BioShock Infinite
7.5
BioShock Infinite

Jeu de Irrational Games et 2K Games (2013PlayStation 3)

La bouche grande ouverte formant un grand O, le cul assis sur ma chaise, face à la petite télé de ma chambre à Paris. La manette entre mes mains posées elles-mêmes sur mes jambes inertes, incapables de mouvoir le moindre centimètre. Mon corps entier immobile, les yeux rivés sur l'écran défilant le générique de fin, la larme, une seule larme coulant le long de ma joue rouge pour finalement s'écraser par terre.


Une minute, une minute dans cet état de total inconscience, incapable de comprendre ce qui venait de se passer, incapable de bouger le moindre centimètre de mon corps, incapable de fixer mon regard autre part que ce sur ce générique de fin. Putain, peu de jeux, peu d’œuvres d'arts ont été capables de me mettre dans cet état.


Rien n'est comparable à cet état. Je ne sais même pas si j'ai envie de revivre ça, tellement la puissance du moment s'est révélée à la fois extraordinaire, mais aussi difficile. Au risque de paraître faible ou sous des produits illicites (ce qui n'est aucunement le cas), j'ai même eu un peu la nausée, une sorte de boule au ventre et l'impression que quelque chose remontait dans mon intestin.


Je m'éternise désolé, mais j'essaie de définir à quel point Bioshock Infinite m'a foutu une de ces claques comme je m'en prend si rarement, peut-être deux ou trois fois par an, si ce n'est moins. Alors on pourra trouver ça exagéré, que Infinite, c'est peut-être le moins bon des Bioshock, mais en ce qui me concerne, c'est le premier auquel j'ai joué, donc je ne peux pas le comparer aux autres. Une chose est sûre, c'est que le dépucelage fût émotionnellement puissant.


C'est marrant, parce qu'au début, j'ai réellement cru que je n'allais pas apprécier Bioshock Infinite, il n'y avait rien pour m'attirer à vrai dire. Tout d'abord, c'est un FPS, et ce n'est clairement pas ma tasse de thé. J'ai beaucoup de mal à m'orienter dans un univers en FPS, à m'attacher à un personnage que je ne vois pas, et l'exemple le plus concret que j'aurai serait les jeux de guerre type Call of Duty ou Battlefield.


Bien que l'univers semblait incroyablement dense, le découvrir en FPS m'horripilait au plus haut point, je marchais dans la rue sans arme, sans aucun repère, comme perdu (sans doute c'était le but). J'avais la furieuse impression de tourner en rond pendant ma première heure de jeu.


Cependant, la première arme que j'ai obtenu m'a fortement étonné. Une sorte de roue qu'on peut attacher à un bras, et qui fait des ravages sur le visage de sa victime. Sur le coup, j'ai trouvé ça absolument génial comme arme, pas par sa violence, mais par le concept même. Puis je me suis procuré divers armes classique de FPS, et là encore, j'ai pensé que ça allait me déplaire, car à part cette roue qu'on appel l'aéourage je crois (mais qu'on va appeler la roue), le jeu n'avait pas grand chose à m'offrir.


Et comme par un tour de magie, le jeu m'a une nouvelle fois surpris, car sont apparus les toniques, de nombreux pouvoirs que je pouvais utiliser sur mes ennemies selon leurs aptitudes. Et tout de suite, ça a rendu les combats bien plus stimulants. Jouissant ainsi de l'utilisation de ces toniques, le jeu se préparait alors me servir une nouvelle surprise, la capacité, grâce à la roue, de glisser sur des rails comme dans une attraction de sensation fortes. La vue FPS se révélait alors pleine de surprises, et je commençais sérieusement à m'amuser sur ce Bioshock Infinite, bien que je ne trouvais pas l'histoire ultra prenante.


En fait, Bioshock Infinite savait constamment ajouter un élément de gameplay pour relancer mon intérêt grandissant, jusqu'à ce qu'enfin...apparaisse Elizabeth. Non seulement, le personnage est incroyablement bien écrit, elle est intelligente et son histoire est plein de mystère et donne envie d'en savoir plus, mais elle est également dotée de capacités rendant le gameplay encore plus dingue, et ce, grâce aux failles.


J'avoue, je n'ai pas tout compris au délire des failles et des mondes parallèles, je trouve d'ailleurs ma note un peu illégitime dans la mesure où je suis loin d'avoir saisi tout les concepts et l'histoire de Bioshock. Mais une chose est sûre, l'utilisation des failles dans le jeu, permettant de faire apparaître divers items, lieux d'accroches, abris où points stratégiques aux combats m'a définitivement fait tomber amoureux. D'autant plus qu'Elizabeth m'aidait véritablement dans mon péril en cherchant divers items utiles au combat.


