peu crasseux des environnements. La bande-son est quant à elle un peu décevante, puisque aucun theme ne reste en tête, elle accompagne bien l'action sans jamais s'avérer mémorable (y aurai ptet eu un point de plus si y avait eu le theme de Danny elfman). Par contre la VF elle est réellement de qualité, les voix sont vraiment bien dans le ton, et on retrouve quelques doubleurs connus. Pour ce qui est du scénario, j'avoue ne pas avoir adhéré plus que ça, on a là un Batman qui fait du Batman, et qui donc, casse des bras, et réintègre tous les bad-guys possibles et imaginables dans leurs cellules. J'émettrai aussi un bémol concernant les scènes de l'épouvantail, qui, même si elles sont excellentes, sortent un peu de nulle part dans mes souvenirs.

En reste un jeu très satisfaisant, et réellement plaisant à faire, avec d'énormes qualités, mais malheureusement quelques défauts, qui n'empêchent heureusement aucunement de savourer cette aventure qui révolutionna quelque peu le jeu vidéo avec son système de combats.