Du rythme, du sang et de la sueur
Et si vous pouviez écraser un ennemi avec autant de classe qu'un spécialiste du "douchage" façon South Park ? Les concepteurs d'Iridium Studios offrent un mélange étonnant : combiner l'agilité de Dance Dance Revolution avec les caractéristiques d'un RPG (combats de monstres, gain d'expérience, récolte d'items), le tout dans une ambiance "hype".
Ky, le jeune héros au sweat à capuche trop grand, se réveille dans un complexe inconnu, où sa seule interlocutrice, Naia, le dirige de niveau en niveau sans accroc (ou presque). Chaque étage est composé de trois monstres aux différents thèmes musicaux, qu'il faut anéantir pour récupérer des objets. Ces derniers servent de matière première à la création de nouvelles armes, sorts, ou bien de la clé pour accéder au niveau supérieur, gardé par un boss. L'expérience accumulée durant les combats détient un second rôle, synthétiser des objets selon un pourcentage de réussite : plus les points d'expérience sont distribués à la synthèse, plus les chances d'obtenir un item seront grandes. Attention donc à ne pas élever la barre trop haut (pas plus de 65%), au risque d'être beaucoup trop faible pour le boss suivant.
La grande force de Sequence se niche dans le rythme : les mouvements fléchés à la DDR reflètent exactement la chanson jouée, ce qui évite de marteler naïvement ses touches pour gagner la partie. De quoi faire agiter les pieds ! La difficulté et la vitesse de défilement sont réglables à partir du troisième niveau, histoire de bien se faire la main avant d'oser tenter le mode expert, éreintant.
On oubliera rapidement la trame, digne d'une fan-fiction de Final Fantasy VII d'un ado de quinze ans, qui nous oblige à défoncer la touche "skip" pour éviter de faire la danse du facepalm à chaque intermède. La faute à cette vulgaire impression que les développeurs suggèrent qu'insérer des noms de site web ou une révélation à la Matrix rendent le concept cool et branché.
La durée de vie peut aller jusqu'à sept heures de valse si on souhaite atteindre les 100% ainsi que la fin cachée, cependant, des pauses sont suggérées entre deux niveaux, car l'un des pire aspects du RPG, le grinding (augmenter longuement ses compétences en défonçant toujours les mêmes monstres d'une certaine zone), casse le rythme et se pose au milieu de la piste comme un vieux tube des années 90 en pleine setlist nu-disco.
Même si ces détails affectent en partie la chorégraphie dynamique, Sequence vaut le détour. Disponible pour le prix d'une bière dans un club branché, jouable avec un tapis DDR pour les plus frénétiques, pourquoi alors refuser sa proposition de danser ?