Donc quand on combine un nombre assez fous d'armes, les toniques, la roue ainsi que les rails, les pouvoirs d'Elizabeth et toute l'aide qu'elle apporte, ça rendait le jeu absolument dingue à jouer, ultra bien rythmé, j'étais tout le temps à fond, et je crois que j'ai dû passer la moitié de ma partie la bouche grande ouverte tellement je m'éclatais.


Le jeu offrait également une part d'exploration dans un univers qui, comme je l'ai dis, est extrêmement dense, plein de secrets, et donne envie d'explorer. Alors oui, il y a bien quelques défauts, par exemple, certaines quêtes annexes. J'ai en tête les sortes de projecteurs qui faisaient passer des petits court-métrage muets donnant des infos sur l'univers du jeu. Ça casse le rythme, c'est long, et quand t'en as trois côte à côte, ça donne vraiment pas envie de tout regarder. Pareil pour les voxophones, des enregistrements sonores qu'on trouve cachés un peu partout, au bout d'une dizaine, j'ai arrêté de les écouter, sauf quand il s'agissait de personnages vraiment intéressants (Elizabeth ou Comstock le grand méchant en l’occurrence).


En défauts, je pourrai aussi dire que le jeu manque un peu de personnages marquants, bien qu'Elizabeth soit un des meilleurs personnages que j'ai vu dans un jeu vidéo, que Booker DeWitt est incroyablement bien écrit pour un personnage qu'on ne voit jamais, et Comstock qui est un super méchant, les autres personnages qu'on croise ne sont aucunement marquants, assez creux et donnent pas vraiment envie d'en savoir plus sur eux (renforçant l'idée que presque toute l'histoire tourne autours d'Elizabeth et de sa relation avec Booker).


Mais sinon quel jeu ! Quelle claque, bordel, ce final qui m'a juste scotché à mon siège, mis dans l'état que je décris au début de ma critique, peu de jeux m'ont fait vivre ça ! Alors peut-être que je me trompe, qu'une fois que j'aurai joué aux autres Bioshock, ce volet me paraîtra inférieur, mais en ce qui me concerne, cette expérience de jeu fût tellement intense, tellement nouvelle pour moi qu'y jouer fût à a fois un réel plaisir, et une incroyable expérience vidéo-ludique.


Si The Last of Us m'a fait revoir ma façon d'appréhender le jeu vidéo et la violence dans son ensemble, Bioshock Infinite m'a fait découvrir une nouvelle façon de voir les FPS et les scénarios dans les jeux vidéos. Bref, plus qu'un grand jeu, une grande œuvre d'art.

Créée

le 17 sept. 2018

Critique lue 179 fois

1 j'aime

James-Betaman

Écrit par

Critique lue 179 fois

1

D'autres avis sur BioShock Infinite

BioShock Infinite
Prodigy
9

Critique de BioShock Infinite par Prodigy

MICRO SPOILERS MAIS SPOILERS QUAND MEME. Ne pas lire si vous n'avez pas fini le jeu. Bon, 24 heures après l'avoir fini, après moult cogitationnements, j'ose le 9. Culotté, le mec. Pourtant, je...

le 9 avr. 2013

91 j'aime

9

BioShock Infinite
facaw
9

Confessions d'un "fanboy"

Non, Votre Honneur au risque de vous décevoir, je ne suis pas un de ces illuminés qui hurlait au prochain "GOTY" ni au messie suite à l'annonce du jeu. Pas même après le visionnage de trailers où...

le 7 avr. 2013

83 j'aime

14

BioShock Infinite
ThoRCX
8

Une porte vers un autre monde

Exit Rapture, nous voilà à Columbia, une ville flottante de 1912 sous un soleil brillant. Ce changement de contexte peut être déroutant à priori pour ceux qui ont connu la ville sous-marine, mais au...

le 31 mars 2013

61 j'aime

7

Du même critique

Coupez !
James-Betaman
4

Tout l'art d'être critique (ou pas)

Le principe même de ce remake avait de quoi intriguer. Ce n’était pas une première pour Michel Hazanavicius de se réapproprier une œuvre filmique afin de lui insuffler un vent de modernité (et son...

le 29 janv. 2023

53 j'aime

28

After - Chapitre 1
James-Betaman
1

Le digne successeur de 50 Nuance de Grey... On pouvait pas espérer mieux

Hier soir, je me suis couché en me disant que la nuit porterait conseil pour ma critique d'After. Tu parle ! J'ai passé la nuit à cogiter dans ma tête, cherchant un truc bien à dire sur ce...

le 18 avr. 2019

52 j'aime

12

The Kissing Booth
James-Betaman
1

La pire représentation de la jeunesse que j'ai pu voir dans un film

J'ai eu une discussion avec un ami sur beaucoup de choses, notamment sur la société et les jeunes. Cet ami, qu'on va appeler Jack, parce que ça sonne bien, m'avait livré ce qu'il considère comme...

le 15 août 2018

46 j'aime

15