Bendy and The Dark Revival ou Bendy et la Sombre Résurgence en français est un jeu mêlant action et horreur en vue FPS développé par le studio Joey Drew Studios. Il s’agit d’une suite à un épisode que personnellement je n’ai pas fait : Bendy and the Ink Machine. Rassurez-vous, il n’est absolument pas nécessaire d’avoir parcouru le premier pour apprécier ou comprendre ce second opus. La caractéristique principale de cette saga est son style graphique à base de cell-shading et empruntant le design aux dessins animés américains des années 30 ; Disney pour ne pas dire son nom. L’emprunt à l’univers Disney ne s’arrête pas à la ressemblance des personnages mais également au scénario. En effet, dans Bendy and The Dark Revival vous allez vivre les mésaventures d’une dessinatrice professionnelle, Audrey, travaillant pour un célèbre studio de dessin animé des années 30-40 (avec une jolie mise en abîme) qui se voit piégée dans l’atelier de création de l’entreprise. Au fur et à mesure de notre progression, nous allons comprendre la nature des créatures monstrueuses qui l’habitent. L’idée est que les personnages culte de cette entreprise ont pris vie sous une forme horrifique à base d’encre pour se venger de quelque chose. Je vous laisse le soin de découvrir la suite en explorant le jeu si le cœur vous en dit. A la fois sur son scénario et son univers visuel Bendy surprend et offre une belle originalité qui m’a plu. En revanche, pour le reste, c’est-à-dire gameplay, durée de vie, bestiaire, cela ne vole pas haut. Le gameplay est à mon sens trop mou pour intéresser au-delà de 5h de jeu. Le problème est qu’il vous faudra au moins 15h pour en voir le bout. La répétitivité de certaines mécaniques finit par lasser. Vous n’avez qu’une seule arme, une espèce de tuyau sur lequel vous pourrez fixer quelques maigres améliorations mais qui ne changeront jamais significativement le gameplay. On se retrouve donc à taper des monstres pendant 15h avec son tuyau…le niveau 0 du fun. Aucune action contextuelle (avec le tuyau), aucun combo possible, un simple clique gauche à matraquer sur un adversaire. Idem, face aux adversaires, pas d’esquive possible. Pour ne pas prendre de coup, il faudra avancer ou reculer en fonction de l’action en cours : définition probable du balai dans le fion. Vous serez tout de même doté de pouvoirs comme par exemple celui permettant de se téléporter sur une courte distance, facilitant ainsi les déplacements fastidieux, ou bien un attaque fatale exercée dans le dos de l’ennemi via une action contextuelle. Bendy and The Dark Revival pousse le joueur vers une approche discrète en mode infiltration plutôt que l’attaque frontale mais il y a tellement d’allers et retours et les niveaux sont tellement grands que cette approche finit aussi par lasser. Outre le gameplay redondant et peu amusant, j’ai trouvé les déplacements de notre personnage très poussifs et lents. La téléportation vient faciliter un peu la donne mais elle arrive tardivement dans l’aventure. Malgré mes reproches, il faut relativiser. Le jeu reste jouable, la prise en main se fait naturellement et je ne déplore pas de bug venant ternir la progression. Le pire selon moi est finalement la pauvreté du bestiaire. On affronte les sempiternels mêmes ennemis, ces bouillis de pixels qui ressemblent à des humanoïdes faits d’encre. Quel dommage ! Avec l’univers créatif développé, on aurait largement pu s’attendre à mieux. Alors il y a bien une créature spéciale, le grand méchant, qui vous poursuivra tout le long du premier tiers de l’aventure et pour laquelle vous devrez impérativement vous cacher pour éviter la mort. Il y a bien aussi des boss ou mini boss sympathiques mais honnêtement, il s’agit quand même de la pire tare du jeu : le bestiaire pauvre et répétitif.

Au-delà de son univers visuel attachant, de ses personnages tirés des cartoons des années 30-40, Bendy and The Dark Revival peine à convaincre. La durée de vie d’une quinzaine d’heures met malheureusement en lumière tous ses défauts comme la répétitivité du gameplay, la pauvreté du bestiaire, les difficultés de déplacements causées par la mollesse du personnage. Dommage car on ne peut lui reprocher un manque d’originalité dans son approche. Finalement Bendy me fait un peu penser à un sous Bioshock. A essayer à petit prix pour les amateurs de FPS solo narratif. Ah, concernant l’aspect horreur. Le jeu ne fait absolument pas peur. Quelques légers sursauts au départ puis le jeu s’engonce dans l’action pure après 2-3h.

silaxe
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le 29 déc. 2023

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